5. Ambiances

Différentes organisations collectives

L'Archipel Coopératif est un lieu haut en couleurs !
Nous vous invitons à découvrir les différentes ambiances que vous pourrez y rencontrer.


1. Ambiance politique

Définition :

La démocratie participative est une forme de partage et d'exercice du pouvoir, fondée sur le renforcement de la participation des citoyen·nes à la prise de décision politique. On parle également de « démocratie délibérative » pour mettre l'accent sur les différents processus permettant la participation du public à l'élaboration des décisions. Elle est une alternative à la démocratie représentative, permettant une réelle implication des citoyen·nes dans la vie quotidienne et les grandes orientations portant sur les enjeux de société. Elle est intrinsèquement liée à l'éducation populaire et la volonté de pouvoir agir sur les questions qui nous concerne.
La démocratie participative peut prendre plusieurs formes, mais elle s'est d'abord instaurée sur le terrain de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme, avant de s'étendre dans les champs de l'environnement.

Source : Wikipédia - Démocratie participative

Pour découvrir les réflexions sur la démocratie et ses enjeux, cf. ci-dessous "Pour aller plus loin"

Types de politiques participatives :

- Les communes Participatives ou Citoyennes - Agir en faveur d’une démocratie plus directe, ancrée dans les communes, pratiquée et auto-organisée directement par les habitant·es, pour l’intérêt commun. En France, le village de Saillans a ouvert la voie en 2014. Puis, lors des élections municipales de 2020, près de 400 listes participatives ont été recencées auprès d'Action Commune devenue en novembre 2020 Fréquence Commune. Ces listes démarre généralement par un collectif et s'inspirent de la boussole démocratique proposée par La Belle Démocratie. C'est à dire rendre le pouvoir d'agir aux habitant·es. La démarche est de présenter une liste qui au départ n'a pas de candidat·es prédéfini·es, de co-construire un programme avec les habitant·es puis de choisir (élection sans candidat, jugement majoritaire...) une tête de liste, voire un bînome tête de liste et enfin déposer la liste en préfecture. Lors du mandat, il s'agit de mettre en place une gouvernance permettant le partage du pouvoir au sein de l'équipe municipale afin de porter un regard croiser (intelligence collective), mais aussi d'éviter l'essoufflement ou l'isolement d'une personne seule pour diriger. La pratique est encore récente, oserai-je dire qu'elle n'est pas encore démocratisée ! Ainsi, la mise en oeuvre peut se révéler complexe dans un monde régit par des décrets favorisant le contrôle du pouvoir dans une seule main. Il faut jongler avec le cadre juridique pour décentraliser les pouvoirs des maires. Le deuxième volet, le coeur de l'aventure, est de redonner la parole et surtout la possibilité d'agir aux habitant·es. D'abord instaurer de la transparence et une large communication, mais aussi inviter à participer à des commissions municipales ou à des ateliers de réflexion sur un projet d'aménagement par exemple, enfin de décider via des consultations publiques, des budgets participatifs, etc. L'idée est d'ouvrir la mairie, comme un espace de rencontre, qui favorise le vivre ensemble.

- Le Municipalisme - Le municipalisme libertaire désigne la mise en œuvre locale de l'écologie sociale. Ces termes sont utilisés pour décrire un système politique dans lequel des institutions libertaires, composées d'assemblées de citoyen·nes, dans un esprit de démocratie directe, remplaceraient l'État-nation par une confédération de municipalités ou communes libres et autogérées.

Des vidéos pour aller plus loin :



2. Ambiance Associative

Définition d'une association collaborative :

Une association est un groupement de personnes volontaires réunies autour d’un projet commun ou partageant des activités, mais sans chercher à réaliser de bénéfices. Elle peut avoir des buts très divers (sportif, défense des intérêts des membres, humanitaire, promotion d’idées ou d’œuvres…).Source.
Ainsi, l'essence même de l'association n'est-elle pas d'être collaborative? C'est l'idée, mais nous constatons que toutes les organisations ne favorisent pas nécessairement la coopération, s'appuyant sur des habitudes pyramidales. Cependant, il existe de nombreuses associations qui ont fait ce choix, avec une gouvernance agile.

