M1 : Collaborer vs coopérer ?
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Collaborer vs coopérer ?
Le contexte :les mots commençant par "co-" foisonnent de nos jours (co-décision, co-conception, co-animtion, coopération, collaboration, collectif...) : est-ce un effet de mode ou une lame de fond ?
La question de la coopération constitue un champs de recherche actuellement en plein développement dans les sciences (biologie, éthologie, psychologie, sociologie, anthropologie, neurosciences...).
Le numérique collaboratif a offert depuis une vingtaine d'années un champs d'application et d'expérimentation à grande échelle. Les projets Wikipedia (30 millions d'articles, 500 millions de visiteurs par mois, 25 000 articles créés par jour...) ou Open Street Map (7,3 millions d'utilisateurs enregistrés, 4,5 millions d'éditions par jour...) en témoignent.
Coopération ou collaboration
- Il s'agit de termes non encore stabilisés et leur utilisation peut pointer vers des sens quelque peu différents. Ils portent encore pour certain le poids de l'Histoire (collabos de la 2e guerre mondiale ou coopération France-Afrique du 20e siècle).
- Ils peuvent faire référence à des conceptions morales (ex. coopération et altruisme de Mathieur Ricard) ou au contraire des conceptions d'efficacité pragmatique (ex. du management collaboratif).
- Si l'on regarde l'étymologie
- Collaborer : 19eme siècle du latin. collaborare, de co « avec » et laborare « travailler ». Labor : le travail souffrance
Selon les sciences de l’éducation, il y a une différence de partage du travail
- Coopération : groupe divisé en équipes qui réalisent chacune une partie des tâches. Analogie : orchestre de musique classique
- Collaboration : chacun individuellement cherche à atteindre par lui-même le but conscensuel.Analogie : un orchestre de jazz
Selon Eloi Laurent, économiste
- Coopération : processus de partage et d’élaboration de connaissances communes
- Collaboration : association dictée par l’utilité, qui vise l’efficacité
Conférence en ligne (voir à 14'30") https://www.youtube.com/watch?v=RrPFmO2LSr4
La carte mentale récapitulative
Dans cette carte mentale le choix est fait d'utiliser Coopérer comme moyen le plus consensuel.
L'important n'est pas le choix des termes mais bien la compréhension des différents processus
M1 : Compétences collaboratives
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Les compétences pour collaborer ?
Dans des sociétés transformées par les usages du numérique, les compétences à coopérer/collaborer figurent au premier rang des savoirs à développer et portent des promesses d’efficience, d’innovation et de bien-être au travail. Pourtant, ces compétences sont aujourd’hui peu mises en avant dans les organisations professionnelles, et trop peu intégrées dans les parcours de formation des adultes. À partir de ce constat, une docteure en sciences de l’éducation, Elzbieta Sanojca, a cherché à identifier les compétences à développer pour travailler plus facilement avec les autres.
Quelles compétences pour savoir coopérer ?
Intuitivement, on peut tous se dire que coopérer n’est pas qu’une affaire de savoirs théoriques, mais intègre aussi beaucoup de savoir-faire et de savoir-être, ceux-là même qu'on peine souvent à identifier mais qui peuvent représenter des compétences à valoriser et/ou à acquérir. Les identifier représente donc un enjeu au niveau individuel et collectif. Dans ce contexte, la thèse publiée par Elzbieta Sanojca est particulièrement instructive.Prenant comme sujet d’étude la formation Animacoop « Animer un projet collaboratif », avec plus de 200 stagiaires formés aux pratiques collaboratives entre 2010 et 2014 et quatre terrains professionnels d’observation sur les compétences réinvesties, elle a cherché à nommer les compétences-clés pour "bien" coopérer.
Trois compétences collaboratives « pivots »
A partir de ces travaux, elle a identifié trois « compétences collaboratives pivots ». Une combinaison de ces trois compétences semble corrélée à une mise en œuvre plus riche de la coopération/collaboration. Elles peuvent donc être considérées comme des compétences « pivots » du projet collaboratif.1/ Avoir « l’esprit collaboratif »
Cette qualité marquerait une prédisposition pour entrer dans la coopération, elle inclut :
- avoir un à priori positif vis à vis de la collaboration
- fonctionner en mode de réciprocité
- avoir conscience de l’interdépendance vis à vis des autres
2/ Co-concevoir la structure de son projet
Animer un projet collaboratif commence dès la conception. Le fait de co-concevoir la structure de son projet dès le démarrage renforcerait l’engagement et la motivation mutuelle.
