4. Histoire & Géo

Histoire et géographie de la coopération - Personnages historiques & courants de pensée l'Archipel Coopératif.



1. Dans la nature...

En guise d'introduction : coopération vs compétition

En 2017, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle publient "L'entraide : l'autre loi de la jungle" aux éditions Les Liens qui libèrent.
Ah, il n'y avait donc pas que la compétition dans la jungle et la nature ?
L'entraide, c'est en fait la reprise du titre d'un essai de Pierre Kropotkine, publié en 1902 : une opposition frontale à l’évolutionnisme darwinien par la compétition (notons toutefois que les scientifiques n'ont retenu que la thèse de la compétition et Darwin avait déjà signifié l'existence de la coopération comme élément de l'évolution !). Kropotkine affirme que la coopération et l’aide réciproque sont des pratiques communes et essentielles dans la « nature humaine ».

Sources & pour en savoir plus :


2. Dans les champs...

Histoire des communs :

"L’histoire se passe au Moyen-Âge, dans les campagnes d’Angleterre, où les paysans avaient depuis des temps immémoriaux le droit de couper du bois, des genêts, de récolter du miel ou de mener paître leurs animaux sur des terrains communaux. Ces terrains – landes, forêts, garrigues et autres prés communaux – gérés en commun, n’étaient pas délimités par des clôtures et n’appartenaient à personne en particulier.
Les paysans usaient ainsi d’un droit coutumier d’usage sur ces biens communaux, sans avoir à payer une contrepartie à la communauté ou au seigneur, contrairement à d’autres droits seigneuriaux comme l’usage du four à pain ou du moulin. Avec le droit de pacage et le droit de glanage, le droit d’usage des communaux procurait une certaine sécurité aux familles paysannes, pour leurs besoins fondamentaux de la vie courante.
Cette organisation traditionnelle fut remise en question à partir du XII° siècle, et surtout entre le XV° et le XVIII° siècle, avec le développement en Angleterre de la production et du commerce mondial de la laine."

Sources et pour en savoir plus :

Une histoire corroborée & complétée par Joëlle Zask dans son ouvrage "La démocratie aux champs", publié en 2016 édition La Découverte : Du jardin d’Éden aux jardins partagés, comment l’agriculture cultive les valeurs démocratiques.

Source & pour en savoir plus :
(Il y a aussi les coopératives agricoles, mais pour l'histoire des coopératives, on va faire un tour dans les ateliers & les usines... Cf. § coopératives ci-après.)


3. A l'usine et après l'usine...

Voir aussi La carte des Ambiances
Coopératives ouvrières, cohabitat & associations

3.1. Dans les ateliers et les usines : les Coopératives ouvrières

L'histoire des coopératives en quelques mots introductifs : si certains historiens remontent à l’antiquité pour trouver des organisations humaines proches de la coopérative, il est admis qu’un des premiers exemples connus de coopérative sont les fruitières à Comté, c’est-à-dire des coopératives agricoles de fromage de Comté, qui datent du XIII° siècle.
[...]
Les premières formes « modernes » (qui respectent les grands principes coopératifs) de coopératives datent de la première moitié du XIX° siècle. En 1844, les « équitables pionniers de Rochdale » se réunirent à 40 pour monter leur Société : une coopérative de consommation qui connut un vif succès. 20 ans plus tard 500 succursales avaient ouvert ainsi qu’une mutuelle, une banque…

Source et pour en savoir plus : coopérative l'histoire

... et en quelques dates :
  • En 1844 est créée Équitables Pionniers en Angleterre.
  • En 1847 Friedrich Wilhelm Raiffeisen crée une boulangerie coopérative en Allemagne.
  • En 1884 naît l'ancêtre de la Confédération Générale des SCOP, la Chambre Consultative des Associations Ouvrières de Production.
  • En 1895, l'identité coopérative est déclarée.
  • En 1901, la liberté d'association est définie en France.
  • En 1947, le statut de la coopération est défini en France.
  • Depuis 2002, l'OIT (Organisation Internationale du Travail) recommande la structuration coopérative des entreprises pour le travail décent.
  • 2012 est proclamée année internationale des coopératives par l'ONU.