Types d'associations collaboratives :

Association d'éducation populaire: Il existe deux grands types de structuration, les fédérations (nationales), qui s'incrivent dans un mode pyramidal, et d'autres, souvent de plus petite envergure.
Nous développerons ici l'exemple de STAJ (Service Technique des Activité de Jeunesse) une association d'éducation populaire dont l'objet est l'émancipation des enfants et des jeunes. Une association locale, nommée "site" signe le label qui est le socle commun (charte). Le fonctionnement en réseau permet aux différents sites de bénéficier d'une habilitation nationale pour la formation, d'organiser des GRAF (Groupe de Rcherche-Action de Formation) où les formateur·trices se retrouvent pour partager leur pratique et s'enrichir sur les méthodes et contenu. A l'échelle de chaque site, les CA sont coopératifs, c'est à dire en associant les salarié·es aux travaux de réflexion... Nous retrouvons donc les ingrédients de la collaboration.

Mais aussi: La collaboration au sein du tissu associatif se retrouve majoritairement autour des thèmes liés à l'écologie et l'environnement, la jeunesse, le social, l'habitat (cf. ci-dessous, §5. Ambiance alternative/ écovillages)...

Pour aller plus loin :



3. Ambiance de l'Entreprise

Définition :

Une entreprise est collaborative, par essence, me direz-vous puisqu'elle héberge des individus travaillant de façon coordonnée à l'accomplissement d'un objectif commun. Nous sommes d'accord, maintenant dans les faits, la réalité est toute autre.
Collaborative, ça veut tout d'abord dire "humaine" , Collaborative, ça veut dire "qui fait confiance", Collaborative, ça veut dire "horizontale", Collaborative, ça veut dire "ouverte", Collaborative, ça veut dire "connectée", "en communautés" (source : aiim community).

Types d'entreprises collaboratives :

L'entreprise Opale : Une entreprise opale est une organisation qui repose sur trois piliers : la raison d'être évolutive, la plénitude et l'auto-gouvernance : Entreprise Opale. Ce concept est notamment amené par les travaux de Frédéric Laloux qui parle d’une philosophie de l’organisation similaire à un organisme vivant, portée par une évolution de la conscience humaine et de notre vision du monde, favorisant l’émergence d’un nouveau paradigme de gestion.

Vidéo - "Qu'est ce qu'une entreprise Opale" par Open Opale (9mn)

Exemples :

Entreprise libérée : Théorie développée par Isaac Getz, une entreprise libérée est «une forme organisationnelle dans laquelle la majorité des salariés sont totalement libres et responsables dans les actions qu'ils·elles jugent bon —eux·elles, et non leur patron— pour réaliser la vision de l’entreprise». On peut en déduire que la philosophie d’un «leader libérateur» est fondée sur un respect fondamental des collaborateurs considérés comme des adultes pleinement responsables et en tant qu’êtres humains.
  • Exemple : Patagonia, Une entreprise libérée au service de la transition écologique

Entreprise dirigée en sociocratie : La sociocratie, par son mode de gouvernance participatif est générateur d’un nouveau mode de communication, de transfert d’informations au sein des organisations, avec 3 principes : le pouvoir équivalent, la vision partagée, la disponibilité de l’information.

Pour aller plus loin :



4. Ambiance de l'Ecole

L'école est un lieu représentant notre société, elle fonctionne en s'inspirant des modèles des entreprises, c'est à dire pyramidale et patriarcale. La vidéo du Paradigme de l'éducation explique bien l'histoire et les effets qu'elle produit. La volonté d'un Etat d'éduquer son peule est noble, grande, mais c'est aussi une grande responsabilité. Cependant (heureusement !) le fonctionnement des écoles est requestionné depuis aussi longtemps que l'école existe.
L'éducation populaire met en avant l'importance d'apprendre pour évoluer dans la société et inspire des pédagogues qui propose d'autres formes d'organisations favorisant l'apprentissage.
De "Libres enfants de Summer Hill" fondé par Alexander Neil, aux écoles démocratiques, en passant par les pédagogues Maria Montessori, Célestin Freinet, Rudolf Steiner et bien d'autres, l'histoire est remplie d'expérimentations éducatives mettant l'enfant au coeur de ses apprentissages, en partant de ce qu'il ou elle sait déjà faire, de sa créativité pour développer ses découvertes.