3/ Avoir un souci du bien commun
Un projet va générer des productions. Placer ces productions sous le sceau du « commun » indiquerait la maturité d’un groupe à coopérer/collaborer et consoliderait l’engagement à long terme.
Huit compétences « charnières »
En plus de ces 3 compétences collaboratives pivots, la thèse identifie 8 compétences charnières :- « avoir de l’humilité et un ego mesuré » (oui oui...),
- « être bienveillant »,
- « savoir engager des partenaires »,
- « animer le groupe pour faciliter le travail »,
- « être à l’écoute des personnes et des avis »,
- « développer et maintenir un réseau d’acteurs »,
- « gérer les informations »,
- « agir pour atteindre les objectifs communs ».
Comment développer des compétences collaboratives ?
D'après cette thèse, il semble préférable de travailler sur un environnement favorable au développement de compétences collaboratives (cadre de travail, ambiance, motivations partagées, objectifs communs, méthodes de gestion de projets adaptées...) plutôt qu’une approche cloisonnée par individu et/ou par compétences spécifiques.C'est justement sur ces enjeux que nous travaillerons durant la formation Animacoop (ça tombe bien, n'est-ce-pas ?)
Article initialement publié sous licence CC-By-SA par Lilian Ricaud, en 2018
M1 : Créer sa fiche trombi
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Exercice : créer sa fiche dans le trombinoscope
Connaitre le périmètre du groupe et ses membres est essentiel pour faire-ensemble.Le trombinoscope de la formation a vocation à rendre visible les participant.es et la formatrice et de faciliter les contacts entre nous.
L'exercice de la semaine :
- Créer son profil sur le trombinoscope en cliquant ici.
- Prendre connaissance des autres participant.es de la formation sur la page https://ferme.yeswiki.net/formation_faire_ensemble_lukea/?TromBi
M1 : Place des outils numériques
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La juste place des outils numériques
Les intervenant-e-s de cette vidéo, Louise Didier et Laurent Marseault, font partie du Collectif Inter-Animacoop. Louise intervient sur la session Animacoop de Lyon et de Paris, Laurent intervient sur les sessions de Toulouse, Paris et Lyon.Durant les 4'30 de cette vidéo, ils nous suggéreront notamment de :
- nous méfier des outils trop complets et complexes, de la surabondance d'outils
- commencer à utiliser des outils numériques en présence (face à face avec les membres de votre groupe) avant de le faire à distance
- de questionner la pertinence de mettre des mots de passe
- commencer à utiliser des outils numériques avec des sujets à faibles enjeux pour le groupe
Des outils libres pour vos projets collectifs - 4 - Le problème c’est les autres from Mouvement Colibris on Vimeo.
M1 : Pourquoi collaborer ?
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Pourquoi collaborer ?
L'intervenant de cette vidéo, Laurent Marseault, est l'un des co-fondateurs d'Animacoop, également impliqué dans le mouvement des Colibris.Des outils libres pour vos projets collectifs - 1 - Collaborer : nécessité ou effet de mode ? from Mouvement Colibris on Vimeo.
M10 : Composter pour des écosystèmes de projets vivaces
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Composter pour des écosystèmes de projets vivaces
Emballages, meubles, téléphones, ordinateurs, gadgets... chaque objet qui nous entoure est consommateur de ressources naturelles. Le temps où nos créations donnaient lieu à des déchets capables de se décomposer est maintenant loin derrière nous. Problème : lorsque l'on produit des objets trop complexes pour se recomposer d'eux-mêmes, nous accumulons une dette technique qu'il nous faudra un jour assumer.Pour limiter l'impact et le nombre de ces déchets, de nombreuses solutions se développent et une multitude d'expérimentations sont en cours : mouvement zéro déchet, bacs à compost, formation à la naturopathie, repair cafés, ressourceries, etc.
Qu'en est-il lorsque l'on aborde une autre des productions humaines, omniprésente à l'ère du numérique : celle des connaissances ? La seconde vie des idées, de l'immatériel, de nos projets reste un impensé alors même qu'ils sont le fruit de notre énergie vitale, ressource irremplaçable s'il en est.
