Ulyalorelheen Vanyenor est une jeune elfe avec un don naturel pour la magie, un esprit curieux et un cœur chaleureux. Un spécimen parfait d'elfe si l'on en croit les contes et les légendes qui ont bercé son enfance. Des contes d'Ulthuan, donc, pas ceux qui circulent dans les bouches humaines et qui peuvent présenter une réalité différente... Car c'est bien en Ulthuan, au sein du peuple qui se nomme lui-même Asur, qu'Ulyah a grandi pendant ses quarante premières années, c'est-à-dire jusqu'à la fin de son enfance.

Et oui : tout le monde l'appelle Ulyah.

Concernant sa naissance, il faut préciser qu'à cette époque son père était secrétaire de l'ambassadeur asuréen à Altdorf et s'ils l'avaient conçu dans le vieux monde, ses parents tenaient à ce qu'elle naisse et grandisse sur la terre bénie de leurs ancêtres. Sa mère, Anardil, prit donc la mer pour retourner au sein de sa famille, une des nobles familles de Caledor. Lómelindi Vanyenor, le père de cette dernière et l'un de ses princes dragon à l'arrogance légendaire, était parti mener une expédition dans le Vieux Monde avant que la nouvelle du retour de sa fille ne l'atteigne. Tous espéraient qu'il serait de retour pour l'accouchement, mais, 80 ans après, sa famille l'attend toujours. Une rumeur prétend que son expédition s'est perdue dans les Montagnes Grises.

Au cours de cette enfance passée au milieu des collines verdoyantes de Caledor, Ulyah manifesta des capacités à manipuler la magie et un précepteur vint lui enseigner les techniques élémentaires qui lui permettraient de ne pas succomber à la corruption qui accompagne un pouvoir capable de déplacer des montagnes. Mais pour sa formation, il fut proposé qu'elle suive l'enseignement des collèges de magie d'Altdorf dans un geste politique visant à resserrer les liens entre mages humains et asurs.

À quarante ans, elle prit donc la mer pour rejoindre l'Empire avec sa mère. C'est son oncle Tyeplerinquar, le frère ainé d'Anardil, qui lui fit faire la traversée. Il tenta bien de lui enseigner quelques rudiments de navigation pendant la traversée, mais la jeune enfant préférait rêvait qu'elle volait avec les nuages ou qu'elle changeait le sens des vagues. Et bien sûr, elle rêvait de ses retrouvailles avec son père qu'elle n'avait que rarement vu, mais avec qui elle avait beaucoup échangé par courrier.



Ce père, Valar, avait été capitaine d'un navire marchand et c'est à cette époque qu'il avait rencontré Tyeplerinquar. Il avait eu la jambe brisée lors d'une tempête et il n'avait jamais totalement récupéré, il s'était donc installé à Marienburg où il avait ouvert un comptoir commercial. Faisant régulièrement des allers-retours jusqu'en Utlhuan, il avait fait la connaissance de sa future femme alors qu'il était invité par Tyeplerinquar dans leur domaine de Caledor. Lassée de gérer les domaines au côté de sa mère, Anardil avait suivi Valar pour visiter l'Empire. Ils passèrent quelques années ensemble à Marienburg, Valar se découvrit un don pour négocier avec les humains, faisant preuve d'une compréhension rare vis-à-vis de cette race hyperactive. La ville portuaire était propice aux affaires économiques, mais elle ne leur semblait pas assez sûre pour fonder une famille. Peut après leur mariage, Valar pu obtient un poste à l'ambassade d'Altdorf grâce à ses talents pour la négociation et aux nombreux contacts qu'il avait pu lier après plus d'un siècle de commerce le long les côtes du vieux monde.

D'abord assistant du conseiller économique de l'ambassade, il était secrétaire de l'ambassadeur au moment de la naissance d'Ulyah et il occupait le poste de conseiller économique quand elle le rejoint dans la capitale impériale. Nul doute qu'il sera bientôt le premier représentant des Asurs auprès de l'Empire.

Les retrouvailles d'Ulyah et de son père furent d'abord chaleureuses, dans l'intimité que peut apporter un quai au couchant. Puis elles furent très cérémonieuses, l'ambassade et la cour impériale tenant à accueillir la famille d'un important représentant d'un peuple allié.

Pendant quelques années, Ulyah apprit à maîtriser la langue impériale, elle étudia l'histoire des humains et la politique de l'Empire, mais elle eut peu de contact avec ce peuple. Elle eut quelques occasions de jouer avec des enfants humains lors des cérémonies auxquelles participaient leurs parents, mais les quelques amis qu'elle a pu se faire à l'époque sont aujourd'hui quarantenaires. L'un d'eux affichait une telle crânerie, un tel dédain des règles, qu'elle avait le béguin pour lui. Il s'appelait Karl.



Une autre cérémonie pompeuse fut organisée après qu'un accord ait été conclu entre le pouvoir impérial, les représentants des asurs et l'Académie pour qu'Ulyah reçoivent la formation de l'illustre organisation sans que cela constitue un précédent privant les mages elfes de leur liberté d'utiliser leurs pouvoirs hors de la supervision impériale.

Elle passa de belles années à l'Académie, les jeunes humains défilant sous ses yeux à toute vitesse. Elle se fit de nombreux amis parmi eux et eux même quelques aventures. Son planning avait été aménagé pour tenir compte du fait que les jeunes elfes sont incapables de rester enfermés toute une journée dans des salles de cours et de leur besoin de perfection qui la poussait à répéter chaque exercice jusqu'à ce qu'elle pense le maîtriser à la perfection. La vie à l'académie lui plaisait tant qu'elle trouvait toujours un prétexte pour repousser les derniers examens qui devaient clore sa formation : un livre qu'elle n'avait pas fini, un sort qu'elle ne maîtrisait pas assez bien... Mais quand l'un de ses camarades de première année devint recteur de l'un des Collèges, l'Académie décida qu'il était temps pour elle de devenir un élément utile de la société et d'arrêter de mettre de drôles idées dans la tête des jeunes élèves.

Après qu'elle ait passé un peu plus de trente ans dans l'enceinte du Collège, les recteurs réussirent à la convaincre que la vie à l'extérieur de ces murs était pleine d'aventures et de choses merveilleuses à découvrir. Ils validèrent ses derniers examens et pour être certains qu'ils ne la reverraient pas trop vite, les recteurs lui demandèrent de faire valider la fin de son apprentissage par Maître Rincewind, un mage d’améthyste qui avait "choisit" de s'isoler dans les montagnes grises pour ne plus avoir à supporter le formalisme et les ragots du Collège.

Ulyah s'embarqua donc sur une péniche en direction de la Teufel et de la tour de Rincewind, armée d'un grimoire contenant tous les sorts qu'elle avait pu glaner durant ces quelques années au sein du Collège, d'un parchemin qui rappelait sommairement à Rincewind que son statut de Maître était lié à sa participation à la formation des apprentis et de la conviction qu'un monde merveilleux l'attendait !
Elfe PJ