Source et pour en savoir plus : portail des coopératives

3.2. Et après le travail : le cohabitat ?

Les théories et pratiques du cohabitat remontent en particulier aux différentes « utopies » du XIXe siècle, à l'instar du phalanstère de Charles Fourier par exemple.
Un phalanstère est un regroupement organique des éléments considérés nécessaires à la vie harmonieuse d'une communauté appelée la Phalange. Le concept, très en faveur dans les milieux intellectuels au XIX° siècle, fut élaboré par Charles Fourier et promu par des industriels idéalistes comme Jean-Baptiste André Godin.
C'est un ensemble de logements organisés autour d'une cour couverte centrale, lieu de vie communautaire.
Godin, c'est celui des "poêles Godin", qui après avoir construit son usine, a décidé de bâtir le familistère. Le familistère, à Guise (dans le nord) existe toujours, et on peut même le visiter !

Sources et pour aller plus loin :


3.3. Et les associations ?

L'histoire des associations en quelques mots :
Sous l'Ancien Régime, le terme société est consacré aux associations volontaires de personnes dont le but est commercial, et celui de communauté aux autres. L'attitude de l'autorité royale varie entre la mise sous tutelle des associations dont elle reconnaît l'utilité et la répression de celles susceptibles de représenter une menace. Les associations qui n'ont pas été approuvées sont prohibées et agissent clandestinement.
Au cours de la Révolution, l'Assemblée nationale dissout toutes les communautés religieuses, d'habitant·es, de métiers, les collèges, les hôpitaux, les confréries charitables, les congrégations, qui étaient innombrables, et interdit par le décret d'Allarde (2 et 17 mars 1791) et la loi Le Chapelier (14 juin 1791) de reformer des associations d'ouvrier·es ou d'habitant·es pour défendre leurs intérêts collectifs.
L'article 291 du code pénal de 1810 réglemente la liberté d'association : « Nulle association de plus de vingt personnes ne pourra se former sans l'agrément du Gouvernement. » Pendant tout le XIX° siècle, les associations populaires ou d'ouvrier·es restent interdites et sont très durement réprimées. [...]
  • À la fin du XIX° siècle, le régime répressif en vigueur est devenu inadapté : un grand nombre d'organisations se sont développées malgré l'interdiction, sans que leurs objets constituent des menaces pour l'ordre public.
  • En 1899, Pierre Waldeck-Rousseau, alors président du Conseil, ministre de l’Intérieur et des Cultes dépose le projet de loi qui aboutira à la loi du 1er juillet 1901.

Source et pour en savoir plus :


4. A l'école et après l'école...

Voir aussi La carte des Ambiances
Education populaire, pédagogie, animation socio-culturelle et empowerment...

Education populaire

L'éducation populaire, Qu'es aquò ?
Selon Wikipédia, c'est la "définition introuvable"...
Alors pour définir (ou pas) ce qu'est l'éducation populaire, on peut se référer au site éducation-populaire.fr. Nous pouvons cependant le résumer à son plus simple apparat "l'éducation de tous, par tous et pour tous". C'est à dire que l'accès à la connaissance permet aux personnes de trouver leur place dans la société, d'agir et de s'émanciper.

Quelques mots quand même sur l'histoire de l'éducation populaire :
En France, on considère comme fondatrice de l'éducation populaire la Révolution française avec la déclaration de Condorcet (avril 1792), la création par Jean Macé de la Ligue de l'enseignement (1866), puis, en 1899, la fondation du mouvement Le Sillon par Marc Sangnier et enfin, le Front populaire. À la Libération, dans un vaste élan de cohésion nationale, le Conseil national de la Résistance, puis le Gouvernement provisoire reprennent le programme initié par le Front.
Tout au long du XX° siècle, l'éducation populaire s'est d'abord organisée autour de trois grands courants idéologiques : le christianisme social, dont la dimension intellectuelle est illustrée notamment par le personnalisme autour de la revue Esprit ou encore le scoutisme, les mouvements laïques, autour de la Ligue de l'enseignement (Les Francas, les Ceméa, etc.) et enfin le mouvement ouvrier, en particulier la CGT et ses organismes spécialisés.