Mais alors, à quoi ressemblerait une ressourcerie des idées ? Ce texte propose une réponse exploratoire à travers la notion de « compostabilité » développée par Laurent Marseault.
Parce qu'elle part de l'observation de la nature et qu'elle vise à en étendre les enseignements à tous nos projets, cette petite allégorie s'adresse à tous. . . pourvu d'être capable d'un peu d'abstraction !
Ce qui vit est compostable
Nous vivons sur une planète vivante (et donc limitée) qui obéit au moins à deux règles fondamentales :
- 1. Tout n'est que poussières d'étoiles : la matière qui constitue toute chose est composée de petits atomes, fabriqués au moment du Bing Bang il y a 13 milliard d'années ;
- 2. La nature se réorganise en permanence : chaque brique qui compose chaque chose se décompose à un moment donné, puis va se réassembler pour redonner de la matière.
Partant de ce principe, toute chose vivante est nécessairement compostable. Une feuille peut s'envoler sur 200km, se décomposer puis se recomposer sous l'effet de petits organismes qui recréent du vivant ; le vivant porte ainsi en lui les conditions de sa propre compostabilité.
Parlons de nous et faisons l'hypothèse qu'en tant qu'êtres humains vivants nous soyons mortels. Convenons qu'il est alors possible qu'en tant qu'individu, qu'en tant que bénévole ou qu'en tant que salarié l'aventure s'arrête un jour. Pour chaque projet auquel nous contribuons le constat est le même : un concours de circonstances a provoqué le début d'un processus qui tend invariablement à s'éteindre.
C'est cette mort programmée et inéluctable qui doit nous pousser à travailler très en amont sur les conditions de compostabilité des projets. . . au risque de fabriquer des agrégats qui ne puissent se recomposer ! C'est là tout l'enjeu du principe de compostabilité : préparer la mort des projets et permettre à chacune de leurs composantes de se réassembler à d'autres endroits et potentiellement avec d'autres personnes.
Partager sincèrement pour pouvoir re-composer
Bien souvent, on ne réfléchit pas à la compostabilité des projets lors de leur conception (quels éléments méritent d'être réutilisés, sous quelle forme, où les mettre à disposition,...). Même lorsque l'on décide de rendre disponible ces ressources auprès des autres, cela ne suffit généralement pas à leur assurer une seconde vie. Il faut dès lors réfléchir à la meilleure méthode pour permettre à la matière produite (les contenus, les données, l'expérience due à nos échecs et réussites,...) d'être réutilisée indépendamment de tout contexte d'usage.Si l'on souhaite continuer à vivre sur une planète vivante il faut incontestablement respecter les règles fondamentales du vivant. Si l'on accepte de fabriquer petit à petit des organisations humaines non-compostables, nous acceptons de facto la création de matière inerte, non utilisable voire polluante à l'échelle de l'existence humaine. Utiliser notre énergie vitale pour produire des éléments qui ne vivent pas au-delà de nous-même, ce serait alors se couper du vivant.
Le vivant commence là où la mort se prépare
Une fois assimilée, la compostabilité des projets permet d'envisager très en amont nos actions et de développer des automatismes fertiles. C'est une manière de se dire « ce que je crée va mourir, je vais mourir, alors comment faire pour que cette énergie que je pose là puisse être utilisée par tout le monde ? ». Se poser cette question, c'est préparer la mort des projets. Pas dans le sens d'un délire paranoïaque et morbide, mais en prenant conscience que notre seule contribution au monde, c'est ce que nous aurons réussi à sincèrement partager.
En écho, le risque d'une mort non-préparée, c'est de s'obliger à continuer à agir, à vivre des expériences, à rassembler des choses, à agréger, sans jamais prendre le temps de penser la transmission de cet héritage. On crée alors une chimère, un projet que l'on va sans cesse persister à nourrir sans jamais en remettre en question le sens et sans accepter qu'il ne s'arrête. Il est donc indispensable de ritualiser le traitement de ce que l'on souhaite transmettre au jour le jour pour s'autoriser à mettre fin à un projet au moment opportun. Capitaliser ses ressources permet d'accepter la fin d'un projet pour redémarrer ailleurs ou différemment sur des bases déjà acquises. C'est aussi permettre en temps réel à ce qui est expérimenté quelque part et jugé efficace d'être répliqué ailleurs.
