Résidence Saint Joseph
Pourquoi ce patronyme de Saint Joseph à cette résidence, et pourquoi cette adresse rue du Grand Hôtel ?
Sous le Second Empire, il se trouve des gens pour penser que l'on peut tirer meilleur parti de la côte normande. Deauville a donné l'exemple. En 1861 c'est à Cabourg que sort de terre le grand hôtel...Le chemin de fer se développe, Cabourg est maintenant relié à Paris en 5h30 alors qu'il en fallait 24h en diligence. En 1877, Monsieur Armand Le Clerc se porte acquéreur d'un vaste terrain, il veut se bâtir une maison de vacances, mais aussi un grand hôtel, face à la mer. Ce sera fait pour la saison 1879, sa maison personnelle, il la bâtit à l'est du vaste domaine de l'hôtel. Elle s'appelle aujourd'hui "la Savoyarde", à l'époque c'est "La Léontine".
Quatre ans après l'ouverture de son grand hôtel, Monsieur Le Clerc fait construire à ses frais une chapelle, sur son domaine en bordure de route..
A part le grand calme, le grand air, le spectacle de la mer et des jeux sur le sable, le Home n'a pas grand chose à offrir à ses estivants. La seule attraction que les estivants du Grand Hôtel vont bientôt trouver sur place leur est fournie par Cabourg avec l'installation d'un hippodrome à l'emplacement de l'actuel golf (de l'actuelle avenue du Général Leclerc à l'extrémité est du golf).
Ce n'est pas une installation permanente. Chaque année il faut refaire la piste de plat (2.200m)et la piste de steeple (9 obstacles) et remonter les tribunes amovibles. Tout cela pour une saison hippique qui dure deux jours sur deux mois, c'est peu.
Découragé et peut-être endetté Monsieur Armand Leclerc abandonne la partie en 1892, il vend le grand hôtel et il vend sa maison du Home. Il vend aussi à la paroisse la chapelle qu'il avait promis de lui donner... Le grand hôtel est acheté en 1894 par Monsieur William Pineau, c'est un hôtelier de St Pierre les Elbeuf qui va en faire une succursale saisonnière.Car la saison finie, le grand h^tel est fermé comme tout le reste; comme la chapelle dont porte et fenêtres sont barricadées par de grands pannéeaux en planches. En 1910, le grand hôtel change de propriétaire tout en restant dans la famille. Hillarion Pineau succède à William Pineau. Mais pas pour longtemps, les bâtiments sont achetés en 1914 par Monsieur Eugène Guillet pour les consacrer à d'autres fins. Le Grand Hôtel du Home aura vécu 35 ans et n'aura servi que 70 mois d'été, ce n'était pas très rentable. En raison de la guerre, le nouveau propriétaire ne pourra jouir de son acquisition.
En 1920, Monsieur Eugène Guillet en fera donation, à titre purement gratuit à l'association de l'hôpital St Joseph de Paris, hôpital privé fondé par la société des Soeurs de St Vincent de Paul.
Pour "prevénir"la tuberculose, maladie la plus redoutée de l'époque, on s'efforce pour les enfants qui ne sont pas encore gravement atteints et pour ceux qui sont menacés de contagion dans leur milieu, de les envoyer là où il y a un air vivifiant, une hygiène de vie surveillée, une bonne nourriture. C'est pour cela que se fondent les préventoriums. Le Grand Hôtel va devenir le Préventorium du Hôme qui ouvre ses portes en 1922.
Au cours du débarquement, l'artillerie de marine a fait des cartons sur toutes les villas perchées sur les dunes du rivage. Pratiquement toutes les maisons du Hôme sont sinistrées, de même que la chapelle et le préventorium. Peu de destructions totales mais partout des murs percés par des trous d'obus, des toitures envolées, des cloisons soufflées, des portes et des fenêtres arrachées ou branlantes...
Le préventorium est saccagé, on peut voir les trous de bombes. Le Préventorium devient la colonie "Gai séjour", la facade du préventorium a été réparée de facon sommaire mais on voit aussi des impacts sur la chapelle! Sur la carte de droite on peut voir la maison qui se trouvait entre la Léontine (dont on voit le haut de la toiture)et la mer : elle a du être suffisamment sinistrée pour qu'elle soit rasée par la suite.
Au milieu des années 1960, le préventorium est rasé et la résidence Saint Joseph est construite. Xavier et Elisabeth achètent un premier appartement, puis un second qui appartiennent aujourd'hui à Patrice et à Alix.