Source et pour en savoir plus : Éducation populaire

Et c'est quoi, au juste, cette déclaration de Nicolas de Condorcet [1743-1794] ?
En avril 1792, Condorcet remet à l'Assemblée Nationale un rapport intitulé L'Organisation Générale de l'Instruction Publique. On peut notamment y lire : « Tant qu'il y aura des hommes qui n'obéiront pas à leur raison seule, qui recevront leurs opinions d'une opinion étrangère, en vain toutes les chaînes auraient été brisées, en vain ces opinions de commandes seraient d'utiles vérités ; le genre humain n'en resterait pas moins partagé entre deux classes : celle des hommes qui raisonnent, et celle des hommes qui croient. Celle des maîtres et celle des esclaves ».
Cette déclaration reconnaît à l'éducation une finalité civique : « L'instruction permet d'établir une égalité de fait et de rendre l'égalité politique reconnue par la loi ». Condorcet prône une instruction en deux temps : 1) l'éducation de l'école primaire ; 2) L'éducation tout au long de la vie.


Pédagogie coopérative

Le terme de pédagogie coopérative recouvre des pratiques très diverses qui ont toutes en commun de promouvoir une part d’action commune entre élèves dans le cadre des apprentissages. Parmi les modèles de pédagogie coopérative les plus fréquemment cités, on peut citer la pédagogie de Célestin Freinet, les expérimentations de Roger Cousinet, celles de Sylvain Connac ou de Jim Howden, qui diffèrent à la fois sur le plan technique, par leurs fondements théoriques et par leurs résultats.
Les pratiques pédagogiques coopératives reposent souvent sur une conception de l'éducation qui place l'élève en tant qu'acteur·trice de ses apprentissages, capable de participer à l'élaboration de ses compétences en coopération avec l'enseignant et ses pairs. L'acquisition des connaissances résulte alors d'une « collaboration du maître et des élèves, et des élèves entre eux·elles, au sein d'équipes de travail ».

Source et pour en savoir plus :

Et l'animation socio-culturelle ?

"L'animation sociale et culturelle est un domaine d'investissement important d'éducation populaire."
Ce n'est pas la nature de l'activité qui définit l'animation socioculturelle ; sa spécificité réside dans le fait que les participants établissent entre eux des rapports dont découlent pour eux·elles des bénéfices : l'activité elle-même, le développement personnel et le renforcement de leur réseau de sociabilité.
L'animation socioculturelle permet donc le développement des relations sociales de ceux·celles qui y participent et l'augmentation de leur autonomie. L'animation socioculturelle est rattachée également au concept d'empowerment, dans le sens qu'elle vise à développer le pouvoir d'agir et l'autonomie des citoyen·nes. On parle de transformation sociale !

Source et pour en savoir plus : Animation socioculturelle

Empowerment & Community organizing

L'empowerment, ou autonomisation ou encore capacitation, est l'octroi de davantage de pouvoir à des individus ou à des groupes pour agir sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques auxquelles ils·elles sont confronté·es.
Selon Bernard Vallerie, on repère la première utilisation du terme empowerment aux États-Unis, au début du XX° siècle. Il est alors utilisé par les femmes luttant pour la reconnaissance de leurs droits. On trouve également cette notion dans les méthodes du community organizing de Saul Alinsky dès les années 1930, puis dans le mouvement des droits civiques dans les années 1960. En 1965, un groupe de psychologues l'utilise dans le cadre de pratiques de psychologie communautaire. La notion d'empowerment va alors se diffuser dans de nombreux champs, puis être utilisée dans les politiques publiques de lutte contre la pauvreté.

