L'Observatoire de la santé des jeunes.

C'était le thème, l'intitulé de la mission, l'objectif. Arrivée sans savoir trop où je mettais les pieds j'ai dû m'imprégnier de la mission certes, mais aussi des termes qui semblait tellement aller de soi que je me suis permis de les remettre en cause. Je vous laisse maintenant lire et prendre connaissance d'une partie de ce qui a été écrit dans le mémoire de la première année de master :


"La jeunesse ; entre théories et contradictions"

"Lorsque nous cherchons à étudier la jeunesse et que nous allons voir les littératures qui se font sur le sujet, les premiers ouvrages sont « Jeunes d’aujourd’hui, problème politique » ; « Jeune Europe, jeunes d’Europe » ; « Violences et jeunesses ». Ces quelques exemples montrent bien que la notion est prise dans un contexte, dans un ensemble et que ce terme n’est jamais analysé comme une fin en soi. Ce qui signifie aussi qu’elle n’est jamais remise en question puisque considérée comme comprise, admise par la société, inscrite dans le langage courant. Cette notion relève en réalité d’une catégorie. Une catégorisation qui se fait sur un seul critère : l’âge. Cette considération facilite la mise en œuvre des prestations, par le biais d’un critère admissible. Pourtant, celui-ci peut être déploré tant son caractère est stricte et linéaire. Une « tendance à couper la vie humaine en « rondelles » : avant 6 ans, la petite enfance ; jusqu’à 16 ans la scolarité obligatoire ; jusqu’à 25 ans, la vie estudiantine. Puis ce sont les quadras », les « quinquas » ; puis la retraite à 60 ans et dans celle-ci le 3e âge, le 4e âge, les « jeunes vieux », les « vieux-vieux. » » La notion de jeunesse trouve rapidement ses limites dans la façon dont elle a été élaborée.
Cependant, il est rare de remettre en question cette catégorisation qui facilite tout en limitant la compréhension d’une population. La jeunesse est prise dans un flou puisqu’elle est considérée comme notion alors même que ce sont les individus, dans toute leur individualité, qui la constituent. En effet, il n’y a plus une seule façon d’être « jeune » au même titre qu’il n’y a pas une seule manière d’être un adulte. Ce n’était pas le cas avant. L’âge adulte était lié à tout un ensemble de seuils : émancipation de sa famille d’origine, fin des études, insertion professionnelle stable, construction de sa propre vie de famille. Ce n’est plus le cas. Il est courant aujourd’hui de changer de travail, de retourner chez ses parents, la mise en couple n’est plus le rêve de tous, sans même parler de la fécondité en déclin.
La société a changé, rendant sa lecture moins linéaire et les catégories encore davantage subjectives. Pourtant, à cette catégorie « jeunesse » est encore attaché tout un ensemble de présupposés, définissant peut-être ce que les jeunes sont censés attendre, penser ou pressentir. La jeunesse vue comme fragile par son état transitoire (entre l’enfant et adulte) mais pour autant poussée à l’autonomie et à l’engagement (droit de vote, aide au logement dès 18 ans etc.). Les jeunes sont finalement pris dans des situations paradoxales et se composent dans des injonctions contradictoires. Des injonctions sociales qui poussent à dire que les jeunes sont responsables de leurs échecs alors même que cette population est largement le produit d’un déterminisme social. La catégorisation par âge laisse à penser qu’à partir de 11 ans, nous devons commencer à glisser vers l’autonomie de façon à être l’adulte construit et autonome dès que la bougie des 26 ans est soufflée.
Cette évolution, réussite ou non, est permise en majeure partie par ce qui a été possible, disponible et appris durant les dix premières années de la vie d’un individu. En effet, les différents capitaux (P. Bourdieu) sont déterminants pour comprendre l’échec ou la réussite d’un individu. C’est davantage le cas pour les jeunes qui sont, bien qu’on prétende le contraire, très dépendants de la socialisation primaire. La construction et l’évolution sont des périodes de transition et d’instabilité pour un sujet, il est donc naturel qu’il se rattache à ce qu’il connaît, à ce qui lui est donné par procuration. Pourtant et paradoxalement, chaque individu, dans la société actuelle, a une injonction à être soi. Développer ses compétences, son savoir-faire, son savoir être. Devenir singulier, tout en devenant parfaitement conforme et culturellement normé. Se transcender pour devenir l’être exceptionnel, compétent, employable. Les jeunes ne font exception à cette règle, à cette attente. Chacun, sans que leur individualité ne soit prise en compte ou que leur bagage ne soit mesuré, doivent eux aussi répondre à cette injonction. Être soi, être différent. Se distinguer au sein d’une communauté alors même que « l’enfer c’est les autres » (Sartre). En effet, nous nous construisons par et pour les autres. Nous existons par la reconnaissance d’autrui et réciproquement. Considérer l’autre le fait fatalement entrer dans notre monde « Parce qu’autrui que j’ai transformé par mon propre regard en objet, ne peut que me transformer à son tour en objet ». Cette citation est encore plus vraie chez l’adolescent qui, par définition, fait l’expérience d’une construction fulgurante. Une construction qui se fait avec et par les autres. Plus seulement avec les parents ou les adultes référents, mais surtout avec ses pairs. N’oublions pas que l’adolescence se caractérise par cette période charnière d’émancipation de la famille d’origine. Finalement, et à l’image de ce qui vient d’être écrit, nous ne pouvons prétendre éclaircir cette notion. Au contraire, après lecture, nous pouvons voir toute l’ambivalence du terme. L’objectif n’était pas d’en donner une définition linéaire pour la simple et bonne raison que la jeunesse, en tant que telle, ne signifie rien d’autre qu’une tranche d’âge. En réalité nous pouvons définir cette période comme un état transitoire, un moment de la vie variable en fonction des individus. Une période d’affranchissement vis-à-vis de sa famille mais aussi d’une injonction ou d’une prise de conscience en la capacité d’être soi. Être soi par les autres, trouver sa singularité en prenant en compte les déterminismes dont on hérite. Malgré ces difficultés, la jeunesse est aussi une période du tout est possible, une autonomie grandissante, une maturité en croissante. Il n’existe pas de profil type de la jeunesse pour la simple raison qu’il n’existe pas une seule façon d’être jeune. Sans prétendre connaître la jeunesse, la prise en compte de l’ambivalence du terme ainsi que de la multiplicité des profils permet de mieux l’appréhender. Cette meilleure perception pousse aussi à remodeler le terme. C’est dans cette mesure, que dans le cadre de cet écrit, nous ne parlerons plus de la jeunesse mais la mettrons au pluriel. Dorénavant, nous évoquerons les jeunesses : illustration de la diversité, de la pluralité et ainsi de la richesse du public pour et avec lequel nous œuvrons"

Ce court extrait pour permettre de rendre compte du premier pas qui a été fait dans le cadre du mémoire. Une philosophie : celle de dire que déconstruire est le seul moyen de reconstruire. Dans cette optique, chaque notion (santé/jeunesses/observatoire) ont été remise en cause. Pour finalement en dégager 3 niveaux d'analyses.

En voici l'illustration

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L'Observatoire c'est aussi le résulat de partenariat, en voici l'illustration




SWOT- mémoire


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