Instaurer une périodicité minimale de rendez-vous et y intégrer des temps de capitalisation (de mise en forme partageable) des productions est indispensable. Ce cycle peut ensuite se répéter indéfiniment ou ne se réaliser qu'une fois, il suffit à rendre réutilisable par soi et par d'autre l'intégralité de l'énergie investie. La mise en place de cycles récurrents permet aussi d'assurer la vie du projet : la durée de ce cycle correspond à la fréquence minimale de rencontres nécessaires à la vitalité du projet. En dessous de ce seuil, le projet ne peut survivre et c'est le signal qu'il faut y mettre fin - ce qui n'est pas si grave si tout ce qui a été produit est réutilisable immédiatement par tous !
De la compostabilité, il faut donc retenir trois choses :
- 1. elle se pense et se prépare très en amont,
- 2. elle permet de mettre fin aux projets lorsque nécessaire tout en leur assurant un nouveau départ,
- 3. elle nécessite le partage sincère de l'ensemble des ressources produites.
Extrait audio -Laurent Marseault sur la compostabilité - 2015 - 10mn
Crédits - Licence
Contenu placé sous licence CC by SA,
Contenus agrégés par Romain Lalande sur la base d'un récit-concept de Laurent Marseault, agrémenté d'échanges fertiles au sein du réseau francophone des Communs, de VECAM et de Remix the Commons.
Nourri des expérimentations menées par le collectif Animacoop et Outils-Réseaux depuis 15 ans.
Un grand merci à Maïa Dereva et Sarah Gaucher pour leurs relectures attentionnées. Et merci à Claire Rosart et au Laboratoire du collectif pour la vidéo "Du copyright au Libre: Honorer et préserver la Ressource".
M10 : Etes-vous prêts à la composter vos projets ?
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Etes-vous prêts à la composter vos projets ?
Si vous avez continué votre lecture jusqu'ici, c'est déjà qu'elle est certainement pour vous ! En effet, rien de ce qui a été dit ne s'applique ici au modèle d'organisation dominant qui permet à une oeuvre artistique, à un vaccin, ou à une connaissance de manière générale de n'appartenir qu'à quelques-uns ; rien ne s'applique à ce monde qui empêche les individus d'exister au-delà d'eux même.Les utopistes, certifiés 100 % compostable
La notion de compostabilité et sa mise en oeuvre repose avant tout sur la coopération entre humains, dont le seul pré-requis est le partage sincère des richesses. Que l'on entende richesse sous son prisme économique ou sous celui des connaissances, nous constatons que le partage n'est pas l'usage dominant. La compostabilité s'adresse donc nécessairement à ceux qui visent un monde autre qu'il n'est, qui souhaitent innover plus efficacement à échelle mondiale et qui caressent l'envie de vivre en humanité.
La compostabilité n'impose pas à tous cette vision, mais elle nous invite à pratiquer nos ambitions de partage de manière contaminante. Aussi plutôt que de lister ici d'autres arguments en faveurs du partage, revendiquons cette utopie à travers les mots d'Henri Lefebvre (cf L"empire de la honte, Jean Ziegler) :
« Ceux qui pensent arrêter leur regard sur l'horizon et se bornent à regarder ce qu'on voit, ceux qui revendiquent le pragmatisme et tentent de faire seulement avec ce qu'on a, n'ont aucune chance de changer le monde... Seuls ceux qui regardent vers ce qu'on ne voit pas, ceux qui regardent au-delà de l'horizon sont réalistes. Ceux-là ont une chance de changer le monde... L'utopie c'est ce qui est au-delà de l'horizon... Notre raison analytique sait avec précision ce que nous ne voulons pas, ce qu'il faut absolument changer... Mais ce qui doit venir, ce que nous voulons, le monde totalement autre, nouveau, seul notre regard intérieur, seule l'utopie en nous, nous le montrent. »
Pour le formuler différemment, nous pouvons aussi comprendre en quoi la compostabilité ne s'adresse pas à tout le monde en relisant Gatien « Les réseaux qui durent sont sous licence CC BY SA » sur les licences ouvertes :
« Avant d'envisager telle ou telle licence, réfléchissez clairement à vos objectifs !