Le community organizing décrit le processus par lequel des gens vivant à proximité les un·es des autres construisent une organisation pour avoir plus de pouvoir et mieux faire valoir leurs intérêts communs face aux institutions publiques, aux entreprises, aux propriétaires dont les décisions impactent leur vie. Il a été popularisé par Saul Alinsky généralement considéré comme son père fondateur via ses deux apports majeurs: la formalisation de la fonction de community organizer, et l'idée de sortir les principes d'organisation, d'action et de négociation collectives des usines pour les appliquer dans les quartiers.

Sources et pour en savoir plus :


5. Au bureau...

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5.1. De la systémique à l'intelligence collective


La systémique

La systémique est une manière de définir, étudier, ou expliquer tout type de phénomène, qui consiste avant tout à considérer ce phénomène comme un système : un ensemble complexe d’interactions, souvent entre sous-systèmes, le tout au sein d'un système plus grand. Elle se distingue des approches traditionnelles qui s'attachent à découper un système en parties sans considérer le fonctionnement et l'activité de l'ensemble, c'est-à-dire le système global lui-même. La systémique privilégie ainsi une approche globale, macroscopique, holistique ou synthétique ; elle observe et étudie un système selon diverses perspectives et à différents niveaux d'organisation ; et surtout elle prend en compte les diverses interactions existantes entre les parties du système (dont d'éventuels sous-systèmes).
Ce type d'approche peut être associé à des cultures et des philosophies antiques, mais s'il n'y a pas une origine fixe on peut identifier une multitude de domaines des sciences contemporaines dans lesquels sont apparus au cours du XX° siècle le besoin de considérer les choses selon des approches nouvelles.
Le cycle des conférences Macy de 1942 à 1953 est connu comme un point de jonction particulièrement important dans la réunion de ces principes interdisciplinaires, mais les interpénétrations des différentes écoles de pensée se sont faites dans la durée. C'est le travail de Bertalanffy, qui en présente une globalité, qui est généralement considéré comme l'origine de la systémique comme discipline à part entière.

Source et pour en savoir plus :

Collaboration & travail collaboratif

La collaboration est l'acte de travailler ou de réfléchir ensemble pour atteindre un objectif.
Dans son sens commun, la collaboration est un processus par lequel deux ou plusieurs personnes ou organisations s’associent pour effectuer un travail intellectuel suivant des objectifs communs.
La notion de travail collaboratif désigne un travail qui n'est plus fondé sur l'organisation hiérarchisée traditionnelle, et plus spécifiquement un mode de travail où collaborent de nombreuses personnes grâce aux technologies de l'information et de la communication, notamment les plateformes internet.
Les outils informatiques permettent de maximiser la créativité et l'efficience d'un groupe associé à des projets d’envergure même si elles sont très dispersées dans l'espace et le temps.
Le travail est souvent naturellement collectif et collaboratif, c'est-à-dire qu'il fait interagir plusieurs acteurs pour la réalisation de tâches qui visent à atteindre un but commun. Par exemple, le projet d'encyclopédie en ligne, libre et multilingue, Wikipédia est le résultat d'un travail collaboratif « en réseaux coopératifs ».
Le travail collaboratif et non financièrement rémunéré n'est pas nouveau en soi. On le retrouve dans toutes les sociétés dites « primitives ». Les sociétés savantes l'ont abondamment pratiqué depuis le siècle des Lumières, mais il a pris une dimension nouvelle avec les possibilités ouvertes par l'informatique puis par Internet, les moteurs de recherche et les outils de traduction en ligne. Il est basé sur une logique de don facilitée par les Internets ou d'intérêt mutuel.
Dans le domaine logiciel, il a par exemple accéléré et amélioré l'efficience de nombreux outils, en partie grâce au «passage du Copyright au Copyleft ».
L'expression « travail collaboratif » aurait été introduite par Yochai Benkler, professeur de droit à l’université Yale, dans un essai intitulé Coase's Penguin (2002).