Vous en découvrirez ci-dessous quelques exemples :

Définition - Ecole Démocratique de Paris :

L'Ecole Démocratique est une école où les enfants sont libres et responsables, afin de favoriser l’autonomie et la responsabilité, valoriser le partage et la coopération, donner confiance en soi et faciliter le développement de compétences transversales indispensables à tout adulte épanoui.
L’École Démocratique se veut être un lieu d’épanouissement dans lequel l’expérience individuelle et le vivre ensemble sont privilégiés. Ce lieu d’épanouissement est rendu possible grâce à la mise en application de trois principes fondamentaux :
  • Liberté et responsabilité de ses apprentissages
  • Égalité des âges dans un cadre démocratique
  • Fraternité et solidarité dans un collectif multi-âges
  • École démocratique

Types d'ambiances :

Concept Sudbury - Au sein de ce type d'école, les jeunes sont libres de déterminer leurs propres objectifs, et l’on confère une même légitimité à toutes les entreprises et tous les domaines. Ils se consacrent à ce qui les intéresse sans contrainte de programme ni de temps. En connexion avec leur nature et leur aspiration profonde à chaque instant, ils jouent, explorent et pratiquent leurs centres d'intérêts.
Avec la responsabilité de soi comme "compétence pilier" servant de terreau pour développer toutes les autres apprentissages utiles à la vie, les membres des écoles Sudbury bénéficient d'un cadre leur permettant de développer tous les outils dont ils ont besoin pour grandir en tant que personnes autonomes dans la société actuelle.

Concept Démocratique - Vous avez envie de participer à l’écriture d’un nouveau récit pour l’avenir de nos enfants, à la construction d’un autre modèle d’éducation où l’enfant évolue dans la confiance, la liberté, la fraternité, où il est considéré comme un être humain à part entière, libre et responsable, avec ses aspirations, ses idées, son libre-arbitre ?
Audacieux et passionnés, nous pensons que notre approche éducative est d’utilité publique. Nous sommes l’École Démocratique de Paris et face aux urgences sanitaires, écologiques, économiques, sociales et géopolitiques, nous clamons qu’il est temps de donner le pouvoir à l’amour, à la solidarité, au partage, à la nature et au soin porté aux autres. Nous voulons respirer et aller de l’avant. Nous voulons influencer, devenir plus forts, plus nombreux, ensemble.

Concept Montessori - Ce projet d'éducation nouvelle s'inscrit dans la promotion de la paix et du progrès, il repose sur trois piliers : une posture particulière de l’éducateur, un environnement préparé et un matériel pédagogique spécifique.
Montessori a voulu élaborer une « pédagogie scientifique » s'appuyant sur une démarche expérimentale et des observations, dans le but d'obtenir l’épanouissement de l'enfant. Elle envisage l'éducation de façon globale, en définissant 4 plans de développement différents, en fonction de l'âge de l'enfant, de la naissance jusqu'à ses 24 ans. Ces quatre périodes successives dans la construction de l'enfant, forment un tout, et sont :
  • De 0 à 6 ans, la petite enfance, l’enfant veut apprendre à se débrouiller seul. C'est l'âge de la conscience du moi.
  • Dans la période de 6 à 12 ans, l'enfance, il devient curieux et imaginatif. C'est l'âge moral.
  • De 12 à 18 ans, l'adolescence, l’enfant aspire à une vie active et associative. C'est l'âge social.
  • Enfin de 18 à 24 ans, l'âge de la maturité, le jeune adulte devient mature mais a besoin d’être rassuré dans ses engagements. C'est l'âge politique.
  • Ecole Montessori de Paris

Concept Calendreta - Les Calandretas sont plurielles, les acteurs agissent en concertation et s’appuient sur les quatre principes de la pédagogie Institutionnelle : lieux, limites, lois, langage.
Elles font vivre la langue et la culture occitane avec un enseignement bilingue. Dans chaque école, le conselh de regents (conseil des enseignants) pilote la mise en oeuvre du projet éducatif. L’équipe enseignante y décide coopérativement des grandes lignes de l’action éducative de l’école en prenant en compte les avis du conseil d'administration.
Les enfants expérimentent en classe le rapport à la loi, la participation active aux lieux de décisions, la place de la parole... Le débat est un outil de construction identitaire. Connaître son rôle dans la communauté éducative Calandreta, c’est connaître ses limites d’action et d’intervention, quelle que soit sa place : enseignant·e, Atsem, employé·e de l'association, calandron·ne ou parent.

