Le groupe CNV - Pouvoirs et Privilèges, c'est quoi ? (genèse et raisons d'être)

Bases du groupe


L'idée a émergé à l'été 2020.
Elle s'enracine dans nos réalités enchevêtrées incluant nos histoires militantes et/ou notre participation à des formations en CNV (en tant que stagiaires / assistantes / transmetteurices).
La participation de certaines au stage "Intensive International Training (IIT)" de 2019 à Cogolin "Réunir les valeurs de la CNV et de la justice sociale pour aider à faire face aux réalités du monde" a été une étincelle.
Ce texte a été une étincelle : https://nvc.miraheze.org/wiki/Access,_Inclusion_and_Equity_in_the_NVC_Network_-_v2/fr

Nos rencontres sur 2 jours depuis :
  • en visio en décembre 2020 -
  • à Toulouse en janvier 2021 -
  • à Giroussens en juin 2021 - avec Nora El Massioui
  • à Giroussens en septembre 2021 -
  • à Giroussens en novembre 2021 - avec Elan Interculturel
  • à Giroussens en février 2022 - avec Cypria Colleau
  • à Giroussens en juin 2022 -
  • ...

Nous avons choisi de commencer nos rencontres sur un axe assez concret, autour d'échanges de pratiques/outils, avant même de savoir plus qui nous étions/allons en tant que groupe. Ce cadre émerge au fur et à mesure.

De quelles réalités parlons-nous ?

Des situations dans lesquelles se jouent des rapports de pouvoir normés par le système social et dans lesquelles chaque personne (socialisée donc située dans ces rapports) peut se visibiliser en tant que privilégiée, y compris, mais sans s'y limiter :
  • En tant que personnes de castes ou de classes supérieures en relation avec les personnes de castes ou classes inférieures ;
  • En tant que personnes associées à une ethnie dominante par rapport aux personnes associées à d’autres ethnies ;
  • En tant que personnes à la couleur de peau plus claire par rapport aux personnes à la couleur de peau plus foncée ;
  • En tant que personnes ressemblant aux ressortissants de pays colonisateurs par rapport aux personnes ressemblant aux ressortissants de pays colonisés ;
  • En tant que hommes par rapport aux femmes ;
  • En tant que personnes hétérosexuelles, par rapport aux personnes ayant d'autres types de sexualité ;
  • En tant que personnes s'identifiant avec leur genre et leur identité de genre, par rapport aux personnes qui ne se retrouvent pas dans la définition sociale et le sens du genre qui leur a été assigné ;
  • En tant que personnes valides en relation avec les personnes handicapées ;
  • En tant que personnes disposant de ressources suffisantes pour se nourrir et se vêtir par rapport aux personnes en situation de pauvreté ;
  • En tant qu'adultes par rapport aux enfants ou aux personnes âgées ;
  • En tant que personnes parlant couramment l'anglais par rapport aux personnes ayant peu ou pas de compétences linguistiques en anglais ;
  • En tant que personnes ayant des diplômes supérieurs, par rapport aux personnes moins diplômées ;
  • En tant qu’anciens membres de la communauté CNV par rapport aux nouveaux arrivants.

De quelles connaissances parlons-nous ?

  • les méthodes, les outils, les connaissances propres à la sociologie et à la psychosociologie,
  • les notions de catégories sociales, de rapports sociaux, d'identité ; les instances et les modalités de la socialisation (normes, valeurs, rôles) ;
  • le noyau des mécaniques structurelles/systémiques qui, à travers des structures sociales (culturelles, éducatives, politiques, judicaires, économiques) et psychologiques (intériorisées), aboutissent à des rapports inégalitaires / de pouvoir / oppressifs entre catégories sociales (au sein de l'espèce humaine et avec les autres vivant.e.s),
  • dans lesquels, du fait de leur assignation à une catégorie sociale, les personnes d'une catégorie bénéficient de privilèges acquis et donc de plus de degrés de liberté et d'un meilleur rendement (efficacité) dans leurs paroles/actions, tandis que les personnes de l'autre catégorie subissent des violences symboliques, psychologiques, physiologiques, physiques, écologiques, culturelles, politiques, économiques... ;
  • donc aussi cette palette d'observations/phénomènes sociologiques qui concernent les impacts (sur les personnes, les relations, les groupes, les structures, les sociétés) ;
  • ainsi que les intersections entre ces différentes catégories / rapports sociaux et les dynamiques intersectionnelles qui en découlent ;
  • ainsi que les perspectives historiques et géographiques, donc politiques, qui traversent ces questions au sein d'un corps social donné et entre corps sociaux, y compris pour les autres vivant.e.s avec lesquelles nous pouvons être/rester vivant.e.s ;
  • ainsi que les processus psychosociaux qui perpétuent le déni et l'invisibilisation de ces mêmes mécaniques aussi bien chez les personnes qui reçoivent la violence, que chez celles qui l'occasionnent, en direct ou à distance (dans le temps et l'espace).
  • et enfin des liens avec le cadre méthodologique et conceptuel issu de la CNV, ses limites observables (par exemple comment son langage et ses pratiques peuvent invisibiliser ou nier ces réalités systémiques ?)
  • en particulier les pas possibles pour des personnes qui transmettent la CNV depuis une situation de privilèges intersectionnels, et connaissent donc structurellement plus de difficultés d'accès à ces connaissances que d'autres.

