Chez Mara


En France, 45 % des agriculteurices vont cesser leur activité d’ici 2026 (étude réalisée en juin 2020 par le Conseil économique, social et environnemental). Les cessations d’activité ne sont à ce jour pas compensées par les installations. Résultat ? Les gros s'agrandissent ?

Il y a d'autres solutions. Il s'agit de s'installer, de reprendre, même sans être né.e là, même sans correspondre aux images du paysan du coin.

Alors, c'est parti, suivons les aventures de MARA, le GAEC créé par 2 agrictultrices, néo-rurales MArie et claRA, à peine la trentaine, dans l'Orne, à Montmerrei !

1ère rencontre fin août
J'ai envoyé un mail et paf. Ca a fait des chocapics.
Quelques jours après je recevais un appel, et le lendemain matin je prenais le train avec mon vélo pour me rendre à Surdon avec le train puis Montmerrei sur ma fidèle byciclette Filante. Objectif ? Rencontrer MArie et claRA et leur GAEC MARA, pour leur faire part de mon envie de les suivre. Elles ont beaucoup de travail, leurs premiers légumes sont de sortie, il faut les récolter, préparer la suite, éviter que telle plante ne colonise le terrain, continuer de s'installer, préparer le chantier pour la chambre froide, et commencer à trouver des débouchés ! On prend le temps de se pauser pour discuter, sur la pause du midi, et elles sont partantes. Toutes deux néorurales, après du wooffing et d'autres expériences, elles ont décidé de se lancer ensemble. Elles louent les terres sur une ferme, se sentent entourées de toute la vie qu'il y a déjà ici, entre les visites des écoles et groupes, et les activités qu'il y a déjà.

Marie me fait visiter les lieux pendant que Clara remonte sur son tracteur pour s'occuper des poireaux. Il s'agit aussi bien de la ferme sur laquelle elles sont et de rencontrer les autres activités que du terrain. Où a été fait le forage, le soulagement apporté par la programmation de l'irrigation, la division du terrain. Je n'ai pas tout retenu cette fois, alors je complèterai au fur et à mesure ma compréhension.

Marie a aussi mis un pied dans la polyactivité du lieu en faisant le pain et en accueillant des groupes d'enfants le vendredi.

Cette première visite et rapide et concluante, on est partantes !
Je charge mon vélo dans sa voiture, direction la gare !

La deuxième rencontre est loupée, je suis covidée, et même s'il s'agit de travailler dehors, elles ont beaucoup de travail et pas trop envie de s'y frotter, et moi besoin de me reposer :) on remet ça !

La deuxième fois, Marie vient me prendre à la gare vers 9h30. On commence par aller distribuer des affiches à Argentan car elles organisent des portes ouvertes. Objectif ? Faire connaître leur installation et montrer leurs beaux légumes aux particuliers du coin.
Elles ouvrent aussi la possibilité de faire des paniers. Puis on arrive, je rencontre Aurélien, maraîcher du coin aussi, il vient pour les aider et elles lui rendent la pareil. Ca leur permet de sortir d'un isolement à travailler seul.e ou quasi, et de mutualiser des forces pour des chantiers. Marie et Clara vont sur son terrain et il vient en retour aussi. Il aide aux récoltes et à l'installation des portes des serres. Des portes qui vont devenir nécessaires avec le froid qui arrive.

Petit à petit, le projet de podcast s'éclaircit.

Je vois des thématiques se clarifier :
- les choix individuels de se lancer
- et suivre le quotidien : comment faire son mesclun ?
- comment installer une serre ? quels enjeux au forrage ?
- comment elles s'organisent ?