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>> Motivations, freins et seuil d'implication

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Mobiliser les personnes/ s’impliquer dans un projet est toute une aventure. Dans un rôle d’animation il est important de connaître les Motivations, les freins et le seuil d'implication. Et surprise, il s’agit également de savoir accompagner la désimplication. Les deux sont liés.

Le rôle de l'animateur·rice est de jouer sur 3 éléments afin de susciter l'implication
1- Les motivations principales pour s'impliquer dans un groupe sont (de façon non-exhaustive !)
  • La reconnaissance (par les pairs, par les leaders...)- il convient alors de valoriser les contributeurs par des mécanismes qui apporte de la reconnaissance - l'animateur doit être capable de maîtriser son besoin de reconnaissance
  • L'utilité du groupe, sa raison d'être, le sens
  • L'apprentissage: la personne sait/sent qu'elle peut apprendre des choses
  • Le sentiment du travail bien fait
  • Le plaisir, le fun
  • Le retour sur investissement
  • La contrôlabilité, le fait d'être "en capacité de..." : Si les personnes se sentent en capacité de faire, alors il y a de grandes chances pour qu'elles fassent ! Il s'agit de pouvoir voir des premières tâches qui nous soient accessibles et avoir un environnement qui permette d'être force de proposition (écoute).
2- Les freins principaux à l'implication sont :
  • Le manque de sécurité (personnelle, professionnelle...). Travailler le "cadre de sécurité" (continuité des accords de groupe)
  • Le manque de confiance (dans le groupe, en soi)
  • La peur de ne pas pouvoir se désengager : il faut alors - Montrer clairement les portes de sorties / de désengagement - poser ses propres limites - faire valoir la règles des 2 pieds : si je n'apprends rien ici, si je donne/transmet rien ici, alors je suis libre de partir (sur mes 2 pieds)
  • Outils trop complexes
  • Sujets trop complexes
  • Pas assez de temps
  • Perte de légitimité, ou de pouvoir
  • Manque de convivialité, temps trop "sérieux"
3- Le seuil d'implication doit être le plus bas possible pour permettre le passage à l'acte, par exemple
  • en gardant des tâches simples, pour intégrer des nouveaux (Keep It Simple and Stupid)
  • en étant réactif : si une personne fait preuve d'intérêt, il faut répondre tout de suite !
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Ainsi, l’implication est une question entièrement tournée sur l’humain avec toutes ses richesses et variabilité. Le Facteur Humain est incontournable et doit être pris en compte. Ce PFH est une pierre angulaire de la coopération. Il peut se voir sur 2 facettes : la médaille et son revers, soit le Précieux Facteur Humain vs le Putain de Facteur Humain. Mais quoi qu’il en soit on doit faire avec et prendre en compte la diversité des personnes qui compose nos groupes.

Enfin, il est normal que les personnes se désimpliquent et s'éloignent tôt ou tard d'un projet.
D'ailleurs, prendre soin des personnes à profil « réactif » est une astuce car les proactifs d'aujourd'hui finiront par se désimpliquer. La question n'est pas "si", mais "quand". Pour anticiper le renouvellement de forces vives dans le groupe, l'animateur peut aller chercher les réactifs par petite touche, par exemple
  • en leur donnant l'occasion de s'exprimer :
  • en dehors des réunions, lors de temps moins formels
  • anonymement parfois (boites à idées ouvertes, questionnaire en ligne...)
  • en les sollicitant directement pour une petite action, ou pour une aide ponctuelle
  • Quand la désimplication arrive, cela se fait parfois "en douceur" (déménagement, famille, construction d'une maison...), ou parfois avec des frictions :
  • le syndrome EPM (Et Puis Merde) illustre en quoi une personne peut soudainement partir en claquant la porte. Le risque est alors l'effet "contagion" de cette attitude.
  • "C'est pas mon problème" est un autre mécanisme, où les personnes restent "mobilisées" (souvent via un contrat de travail, un ordre direct de leur chef·fe) mais ne sont plus "impliquées".

Dans tous les cas, lorsque l'animateur-ice du projet repère une désimplication, il sera toujours :
  • sympa de remercier la personne
  • utile de lui demande "pourquoi"


En conclusion, le facteur humain est la source de tout: de la créativité des projets, de la réussite ou de l'échec d'un projet. Le facteur humain participe directement à la dynamique de groupes. Une dynamique bienveillante facilitera sans aucun doute la coopération et plus largement la réalisation des projets. L'animateur·trice a donc une grande responsabilité et gagnera à savoir jouer avec les différents profils, et savoir sur qui compter dans le groupe.

>> Types de membres et ratio d'implication

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(Type de membre et ratio d'implication)
  • prendre soin des réactifs
  • Rendre visible les espaces l'implication
  • Accueillir et prendre soin des nouveaux

https://www.internetactu.net/2016/05/12/a-combien-peut-on-cooperer/
https://interpole.xyz/?SurLImplication

Les "proactifs" qui prennent des initiatives sont entre un et quelques pour cent.