we de février 2022 >
Ca veut dire quoi ces mots ? (processus de mobilisation de la vision - inspiré des expérimentations de Miki Kashtan)
  • Vision = horizon commun, large et inspirant. Décrit le monde dans lequel on rêverait de vivre.
  • Raison d’être = trajectoire commune, ciblée et mobilisante. Décrit sur quelle partie de cet horizon commun nous mettons notre focale, notre temps, notre énergie, notre contribution.
  • Capacités du groupe = ressources communes. Emergent à partir des tensions émergentes dans le groupe et traduisent nos limites, obstacles, forces, opportunités - personnelles et collectives.
  • Accords de groupes = petits pas communs. Permettent, par des accords concrets et évolutifs, d'avancer ensemble et donc de combler l'écart entre notre raison d'être et nos capacités.

WE_CNVPP_111213_fev_2022_notes_visionetraisonsdetre.pdf (39.8kB)

Vision
formulation à ce jour, à approfondir
"Nous rêvons d’un monde structurellement équitable, dans lequel nous nous libérons de nos conditionnements, soutenant l’équité, la souveraineté et l’interdépendance, en prenant en compte les besoins, capacités et limites des un.e.s et des autres (êtres vivants)."

Raisons d'être
à venir...

we de septembre 2021 >
Nous avons commencé à travailler sur ce sujet.
Nous avons écouté chacun.e chacun, sur ses besoins, sur des propositions (ce que les personnes du groupe veulent), ce qu’elles ne veulent pas, certains points ont été discutés, sans décision arrêtée. Ces notes reprennent donc la liste des points soulevés par les unes les autres mais pas les échanges, les partages vulnérables ou non, les écoutes, bref le travail intérieur et collectif qui a été salué par les participant.es comme faisant partie du processus de création du groupe, notamment un groupe cherchant à conscientiser les PP.

image CNVPP_Tableau_blanc_sept_2021.jpeg (0.3MB)

we de septembre 2021 >
  • Déconstruction mutuelle, approfondie et continue sur les oppressions systémiques.
  • Rencontres trimestrielles
  • Réflexions, formations, partage d’informations et d’outils, échange de formations, mise en commun de connaissances humaines
  • Intervision (supervision horizontale et en équivalence)
  • Groupe de potes d’empathie sur les oppressions (si et qd je reconnais ce trigger)
  • Laboratoire d’expérimentations (outils, jeux...)
  • Sous-groupes référents sur des sujets clés ?
  • Susciter la création de sous-groupes, essaimage pour des groupes locaux
  • Médiation de conflits autour de PP
  • Visibiliser ce qu’on fait / com externe / être reconnu
  • Formation dans les réseaux CNV et les réseaux militants
  • Colloque de transmetteur.ices


we de septembre 2021 >
(phrases individuelles non soumises à accord)
- Que le groupe soit non-safe.
- Faire des interventions extérieures non-safe (déclarées comme safe et en fait non-safe pour cause de non-déconstruction).
- Devenir les sauveureuses de la veuve et de l’orphelin.
- Attention à la taille qui ne permettrait plus que ce soit simple d’organiser un week-end.
- Devenir la police de la déconstruction.
- Se déconstruire... sans rien reconstruire... et que ça ne serve à rien.