La traction animale et le Maraîchage


Ici, à l'Hortillon de Lune, Cola (le seul âne du collectif), participe de temps en temps aux activités de maraîchage.

La traction animale, c’est la culture de légumes, de certains petits fruits, de certaines plantes arômatiques,fines herbes et fleurs à usage alimentaire, ainsi que de plantes médicinales à l’aide d’un cheval, de manière professionnelle, c’est-à-dire dans le but d’en faire un profit ou simplement d’en vivre, ce qui le distingue du jardinage.

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© JL. Dugast – Exploitation maraîchère dans le Jura

Les intérêts de la traction animale


Le cheval, la mule, ou l’âne sont particulièrement bien adaptés au maraîchage. Le tracteur occupe alors moins de place. Il est souvent remplacé par un motoculteur voire par un micro tracteur dans les structures maraîchères, et on y a souvent affaire à de petites surfaces (0,80 ares à 1,20 ha). Ce sont plutôt des structures à taille humaine.

Sur le plan agronomique

La traction animale moderne limite au maximum le tassement du sol. Son effet le plus direct se traduit par une meilleure pénétration de l’air, aération qui permet une augmentation de la vie bactérienne et animale dans le sol et une meilleure dégradation de la matière organique.

Sur le plan économique


L’utilisation des équidés permet l’autonomie financière et technique de petites structures grâce aux faibles investissements qu’elle occasionne (CF fiche maraichage en traction animale – comparatif équipement, sur le site Internet de l’Association Trait Vienne) et aux charges de fonctionnement réduites (l’énergie consommée sous forme de fourrage est à réintégrer sous forme de compost et le moteur animal est auto reproductible) aidées en cela par la grande diversification des activités possibles.

L’utilisation des équidés en maraîchage permet le développement des circuits courts. Elle représente un avantage promotionnel et commercial indéniable vis-à-vis de la clientèle, grâce à la bonne image de marque qu’elle véhicule.

Une étude comparant un tracteur de 35 CV deux roues motrices à un cheval met en évidence, pour le cheval, un rendement supérieur au tracteur (20 % contre 6 % pour le tracteur). Cet écart est accentué par le fait que le cheval peut travailler sur presque tous les sols et par tous les temps alors que l’utilisation du tracteur est limitée du fait de son poids et du fort tassement des sols qu’il provoque. On peut également noter que le cheval n’utilise pas d’énergies fossiles et n’entraîne donc ni dégradation de l’écosystème, ni pollution sonore.(Source : B. Dangeard, « Comparaison cheval-tracteur, consommation d’énergie et énergie récupérable », 2005)

Cette affirmation doit cependant être pondérée par le fait que :

– Le moteur animal est souvent acquis à un prix qui n’intègre pas l’ensemble des coûts de production, et qui ne permet pas à l’éleveur de vivre correctement de son travail ;

– Bien qu’il permette d’optimiser l’efficacité de la traction animale et de la rendre plus crédible, le développement d’équipements techniquement performants, tel que les doigts bineurs, brosses de sarclage, étoiles de sarclage, et autres combinaison d’outils, tire les investissements vers le haut…

Sur le plan social


La traction animale est un outil de travail à l’échelle de l’humain et de l’environnement.

Le succès des travaux effectués est en grande partie lié à la complicité entre le cheval ou l’âne et son meneur, il faut savoir se faire comprendre, demander et obtenir. La mise en œuvre d’un tel système de travail nécessite une manière d’aborder le travail différemment. Les animaux ont besoin d’un apprentissage et d’un entraînement physique avant de pouvoir bien travailler.

De même le choix de vie est important, il est indispensable d’assurer une présence, d’avoir de l’organisation et de savoir anticiper le travail qui sera demandé aux équidés.

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Jean-Louis et Cola au travail !

QUELQUES CHIFFRES :

  • Pour une serre de 500 m², le binage est effectué en 15 minutes.
  • Pour 1 ha de pommes de terre, le cheval ouvre et rebouche les raies en une demi-journée.
  • La vitesse du cheval au binage est celui de son pas, soit environ 4.5 km/h avec un travail précis.
  • L’espacement idéal entre les lignes de culture est de 70 cm, mais peut varier en fonction de l’animal utilisé.

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