Sources & pour en savoir plus :

Intelligence collective

L'intelligence collective désigne la capacité d'une communauté à faire converger intelligence et connaissances pour avancer vers un but commun. Elle résulte de la qualité des interactions entre ses membres (ou agents). Alors que la connaissance des membres de la communauté est limitée, tout autant que leur perception de l'environnement commun et bien qu'ils n'ont pas conscience de la totalité des éléments pertinents par rapport aux buts, des agents au comportement simple peuvent accomplir des tâches complexes grâce à différents mécanismes et méthodes, notamment ceux désignés sous les appellations synergie ou stigmergie.
L'intelligence collective animale est un domaine d'étude scientifique qui connaît un grand développement à partir des années 1980. La recherche sur l'intelligence collective humaine qui se développe au début du XXI° siècle, s'inspire de ces études.
Parmi les méthodes d'intelligence collective, on peut citer la prise de décision par consentement, développée par la sociocratie et reprise par l'holacratie, la méthode des six chapeaux de Bono, la théorie U, etc.

Source : Intelligence collective


5.2. Méthodes & outils


Communication Non Violente (CNV)

La communication non violente (CNV) est un processus de communication élaboré par Marshall B. Rosenberg. Selon son auteur, ce sont « le langage et les interactions qui renforcent notre aptitude à donner avec bienveillance et à inspirer aux autres le désir d'en faire autant »
Les quatre étapes de la CNV :
  • Observer les faits
  • Exprimer ses sentiments, ses émotions et ses attitudes
  • Exprimer les besoins
  • Demander les actions que l'on souhaite

Sources et pour en savoir plus :

Méthodes agiles

En ingénierie logicielle, les pratiques agiles mettent en avant la collaboration entre des équipes auto-organisées et pluridisciplinaires et leurs client·es. Elles s'appuient sur l'utilisation d'un cadre méthodologique léger mais suffisant centré sur l'humain et la communication. Elles préconisent une planification adaptative, un développement évolutif, une livraison précoce et une amélioration continue, et elles encouragent des réponses flexibles au changement.
Cette approche a été popularisée à partir de 2001 par le Manifeste pour le développement agile de logiciels.
Source et pour en savoir plus : Méthode agile


5.3. Gouvernance


Sociocratie

La sociocratie est un mode de gouvernance partagée qui permet à une organisation, quelle que soit sa taille, de fonctionner efficacement selon un mode auto-organisé caractérisé par des prises de décision distribuées sur l'ensemble de la structure. Son fondement moderne est issu des théories systémiques et date de 1970. La sociocratie s'appuie sur la liberté et la co-responsabilisation des acteurs. Dans une logique d'auto-organisation faisant confiance à l'humain, elle va mettre le pouvoir de l'intelligence collective au service du succès d'objectifs communs. Cette approche permet donc d’atteindre ensemble un objectif partagé, dans le respect des personnes, en préservant la diversité des points de vue et des apports de chacun, ceci en prenant appui sur des relations interpersonnelles de qualité. Le modèle sociocratique est ouvert et libre. Gerard Endenburg (nl) (1933-) est un ingénieur néerlandais en électrotechnique de culture quaker. Dans son enfance, il a bénéficié d'une scolarité dans une école alternative, fondée par Kees Boeke, bénéficiant d'une pédagogie proche de ce qu'on connait en France avec les Pédagogies Montessori et Freinet, axée sur l'autonomisation des enfants et l'autorégulation dans la classe. Après avoir travaillé chez Philips où il a pu prouver ses grandes capacités inventives, Gérard Endenburg reprend en 1968 la direction de l'entreprise familiale Endenburg Elektrotechniek en remplacement de son père. En 1970, atterré par les batailles d'égos récurrentes au sein du comité directeur de l'entreprise, il décide de se consacrer à améliorer l'organisation interne. Il invente alors progressivement la méthode sociocratique moderne.

