Livre "Penmarc'h : qui se souvient des hommes ?. 1900-1950 : le temps des luttes "

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Description LA CORPORATION DES FERBLANTIERS
Avec la conserve nait la boîte de fer blanc et la corporation ouvrière des soudeurs-boîtiers: ferblantiers, qui fer parler d'elle jusqu'à la Première Guerre mondiale. Ces ouvriers avaient pour fonction d'assembler manuellement à la saison creuse (de décembre A mai) un couvercle en métal à son corps de boite à l'aide d'une soudure, puis au moment de la pêche de souder avec un alliage plomb-étain un fond sur la boîte préalablement remplie de poissons par des ouvrières. Les boîtes de sardines hermétiquement closes prenaient ensuite le chemin de l'autoclave. Les Forges d'Hennebont et celles de J.-J. Carnaud de Nantes fournissaient la matière première les plaques de fer blanice. Le matériel utilisé était la cisaille à main, le marteau, la marmite à charbon de bois (sorte de petit brasero), le fer à souder, qui fonctionnera au gaz à partir des années 1880. À cette date, on interdit aussi le plomb qui pouvait avoir contact avec les aliments, et la soudure intérieure fut réalisée à l'etain fin. Dans les premiers temps, les boîtiers soudeurs travaillaient dans les maisons-mères à Nantes, et rejoignalent au printemps, murs de leurs livrets ouvriers avec visa de circulation, les usines de la côte pour encadrer et former un personnel local, exclusivement masculin Les centres sardiniers devinrent par la suite autonomes, mais gardèrent l'esprit particulier de la profession et le contact avec les collègues des villes. Les boitiers étaient payés au rendement et travaillalent tant qu'il y avait du poisson, bien sou vent la nuit. Un bon soudeur faisalt entre 70 et 80 boltes à l'heure Sur 1000 boltes soudées, un ouvrier en pendait une demi douzaine à l'ébullition, supportant les retenues sur salaire conséquentes. Le métier arrondissait le dos La multiplication des usines fit des ferblantiers une main-d'oeuvre recherchée. Des garanties minimales de salaires leur étaient accordées pour les fidéliser à l'entreprise. Ces ouvriers avaient la culture de la ville, partaient français, et leurs salaires étaient supérieurs à ceux des travailleurs de l'usine. Ils formaient une aristocratie ouvrière, fière de son savoir-faire et de son particularisme. Lanformation circulait peu entre les ferblantiers des différents villages côtiers, mais elle était relayée à la saison par leurs mouvements incessants entre l'usine et la ville. Des syndicats professionnels ne tardèrent pas à voir le jour, pour faire contrepoids aux exigences toujours plus importantes des industriels A Saint-Guénolé, il faudra attendre le 9 mars 1896 pour voir la ruissance de la Chambre syndi- cale des ferblantiers de Saint-Guénolé, forte de 70 membres, Michel Péron en sera le premier président, vice-président Honoré Maure, secrétaire Jean Gueguen, trésorier Jean Kerfriden. Le nouveau syndicat ne tardera pas à entrer en action et faire ses premières armes, suivant un mot d'ordre général pour une revalorisation de salaires. Michel Péron envoie un courrier au préfet pour lui annoncer que si les patrons refusent de signer le nouveau tarif qui va leur être présenté, une grève générale a été prévue pour le premier juillet 1896-. Conscient des perturbations que le mouvement allait engendrer auprès des autres professions, rsil demande dans son courrier au préfet la présence de la gendarmerie, car il était à craindre un conflit entre ouvriers et pêcheurs.
Auteur Gilles le Guen
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