Les "réactifs" qui réagissent lorsqu'on les sollicite sont entre dix et quelques dizaines de pour cent.
- Certains sont des "observateurs", suivent les travaux du groupe, les utilisent pour eux, même s'ils ne participent pas.
- D'autres sont inactifs.Vu de notre place d'animateur, la difficulté est qu'on ne peut pas faire la différence entre les observateurs et les inactifs, puisque ni l'un ni l'autre ne donne signe de vie. Par contre, en facilitant son implication, on pourra permettre à un observateur de basculer dans l'action et de devenir réactif.

Ainsi, il y a toute une gradation dans les rôles plus ou moins actifs que peut prendre un participant, lui permettant de s'impliquer de plus en plus... ou de moins en moins.

>> Mâturité des groupes

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Un groupe progresse suivant différents niveau de maturité.
  • Lorsque le groupe est enfant, c'est avant tout l'animateur-ice qui prend les initiatives (on parle alors de "dictateur bienveillant").
Dans cette phase, le cri typique de l'animateur-ice est "C'est moi qui fait tout !
  • Au bout de 18 mois à deux ans (parfois plus pour des groupes "Tanguy" qui restent très longtemps dans le giron de l'animateur-ice), le groupe devient adolescent. Certains cherchent alors à prendre des initiatives et cela se fait au début contre l'animateur-ice. Ils adoptent alors un rôle de "leader négatif". Cette période parfois dure à vivre comme pour les humains, est fondamentale car elle ouvre la porte à l'appropriation du groupe par ses membres. Pendant cette période, il est difficile souvent pour l'animateur-ice de se justifier voire de protéger le groupe d'un leader négatif qui en allant trop loin, met en péril le groupe.
Dans cette phase, le cri typique de l'animateur-ice est "Ils font n'importe quoi !
  • Dans la phase suivante, le groupe devient adulte. Suffisamment de membres se sont appropriés le groupe et sont même prêts à le défendre. Il ne sert à rien de griller les étapes, pour un groupe comme pour un humain, il faut passer par les différentes étapes. Vouloir constituer un groupe adulte de toute pièce dès le départ pourrait s'appeler le "syndrome de Frankenstein"...
Dans cette phase, le cri typique de l'animateur-ice est "Mais à quoi je sers ?"
  • Parfois le groupe devient sénile. Il peut alors mourir mais peut-être a-t-il essaimé en donnant naissance ou en inspirant d'autres groupes, s'assurant ainsi une descendance.

La maturité d'un groupe peut aussi être traitée selon l'axe coopération/collaboration :
  • La démarche coopérative est plus structurée et encadrante. L'animateur organise et "contrôle" le travail. Ce type de travail convient davantage au "groupe-enfant";
  • La démarche collaborative est plus souple et les membres du groupe disposent de plus de liberté, Elle convient davantage au "groupe-adulte".
En vidéo https://www.youtube.com/embed/55wR6-no16c
Importance en terme d'animation de rendre le groupe visible à lui-même et de comprendre collectivement à quel état de maturité on se situe.

Pour en savoir plus : https://interpole.xyz/?MaturiteDesGroupes

> Passer logique d'intention à une logique d'attention
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https://interpole.xyz/?LaPostureDeLAnimateurRice

En intention, le coordonnateur·rice prévoit dès le début les objectifs, les résultats à atteindre, le déroulement du projet, le calendrier, le budget... c'est la méthodologie de projet traditionnelle.
En attention, l'animateur·ice
- crée des situations coopératives (faire se rencontrer les personnes, faire en sorte qu'elles se présentent, qu'elles puissent échanger...),
- doit faire émerger les besoins collectifs
- doit être ensuite réactif pour que ce qui a émergé de la situation coopérative puisse déboucher sur des projets, des actions, du travail coopératif. C'est la méthodologie de projet coopératif.
Ce qui va naître en rassemblant les personnes va donner le projet. Voir les possibilités qui peuvent émerger

Pour résumer : l'animateur·rice doit apprendre à...
- privilégier l'écoute et l'observation
- être concentré-e sur le processus plutôt que sur le résultat

> Rendre visible le groupe à lui-même
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Fiche interpole : https://interpole.xyz/?MiroirBeauMiroir
Mettre en place des processus pour que le groupe se représente collectivement
Rendre le groupe visible au groupe est un étape fondamentale pour engager la coopération entre les membres. C'est le concept d'"holoptisme", décrit par Jean-François Noubel.
On peut utiliser différentes techniques et outils :
  • Cartographier les membres : pour représenter la communauté et qu'elle prenne corps, qu'elle soit moins virtuelle en prenant une dimension géographique.
  • Réaliser un inventaire des compétences (en identifiant le point fort de chacun et en le mettant en évidence sur une carte heuristique, par exemple), de ce que l'on est prêt à partager (quelles sont les ressources des membres du groupe qu'ils peuvent partager avec les autres membres ?)
  • Partager les problèmes et points de blocages des uns et des autres, ce en quoi les autres peuvent m'aider.