Si celui-ci est de vivre le plus longtemps possible sur une production, les licences ouvertes ne sont pas un bon choix.
Si votre objectif n'est pas l'ouverture et la diffusion de vos productions, les licences ouvertes ne sont pas un bon choix.
Si votre objectif est de participer à l'avancée du monde, à la diffusion des idées, de la connaissance, au développement de services autour de connaissances... Alors les licences ouvertes sont à explorer ! (car elles seront un bon outil). »
Devenir composteur, ça s'apprend
Travailler à la compostabilité nécessite un certain état d'esprit utopiste, mais aussi de fortes capacités à coopérer, à construire des solutions avec d'autres. Le monde compostable, vivant, celui totalement autre, personne n'en porte seul la vision ; c'est l'agrégation des richesses de chacun qui le rendront possible. En effet, partout où il est question de compostabilité, il y a interdépendance et donc interaction avec d'autres humains, ce qui rend nécessaires des compétences sociales à la collaboration.
La thèse de Elzbieta SANOJCA « Les compétences collaboratives et leur développement en formation d'adultes » , publiée en février 2018, nous fournit une base précieuse en faisant un état des lieux étayé des compétences nécessaires pour collaborer sincèrement. On peut y relever en pré-requis un certain nombre de "compétences pivots" nécessaires à qui souhaite développer des "compétences collaboratives".
Les compétences pivots, au nombre de trois, sont nécessaires à qui souhaite développer des compétences collaboratives :
- Avoir l'esprit collaboratif : disposer d'un a priori positif quant à la coopération et avoir conscience de son interdépendance vis à vis des autres marque une prédisposition à entrer dans la coopération;
- Co-concevoir la structure du projet : une architecture de projet co-construite renforce l'engagement et la motivation mutuelle des parties impliquées;
- Avoir un soucis du bien commun : indique la maturité du groupe à coopérer et consolide l'engagement à long terme dans les projets.
Une fois les compétences pivots acquises, ou au moins conscientisées pour être travaillées au fil du temps, Elzbieta liste six compétences collaboratives qui peuvent s'ancrer dans ce terreau. Elles sont indispensables à tout projet collectif :
- Des antécédants et des attitudes qui facilitent : avoir l'esprit collaboratif, de l'humilité, un ego mesuré et être bienveillant;
- Des modalités de démarrage et d'évaluation : savoir engager des partenaires et co-concevoir la structure des projets;
- Des capacités à animer : animer le groupe pour faciliter le travail, être à l'écoute des personnes et des avis;
- Des dispositifs de mise en oeuvre : développer et maintenir un réseau d'acteurs et gérer la circulation et le partage des informations;
- Des finalités : agir pour atteindre des objectifs communs et avoir un souci du bien commun.
La détention de ces compétences n'est pas un pré-requis à la compostabilité : chacun peut mener des projets allant dans ce sens sans en disposer ; mais ces compétences collaboratives constituent un guide, un horizon à atteindre pour y être plus efficace. Pour travailler ces compétences, des formations comme Animacoop existent : elles permettent d'apprendre à impulser des pratiques collaboratives dans les groupes (présence et distance), afin de s'en faire les passeurs et infuser ces compétences chez chaque personne impliquée dans un projet collectif;
C'est là le premier pilier de la compostabilité : être en capacité individuelle et collective à agir ensemble en présence, à distance et au delà de toute frontière culturelle.
Concluons
Après ce large tour d'horizon des projets collaboratifs sous le prisme de la compostabilité, il est important de préciser que si nous avons choisi de focaliser sur les conditions de partage sincère et de préservation des connaissances liées aux projets, la notion s'applique depuis longtemps à la protection de la nature. Dans le domaine du foncier par exemple, des structures comme terres de liens développent des modes de protections des terres agricoles et des régimes de propriété du foncier pour en préserver la transmission de génération en génération pour des usages exclusifs de production alimentaire.Ce qu'apporte la compostabilité en revanche quand il s'agit de transmettre des projets et des connaissances, c'est un rapport différent au temps : le projet n'est pas transmissible en tant qu'héritage au moment où l'on s'en dé-saisis, mais il est immédiatement auto-répliquant et ce à l'infini. L'avantage d'une connaissance sur un bien rival, c'est que nous pouvons tous la manipuler au même moment sans en priver les autres : son partage la multiplie.
