33 Vie nocturne
«Cette question de l’entre-deux renvoie par ailleurs à celle de la sécurité de l’espace public : dans ces endroits, rien ne peut arriver, car chacun est sous le regard de l’autre. Si l’on place ces espaces en retrait ou hors de la vue, c’est là que se produisent les viols, le trafic de drogue ou le vandalisme sur les voitures. L’entre-deux offre une protection, car il y a toujours des yeux qui regardent et de la lumière. Un sociologue, AbdouMaliq Simone, a réfléchi au rôle de l’observation en Afrique et à son importance pour la sécu-rité des jeunes, notamment.» (Carin Smuts, Energy and people, interview par D. Estevez et P. Frey).
L’intense éclairage «enlèv[e] toute profondeur aux pièces d’habitation, aux pièces d’eau, aux rocailles du jardin.» (Eloge de l’ombre, Tanizaki Junichirô, 1933, p.96).
«En déposant il y a presque 100 ans son brevet commercial pour les tubes fluorescents — c’était en novembre 1911, Georges Claude a bouleversé nos vies nocturnes. L’invention du Edison français a eu dimanche les honneurs d’un long article de The Observer. Et pour cause : le «Néon» a réinventé la ville, quand il n’est pas simplement passé au rang d’art. Car là ou les lampes de l’inventeur américain Thomas Edison avait révolutionné l’éclairage domestique, l’utilisation des tubes fluorescents au gaz néon a changé l’art de la lumière de la rue. En «transportant le gaz dans les courbes du verre devenu lettres de l’alphabet, la lumière devenait verbale ou vocale».» (Article pour Slate.fr, Célebrons le centenaire du néon, 28 août 2011).