Soutien aux habitant.es évacuées du Squat la Baudrière



Nous reproduisons ici un article du média reporterre, concernant l'honteuse expulsion de la Baudrière :


À Montreuil (Seine-Saint-Denis), le squat de la Baudrière, un lieu anarcha-féministe et TPGI (trans, PD, gouine et intersexes), a été expulsé mardi 22 août dès 8 heures. Les forces de police ont procédé à plusieurs interpellations autour de la Baudrière, dont des personnes venues en renfort pour soutenir les squatteurs.

Après deux heures et demi d’intervention, les forces de police ont finalement dû recourir à une nacelle articulée pour déloger les occupants qui s’étaient réfugiés sur le toit. Les squatteurs, qui ont ouvert le lieu en novembre 2021, se savaient expulsables depuis le lundi 21 août. Ils avaient néanmoins choisi de maintenir Les Digitales : un festival d’écologie « vénéneuse et radicale », qui devait se dérouler du 24 au 27 août à la Baudrière.
Le squat devait accueillir le Convoi de l’eau

Le squat devait également accueillir les membres du Convoi de l’eau, attendu les 26 et 27 août à Paris. Pour les squatteurs, cet événement devait être l’occasion d’obtenir le soutien des mouvements écologistes impliqués dans la lutte antibassines, notamment Les Soulèvements de la Terre. L’idée était de « rassembler les luttes rurales et urbaines dans un lieu symbolique et marginal », précise une squatteuse interrogée par Reporterre. Des ambitions laissées en suspens vu le contexte.

« La date de cette expulsion est conçue pour porter le coup le plus fort à nos luttes et éviter une médiatisation de cette zad urbaine », peut-on lire sur une publication du compte Instagram Coordo-idf relayée par la Baudrière. Suite à l’expulsion, un rassemblement de soutien est prévu le 22 août à 18 heures à Montreuil, sur la place de la République.


image f4h9aftxiaenqxpf0fc8.jpg (0.1MB)


https://reporterre.net/Convoi-de-l-eau-expulsion-du-squat-qui-devait-l-accueillir-a-Paris




Communiqué de soutien aux Soulèvements de la terre


image FzJA4vYWcAAZe3p.jpg (0.1MB)

En réponse aux perquisitions et arrestations menées les 5 et 20 juin par la sous direction anti terroriste (SDAT) envers une trentaine des 200 activistes ayant participé au sabotage d'une usine Lafarge le 11 décembre 2022, ainsi qu'à la confirmation par MM. Darmanin et Véran, respectivement Ministre de l'intérieur et porte-parole du gouvernement français, de la dissolution prochaine des Soulèvements de la terre, nous, collectifs et organisations de la Coordination des luttes locales d'Ile-de-France exprimons solidairement notre soutien plein et entier aux militant.e.s et collectifs, frappé.e.s par l'inquiétante escalade répressive qui consiste à nier le sens de leurs actes de désobéissance civile pour mieux les criminaliser.


Il faut en effet faire preuve d'un singulier aveuglement pour requalifier en « association de malfaiteurs » des militant.e.s engagé.e.s dans les actions d'occupation, de blocage ou de désarmement, co-organisées depuis plusieurs années par de nombreux collectifs citoyens autour de questions sociales et écologiques, et dont certaines sont soutenues par les Soulèvements de la terre.

Car nous savons tou.te.s que ces actions visent avant tout à alerter sur la destruction en cours des écosystèmes, à en visibiliser les principaux responsables et actuels profiteurs, et face au déni de démocratie que constituent des pseudo consultations des principaux intéressés, qui sont soit inexistantes, soit factices, de tenter d'en stopper les ravages irréversibles pour rouvrir un débat public confisqué.

Assimiler de salutaires coups d'éclat collectifs, publics et essentiellement symboliques à des entreprises délibérément meurtrières visant à asseoir une domination par la terreur, comme le terme d' « éco-terrorisme » employé par le Ministre de l'intérieur semblerait le signifier, c'est faire le choix d'une répression judiciaire, policière et politique de l'expression citoyenne, répression dont nous ne cessons jour après jour de constater les effets délétères.
Nous avertissons donc solennellement les auteurs et les complices, volontaires ou involontaires, de cette criminalisation des activistes : casser le thermomètre de la crise écologique, sociale et économique n'empêchera jamais la température de monter, et vous seriez mieux avisé.e.s de prendre en compte la récurrence des catastrophes naturelles "exceptionnelles", les alertes scientifiques sur le climat et la biodiversité qui se multiplient, la condamnation judiciaire pour l'inaction de l'Etat français face au changement climatique et la récente demande d'astreinte de 1 Md d'euros auprès du Tribunal Administratif de Paris (1)...

Nous ne nous laisserons pas intimider par votre répression irresponsable.
La désobéissance civile n'est que le symptôme d'un déni de démocratie, tout comme les Soulèvements de la terre ne sont qu'une expression parmi d'autres de l'engagement citoyen pour la préservation du vivant.
Et cela, il n'est pas en votre pouvoir de le dissoudre.
Vous croyiez nous enterrer, mais nous étions des graines. Et partout, nos mouvements poussent !

Collectifs signataires :

Collectif Contre la Ligne 18 et l'artificialisation des terres
Collectif pour le Triangle de Gonesse
Stop Val Beton
saccages2024
Collectif de défense des Jardins d'Aubervilliers
Collectif Austerlitz
Zadart


(1) : L'Affaire du siècle : les ONG demandent un milliard d'euros d'astreinte à l'État (radiofrance.fr), par Célia Quilleret, La rédaction numérique de France Inter. Publié le mercredi 14 juin 2023 à 10h46


Nous relayons ici le communiqué officiel des Soulevements, suite à l'annonce de leur dissolutions :

https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/appel-aux-soulevements-de-la-terre-ce-qui-repousse-partout-ne-peut-etre-dissous