121 La forme d'un parcours


Les rues devraient servir à rester dans la rue, et pas seulement à y circuler, comme elles le sont aujourd'hui.

Pendant des siècles, la rue a fourni aux citadins un espace public utilisable juste devant leur maison. Aujourd'hui, de manière subtile, la ville moderne a créé des rues qui sont faites pour "passer" et non pour "rester". Cette situation est renforcée par des réglementations qui font du flânerie un crime, par les attractions plus importantes à l'intérieur même des quartiers et par des rues si peu attrayantes qu'elles forcent presque les gens à entrer chez eux.

D'un point de vue environnemental, l'essence du problème est la suivante : les rues sont "centrifuges" et non "centripètes" : elles chassent les gens au lieu de les attirer à l'intérieur. Pour combattre cet effet, il faut faire du monde piétonnier à l'extérieur des maisons le type d'endroit où l'on reste, plutôt que le type d'endroit où l'on se déplace. Il doit, en bref, être conçu comme une sorte de salle publique extérieure, avec un sentiment d'enfermement plus grand que celui d'une rue.

Cela peut être réalisé si nous faisons des rues piétonnes résidentielles subtilement convexes en plan, avec des sièges et des galeries sur les bords, et même parfois si nous couvrons les rues avec des poutres ou des treillis.

Voici deux exemples de ce schéma, à deux échelles différentes. Tout d'abord, nous montrons un de nos plans pour quatorze maisons au Pérou. La forme de la rue est créée en reculant progressivement les maisons, en plan. Le résultat est une rue de forme positive, un peu elliptique. Nous espérons que ce sera un endroit qui encouragera les gens à ralentir et à y passer du temps.


121 Path shape

Streets should be for staying in, and not just for moving through, the way they are today.

For centuries, the street provided city dwellers with usable public space right outside their houses. Now, in a number of subtle ways, the modern city has made streets which are for "going through," not for "staying in." This is reinforced by regulations which make it a crime to loiter, by the greater attractions inside the side itself, and by streets which are so unattractive to stay in, that they almost force people into their houses.

From an environmental standpoint, the essence of the problem is this: streets are "centrifugal" not "centripetal": they drive people out instead of attracting them in. In order to combat this effect, the pedestrian world outside houses must be made into the kind of place where you stay, rather than the kind of place you move through. It must, in short, be made like a kind of outside public room, with a greater sense of enclosure than a street.

This can be accomplished if we make residential pedestrian streets subtly convex in plan with seats and galleries around the edges, and even sometimes roof the streets with beams or trelliswork.

Here are two examples of this pattern, at two different scales. First, we show a plan of ours for fourteen houses in Peru. The street shape is created by gradually stepping back the houses, in plan. The result is a street with a positive, somewhat elliptical shape. We hope it is a place that will encourage people to slow down and spend time there.