La compostabilité constitue aussi un formidable indicateur d'innovation sociale, en particulier pour apprécier l'impact à long terme d'une innovation puisque tenant compte de sa capacité de reproduction, de mutation et de ré-appropriation par d'autres. Les projets compostables produisent des graines qui portent en elles les conditions nécessaires à leur développement dans tous autres contextes spécifiques. . . pour que partout fleurissent des solutions ! Puisqu'elle regarde au delà de l'impact immédiat et questionne la fécondité des structures, la compostabilité prend mieux en compte les externalités liées à nos projets et à leur résilience.
Alors, à quand une ressourcerie des idées, des projets, réussis ou ratés ?
M10 : Pourquoi composter ses projets ?
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Pourquoi composter ses projets ?
Le premier des intérêts de la compostabilité, c'est de favoriser la création de richesses humaines. On peut expliquer ce principe en dissociant trois niveaux de richesse d'un groupe humain (cf article de Gatien Bataille) :- Les richesses de niveau 1 : c'est la juxtaposition des richesses individuelles apportées par chacun des membres ;
- Les richesses de niveau 2 : Ce sont les productions dérivées et coproduites par le groupe à partir des richesse individuelles de ses membres ;
- Les richesses de niveau 3 : Ce sont les productions dérivées et coproduites par le groupe ET les groupes avec qui il échange en mutualisant leurs richesses de niveau 2 respectives.
Ici les richesses ne sont ni marchandes ni monétaires, ce sont les connaissances, les modes d'organisation, les habitudes collectives, les compétences transverses développées, les contenus de formation, les ressources pédagogiques,etc. On considère qu'elles ne peuvent être valorisées économiquement qu'à partir du second niveau.
Simple empilement d'apports individuels, les richesses de niveau 1 n'ont pas grand intérêt en tant que telles, mais c'est cette « mise en commun » des richesses de chacun qui permet au groupe humain d'en produire des dérivés à forte valeur ajoutée. On ne parvient ainsi à des richesses de niveau supérieur qu'en partageant sincèrement ses richesses individuelles ou les richesses de son groupe.
La recherche est un bon exemple de ce principe : pour parvenir à produire des connaissances utiles, la communauté scientifique publie ses découvertes, les partage. . . et chacun s'appuie sur les travaux des autres pour avancer plus vite et plus loin. Toutefois, le monde de la recherche n'est juridiquement pas compostable : la plupart des publications scientifiques (même financées sur des fonds publics) est protégée en accès ce qui limite la capacité des chercheurs à en disposer. En revanche, dans l'usage, on constate que le piratage occupe aujourd'hui une place incontournable qui pourrait même finir par rendre obsolète le régime des droits d'usage de la recherche, notamment avec la mise à disposition gratuite de la quasi totalité des publications sur des plate-formes illégales comme Sci- Hub.
En partant du constat que, contrairement à la règle établie, le piratage fait du partage sincère un usage extrêmement répandu, l'argument selon lequel la privatisation des richesses d'un groupe stimulerait la création de richesses nouvelles ne tient plus. Chaque barrière au partage de nos richesses individuelles et collectives remet en cause nos capacités à créer. Imaginer des solutions inédites aux grands défis de l'humanité nécessite la rencontre fertile entre les mondes et son pré-requis est le partage de nos richesses humaines, sans conditions.
La compostabilité permet donc la création de richesses inédites grâce au réagencement de richesses existantes ; Cela est rendu possible par leur partage sincère.
Pour aller plus loin :
>> Les réseaux qui durent sont sous licence CC BY SA» de Gatien Bataille
>> VIDÉO Privés de savoirs» de DATAGUEULE
>> Repenser la recherche scientifique au-delà de la propriété» de Lionel Maurel
La compostabilité comme architecture du buen vivir
Autour de projets ou de structures, se créent des architectures qui peuvent tout autant libérer qu'enfermer les humains qui y agissent. Une architecture compostable permettra à chacune de ses composantes d'y entrer, d'en sortir, d'y contribuer et d'en tirer profit à travers des « accords de travail » clairs.La possibilité d'un ou plusieurs départs est ici pleinement intégré à l'architecture de la structure ou du projet : personne n'est indispensable puisque chacun porte en lui des parties de la richesse du groupe qu'il peut à tout moment recomposer ailleurs avec d'autres. Les richesses ainsi disponibles, l'action et le déplacement des individus au sein des groupes peut aussi se faire de façon plus naturelle. C'est une vision écosystémique et biomimétique du fonctionnement des organisations qui implique de considérer le projet ou la structure comme un système vivant dont la mort constitue une étape incontournable.