Pour aller plus loin :



5. Ambiance Alternative / Ecovillages

Définition :

Le mot écovillage est né de la fusion des termes écologie et village. Il s’agit d’un terme largement utilisé pour représenter plusieurs modèles de communautés. Ils tentent d’intégrer un environnement social d’entraide ayant un faible impact sur l’écosystème. Pour y arriver, ils intègrent différents aspects comme la permaculture, construction écologique, production verte, énergie renouvelable, agriculture auto suffisante et plus encore.

Types de villages / Eco-Hameaux participatifs :

Concept de village démocratique - Le village de Pourgues est fondé sur les principes et valeurs des écoles démocratiques. Il offre un environnement de liberté, d'égalité et de respect où chacun peut s'épanouir.
Dans ce projet, chaque personne jouit de sa liberté individuelle, quelque soit son âge.
Rien n'est obligatoire, chaque individu fait ses propres choix, mène ses journées comme il le souhaite, se consacre à ce qui l'intéresse sans contrainte de programme ni de temps et assume pleinement la responsabilité de ce qu'il entreprend.
Chaque habitant·e est responsable de ses actes et du climat. Ses actions contribuent à préserver l’atmosphère de liberté, de respect, de justice et de confiance.
Le collectif lui fait confiance et n'attend rien en retour.
Cette liberté individuelle est préservée grâce à notre gouvernance que nous façonnons au fur et à mesure des situations vécues.

Concept d'Eco-village - Comme la notion de durabilité est fondamentale, les habitant·es prennent les décisions quotidiennes dans la conscience de leur nécessité et de leur impact réel sur eux-mêmes ou elles-mêmes, les autres, la société, l’environnement et la Terre. Cela nécessite de relever pas mal de défis. Les écovillages sont un choix du présent pour le futur.

Il existe toutes sortes d’écovillages :
  • des écovillages basés principalement sur l’écologie et l’agriculture ;
  • des écovillages basés sur une philosophie spirituelle ;
  • des écovillages structurés pour redynamiser la sociabilité ;
  • d’autres aux objectifs plus larges basés sur les notions de durabilité et d’équité. Il dépend du lieu, du climat, des habitant·es et de leur vision commune, de leurs liens. On trouve des écovillages isolés, d’autres sont des parties de villages pré-existants auxquels ils se sont intégrés, d’autres encore sont des quartiers de grandes villes aménagés de manière spécifique.
Les éco-villages sont de taille humaine. Chacun·e peut connaître ou peut être connu·e par les autres villageois·e. Chacun·e est aussi capable, de part ce fait, d’influencer l’évolution du village de manière démocratique. L’expérience montre que la taille maximale semble aux alentours de 500 personnes.
Chaque écovillage a ses propres caractéristiques.
Chaque éco-village détermine ses propres choix de gestion.
Que ce soit au niveau :
  • des choix écologiques : gestion des déchets, des énergies renouvelables, épuration des eaux,
  • des choix économiques : productions locales, agriculture biologique, entreprises non polluantes,
  • des choix de gestion sociale : comité des habitants, coopérative, fédération...
Les seuls critères qui restent constamment présents sont ceux liés à la notion de durabilité. La question à se poser est : "Ce que nous avons choisi peut-il servir non seulement notre présent mais aussi notre avenir et celui de nos enfants ?"

Concept Tiers-Lieu - Les tiers-lieux sont importants pour la société civile, la démocratie, l'engagement civique et instaurent d'autres appropriations et partages de l'espace. Le tier-lieu s’entend comme volet complémentaire, destiné à la vie sociale de la communauté, et se rapporte à des espaces où les individus peuvent se rencontrer, se réunir et échanger de façon informelle. Dans sa thèse de sociologie consacrée au sujet, Antoine Burret étudie les usages, les comportements, les réflexions et les pratiques que le tiers-lieu fait apparaître.
Pour tiers-lieux.be, il est important de rappeler qu'un lieu devient tiers-lieu s'il répond à certains critères et que l'on ne peut créer un tiers-lieu en n'en réunissant que certains. Cela amène au fait que le tiers-lieu est subjectif, le tiers-lieu de l’un n’étant pas le tiers-lieu de l’autre, tant la différence est grande entre un jardin partagé et un hackerspace...

Pour aller plus loin :