51 La rue verte


Il y a trop d'asphalte chaud et dur dans le monde. Une route locale, qui ne donne accès qu'aux bâtiments, a besoin de quelques pierres pour les roues des voitures ; rien de plus. La plus grande partie peut encore être verte.


Dans une banlieue américaine typique à faible densité, plus de 50 % du terrain est recouvert de béton ou d'asphalte. Dans certaines zones, comme le centre-ville de Los Angeles, c'est plus de 65 %.
Ce béton et cet asphalte ont un effet terrible sur l'environnement local. Ils détruisent le microclimat ; ils ne font rien d'utile avec l'énergie solaire qui leur tombe dessus ; ils sont désagréables à marcher ; il n'y a nulle part où s'asseoir ; nulle part où jouer pour les enfants ; le drainage naturel du sol est dévasté ; les animaux et les plantes peuvent à peine survivre.
Le fait est que l'asphalte et le béton ne peuvent être utilisés que sur les routes à grande vitesse. Ils ne sont pas adaptés, et sont tout à fait inutiles, sur les routes locales, où quelques voitures entrent et sortent. Lorsque les routes locales sont asphaltées, larges et lisses, comme les routes principales, les conducteurs sont encouragés à passer devant nos maisons à une vitesse de 35 ou 40 miles par heure. Ce qu'il faut, au contraire, sur les routes locales, c'est une surface herbeuse adaptée aux utilisations principales du terrain communal entre les bâtiments, avec juste assez de pavage dur pour faire face aux quelques voitures qui y circulent.
Bien entendu, un tel régime soulève immédiatement la question du stationnement. Comment doit-il être organisé ? Il est possible d'organiser le stationnement dans les rues vertes, à condition qu'il s'agisse d'un stationnement réservé aux résidents et à leurs invités. Lorsque le stationnement débordant des rues commerçantes et des communautés de travail s'étend sur des rues qui étaient censées être des quartiers tranquilles, le caractère du quartier est radicalement modifié. Les résidents sont généralement mécontents de cette situation. Souvent, cela signifie qu'ils ne peuvent pas se garer devant leur propre maison. Le quartier devient un parking pour des étrangers qui n'en ont rien à faire, qui y entreposent simplement leur voiture.
La rue verte ne fonctionnera que si elle repose sur le principe selon lequel la rue ne doit pas, et ne devrait pas, offrir plus de places de stationnement que ce dont ses habitants ont besoin. Le stationnement des visiteurs peut se faire dans de petits parkings au bout de la rue ; le stationnement des personnes dans les maisons individuelles et les ateliers peut se faire soit dans les mêmes parkings, soit dans les allées des bâtiments.
Cela n'implique pas que les activités commerciales, les magasins et les entreprises doivent être exclus des zones résidentielles. En fait, comme nous l'avons dit dans le rapport sur le travail dispersé (9), il est extrêmement important d'intégrer ces fonctions dans les quartiers. Le fait est, cependant, que les entreprises ne peuvent pas supposer, lorsqu'elles s'installent dans un quartier, qu'elles ont droit à une quantité énorme de parkings gratuits. Elles doivent payer pour leur stationnement, et elles doivent le faire d'une manière qui soit compatible avec les besoins environnementaux du quartier.

051 Green street

There is too much hot hard asphalt in the world. A local road, which only gives access to buildings, needs a few stones for the wheels of the cars; nothing more. Most of it can still be green.


In a typical low density American suburb, more than 50 per cent of the land is covered with concrete or asphalt paving. In some areas, like downtown Los Angeles, it is more than 65 per cent.
This concrete and asphalt have a terrible effect on the local environment. They destroy the microclimate; they do nothing useful with the solar energy that falls on them; they are unpleasant to walk on; there is nowhere to sit; nowhere for children to play; the natural drainage of the ground is devastated; animals and plants can hardly survive.
The fact is that asphalt and concrete are only suitable for use on high speed roads. They are unsuitable, and quite unnecessary, on local roads, where a few cars are moving in and out. When local roads are paved, wide and smooth, like major roads, drivers are encouraged to travel past our houses at 35 or 40 miles per hour. What is needed, instead, on local roads is a grassy surface that is adapted to the primary uses of the common land between the buildings, with just enough hard paving to cope with the few cars that do go on it.
The best solution is a field of grass, with paving stones set into it. This arrangement provides for animals and children and makes the street a focal point for the neighborhood. On hot summer days the air over the grass surface is 10 to 14 degrees cooler than the air over an asphalt road. And the cars are woven into this scheme, but they do not dominate it.
Of course, such a scheme raises immediately the question of parking. H0w shall it be organized? It is possible to arrange for parking on green streets, so long as it is parking for residents and their guests, only. When overflow parking from shopping streets and work communities sprawls onto streets that were intended to be quiet neighborhoods, the character of the neighborhood is drastically altered. The residents generally resent this situation. Often it means they cannot park in front of their own homes. The neighborhood becomes a parking lot for strangers who care nothing about it, who simply store their cars there.
The green street will only work if it is based on the principle that the street need not, and should not, provide for more parking than its people need. Parking for visitors can be in small parking lots at the ends of the street; parking for people in the individual houses and workshops can either be in the same parking lots or in the driveways of the buildings.
This does not imply that commercial activities, shops, and businesses should be excluded from residential areas. In fact, as we have said in Scattered Work (9), it is extremely important to build such functions into neighborhoods. The point is, however, that businesses cannot assume when they move into a neighborhood that they have the right to a huge amount of free parking. They must pay for their parking; and they must pay for it in a way which is consistent with the environmental needs of the neighborhood
Therefore:
On local roads, closed to through traffic, plant grass all over the road and set occasional paving stones into the grass to form a surface for the wheels of those cars that need access to the street. Make no distinction between street and, sidewalk. Where houses open off the street, put in more paving stones or gravel to let cars turn onto their own land.




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