La méthode d'organisation sociocratique repose sur quatre règles simples :
  • La prise de décision par consentement
  • Les cercles
  • Le double lien
  • L'élection sans candidat

Source et pour en savoir plus : Sociocratie

Entreprise libérée

Le terme entreprise libérée (en anglais freedom-form company ou F-form company) désigne «une forme organisationnelle dans laquelle les salarié·es sont totalement libres et responsables dans les actions qu'ils·elles jugent bon — eux·elles et non leur patron — d'entreprendre». Elle rejoint le champ des approches de gouvernance partagée.
Le terme entreprise libérée a été popularisé, selon un compte-rendu, par Tom Peters, dans un ouvrage traduit en français en 1993.
Ces entreprises misent sur l'auto-détermination et l'auto-organisation pour renouer avec la motivation des salarié·es et permettre la création de valeur. Elles s'inspirent des mécanismes du vivant éminemment décentralisés et adaptatifs pour faire face à la complexité toujours grandissante de l'environnement dans lequel elles évoluent. Redonner du sens à l'action devient une priorité.
Elles revendiquent de ne plus dire « comment travailler » à leurs salarié·es mais plutôt « pourquoi ». Elles partent aussi du principe que c'est celui ou celle qui « fait » qui « sait ». Elles attachent une grande importance à la cohésion d'équipe et à la notion de vision d'entreprise et œuvrent de manière collaborative à l'élaboration d'un cadre du vivre ensemble dans l'entreprise. Elles mettent en avant la transparence et valorisent la diversité de pensée. Elles renouent avec l'apprentissage par l'erreur qui doit favoriser l'apprentissage de son environnement.
Le management est affecté par une profonde transformation des rôles, le ou la manager devient un "servant leader" au service de ses équipes. Les fonctions RH évoluent elles aussi pour passer dans une position de facilitation au service des ressources de l'entreprise.
L'entreprise libérée n'est pas un modèle, il s'agit plus d'une philosophie humaniste de conception de l'entreprise.

Source et pour en savoir plus : Entreprise libérée

Holacratie

L'holacratie (holacracy en anglais) est une forme de management constitutionnel, fondée sur la mise en œuvre formalisée de modes de prise de décision et de répartition des responsabilités commun·es à tous et toutes. Opérationnellement, elle permet de disséminer les mécanismes de prise de décision au travers d'une organisation avec une autorité distribuée et des équipes auto-organisées, se distinguant des modèles pyramidaux top-down plus classiques.
Le système holacratique fut développé par itérations successives entre 2001 et 2006 par Brian Robertson au sein de son entreprise de production de logiciels (Ternary Software) avant d'être formalisé sous ce terme en 2007 avec l'intention de mettre au point des mécanismes de gouvernance plus efficaces.
L'holacratie est souvent comparée à la sociocratie, un système de gouvernance développé beaucoup plus tôt, elle aussi inspirée des systèmes vivants et prônant les principes d'auto-organisation. Sociocratie et holacratie s’appuient sur des processus de décisions précis et structurés, accordant un rôle central à la raison d'être de l’organisation et des cercles qui la composent. Ainsi, les quatre principes fondamentaux de la sociocratie se retrouve-t-il dans l'holacratie : gouvernance par cercles, double lien, gestion par consentement et élection sans candidat.
L'holacratie va cependant plus loin en rendant la structure plus flexible. Elle met un accent particulier sur la gouvernance itérative, les processus adaptatifs, s'inspirant ainsi des méthodes agiles et du lean management.
Quatre outils clés :
  • Raison d'être
  • Rôles (entités organisationnelles)
  • Tension (écart ressenti entre ce qui est et ce qui pourrait être)
  • Deux formats de réunion (réunions de gouvernance et des réunions de triage)

Source et pour en savoir plus : Holacratie

Organisations opales

Une entreprise opale renvoie au dernier stade de l'évolution organisationnelle et humaine évoquée par Frédéric Laloux dans son ouvrage Reinventing Organizations : Vers des communautés de travail inspirées publié en 2015.
Dans le paradigme opale, l'organisation repose sur trois piliers :
  • la raison d'être évolutive,
  • la plénitude,
  • l'auto-gouvernance.