Pour mieux comprendre, il suffit d'observer le comportement des virus. Chez les virus, chaque individu est dépositaire d'une partie seulement du patrimoine génétique de sa communauté. C'est seulement lorsque plusieurs individus se trouvent réunis qu'un patrimoine génétique de niveau combiné peut exister. Ainsi, le résultat de l'assemblage des patrimoines génétiques de chacun sera différent pour chaque groupe d'individu. Chacun est alors utile au groupe, mais personne ne lui est indispensable. Si les sortants emportent une partie du patrimoine collectif pour le recomposer ailleurs, le groupe peut lui aussi continuer à profiter du patrimoine de l'individu sortant !
La compostabilité favorise donc une architecture profitable tant à la structure qu'à l'individu, en limitant les impacts négatifs de la mort de l'un ou l'autre.
Pour aller plus loin :
>> Construire une architecture de coopération » de Lilian Ricaud
>> La stigmergie, un nouveau modèle de gouvernance » de Lilian Ricaud
>> pour exemple Lancement de l?accélérateur d?Innovation Sociale #Frenchimpact » du Labo ESS
La compostabilité comme principal vecteur d'un changement d'échelle
Puisqu'elle permet la réappropriation instantanée des « recettes » qui fonctionnent, la compostabilité est un fort vecteur tant de réplication que d'adaptation des solutions aux problématiques des territoires. Ainsi, chacun peut puiser dans l'expérience des autres les « briques » qui lui permettront de bâtir une solution adaptée à son environnement immédiat.
Cette manière de penser la diffusion des solutions à grande échelle prend le contre-pied des logiques largement majoritaires d'expansion des solutions par les seules structures qui en sont à l'origine (prôné par l'ESS notamment). Il n'est pourtant pas faux de considérer que les individus à l'initiative d'un modèle seront les mieux à même de le répliquer à l'identique. Il est en revanche contre-productif de croire qu'une solution viable dans un contexte de temps et de lieu donné produira les mêmes résultats ailleurs.
La compostabilité nous invite à percevoir l'expérimentation comme devant être inhérente à toute action ; il n'y a alors plus ceux qui innovent et ceux qui diffusent, mais une logique plus fertile et plus résiliente du « tous acteurs des solutions ». Ainsi, les solutions sont toutes partagées et immédiatement appropriables par d'autres. Les éléments de solution pertinents peuvent être immédiatement repris et associés afin d'inventer des réponses hybrides, inédites et recontextualisées. On considère alors que ce sont les parties-prenantes d'un contexte qui sont les plus à même à y agir.
La compostabilité constitue donc un formidable moteur d'innovation sociale, à même d'assurer un changement d'échelle résolvant des défis qui se posent à l'humanité.
M10 : Quizz
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Quizz module 10
M2 : exercice
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Exercice : animer un brise-glace, un energizer lors des prochaines journées en présence
Lors des journées de formation en présence, les créneaux des brise-glace en début de matinée et des energizer en début d'après-midi sont libres.Cette formation est le moment idéale pour tester une animation en toute sécurité, sans enjeu et en bénéficiant des retours bienveillant du groupe.
C'est également l'occasion de partager un format d'animation que tu aimes au reste du groupe.
Envie de proposer une animation ?
A l'idéal vous pouvez me prévenir par e-mail en amont de la journée, pour vérifier que cela colle avec le temps disponible.
Si vous oubliez ou que vous vous décidez le jour même c'est possible aussi, dites-le moi et on s'adapte :)
M2 : Quizz
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Quizz module 2
M2 : Rôle et posture d'un.e animateur.ice de réunion
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Rôle et posture d'un.e animateur.ice de réunion
Les "trucs" ci-dessous ciblent la posture d'animateur·ice durant un temps de réunion. A bien différencier de la posture d'animateur·ice d'un projet et/ou d'un groupeClarifier son rôle
Être vigilant·e à sa posture
Ecouter
Cette petite citation de Goethe résume parfaitement la posture essentielle d'animation d'une réunion : se centrer sur l'écoute.