Source et pour en savoir plus :



6. L'informatique, ou... le retour des communs?

L'ère de l'informatique, de l'open source aux Creative Commons

GNU/Linux

Linux ou GNU/Linux est une famille de systèmes d'exploitation open source de type Unix fondé sur le noyau Linux, créé en 1991 par Linus Torvalds. De nombreuses distributions GNU/Linux ont depuis vu le jour et constituent un important vecteur de popularisation du mouvement du logiciel libre.
Si à l'origine, Linux a été développé pour les ordinateurs compatibles PC, il n'a jamais équipé qu'une très faible part des ordinateurs personnels. Mais le noyau Linux, accompagné ou non des logiciels GNU, est également utilisé par d'autres types de systèmes informatiques, notamment les serveurs, téléphones portables, systèmes embarqués ou encore superordinateurs. Le système d'exploitation pour téléphones portables Android qui utilise le noyau Linux mais pas GNU, équipe aujourd'hui 85% des tablettes tactiles et smartphones.

Sources et pour en savoir plus :

Wikipédia

Wikipédia a été lancée officiellement le 15 janvier 2001 pour soutenir Nupedia, un projet semblable mais écrit uniquement par des expert·es. Wikipédia a grandi très rapidement au point de remplacer Nupedia, puis par la suite de devenir un projet mondial très important. Cette encyclopédie comptait en 2010 des millions de pages et d’articles rédigés par des centaines de milliers de bénévoles dans plus de deux cents langues.
Avec l’avènement du Web, plusieurs projets d’encyclopédies en ligne ont été lancés, dont certains étaient entièrement libres. En 1999, Richard Stallman, le père du mouvement du libre et des logiciels libres, avait exposé l’utilité d’une encyclopédie universelle et libre et d’une ressource d’apprentissage.

Sources et pour en savoir plus :

Framasoft

Framasoft est un réseau d'éducation populaire créé en novembre 2001 par Alexis Kauffmann, Paul Lunetta, et Georges Silva, et soutenu depuis 2004 par l'association homonyme. Consacré principalement au logiciel libre, il s'organise en trois axes sur un mode collaboratif : promotion, diffusion et développement de logiciels libres, enrichissement de la culture libre et offre de services libres en ligne.

Sources et pour en savoir plus :

Creative commons

Les licences Creative Commons constituent un ensemble de licences régissant les conditions de réutilisation et de distribution d'œuvres. Élaborées par l'organisation Creative Commons, elles ont été publiées pour la première fois le 16 décembre 2002.
Creative Commons est une organisation à but non lucratif, dont le but est de faciliter la diffusion et le partage des œuvres, tout en accompagnant les nouvelles pratiques de création à l'ère du numérique. Le but de Lawrence Lessig, le fondateur, était donc de développer des droits de propriété intellectuelle plus souples.
Les licences Creative Commons ont été créées en partant du principe que la propriété intellectuelle était fondamentalement différente de la propriété physique, et du constat selon lequel les lois actuelles sur le copyright étaient un frein à la diffusion de la culture.
Leur but est de fournir un outil juridique qui garantit à la fois la protection des droits de l'auteur d'une œuvre artistique et la libre circulation du contenu culturel de cette œuvre, ceci afin de permettre aux auteurs de contribuer à un patrimoine d'œuvres accessibles librement par tous. Creative Commons propose donc des contrats types, ou licences, pour la mise à disposition d’œuvres en ligne, inspirés par les licences libres, les mouvements Open Source et Open Access.

Sources et pour en savoir plus :