Quelques questions pour interroger sa propre écoute :
- T'arrive-t-il d'interrompre les autres ?
- T'arrive-t-il de ne plus écouter sincèrement ce que dit l'autre parce que tu as un besoin intense et urgent d'exposer ton idée ou ton point de vue ?
- As-tu déjà essayé d'écouter quelqu'un en te forçant à ne pas réagir, simplement écouter cette personne en te taisant ?
- T'arrive-t-il de laisser tes pensées aller ailleurs alors que quelqu'un est en train de parler ?
Comme tout travail sur soi, l'écoute idéale n'existe pas et ne doit pas devenir un fardeau de culpabilité. La posture d'animateur·ice de réunion implique cependant de faire de son mieux. Ni plus ni moins.
Ecouter le groupe
"Sentir" un groupe n'est pas toujours aisé, mais il est parfois bien utile de jauger l'ambiance, les tensions, le niveau d'attention des personnes...
Lorsque l'animateur·ice détecte un frein (participants fatigués, tendus) ou une opportunité (envie partagé de travailler ou de discuter d'un sujet...) , deux possibilités :
- soit on propose de ré-orienter le déroulé de la réunion (parfois une simple pause supplémentaire suffit, parfois il faut réguler en "crevant" l'abcès des tensions)
- soit on invite le groupe à prendre conscience de sa propre dynamique : "si on regarde la situation de l'extérieur, qu'est-il en train de se passer dans notre groupe ?"
En effet, vous avez raison, cette posture est en partie incompatible avec la précédente posture sur l'écoute active :-/
Valider les échanges
La validation des échanges par le groupe, sert à marquer la fin d'un point ou la fin d'une réunion : cela fait appel à la capacité de l'animateur·ice à repérer les points essentiels des discussions et à les synthétiser pour les rendre claires à l’ensemble du groupe et enfin à les faire valider. Le compte-rendu reprendra donc les éléments de cette validation.
Les phrases-type du facilitateur : "Est-ce que ça convient à tout le monde + reformulation ?", "Quelqu'un a t'il besoin de que l'on clarifie... ?" "Quelqu'un veut'il partager un doute, une incompréhension, un désaccord + reformulation ?""
Des questions ouvertes plutôt que des affirmations
Poser des questions ciblées est souvent bien plus puissant que d'apporter des réponses construites, mais qui pourrait être perçues comme péremptoire et surtout en contradiction avec la posture de neutralité de l'animateur·ice.
Si ces questions sont ouvertes (à l'inverse des questions fermées qui appellent une réponse par oui ou non), c'est encore mieux.
S'assurer qu'on reste dans le sujet, de façon constructive
- Etre vigilant aux échanges hors-sujet qui surgiront (immanquablement), et ramener en douceur vers le sujet de la réunion. Si un point précis focalise les échanges (sujet complexe ou clivant) et risque d'accaparer tout le temps disponible, on peut inviter à le re-programmer lors d'un temps/une réunion dédiée.
- Garantir le timing, tant sur le déroulé global de la réunion que des prises de paroles trop longues ou trop répétées.
- Aller chercher celles·ceux qui ne s'expriment pas ou peu.
Ces recadrages seront d'autant mieux acceptés et légitimes que vous aurez précisé votre rôle au début de la réunion (j'aurai le droit de vous inviter à faire plus concis, à recadrer les débats, à garantir la répartition de la parole, à nous ramener vers des postures constructives etc...)
Les phrases-type du facilitateur : "je vous invite à...", "je vous propose de"...
Rester souple et agile
Sans doute la compétence la plus fine de la facilitation : "sentir" le groupe.
Lorsqu'on s'aperçoit que son animation patauge, que le groupe n'est pas dans de bonnes conditions (tensions palpables, actualité hors-norme qui empêche toute concentration...), il vaut mieux arrêter l'animation en cours.
2 solutions sont alors possibles :
- proposer un autre déroulé sur le vif, en revoyant les ambitions de la réunion à la baisse et en proposant un autre déroulé. Parfois, cela peut signifier changer complètement l'objectif de la réunion, notamment en prenant les tensions à bras le corps et en les traitant avec méthode
- vous aviez prévu que le contexte pouvait être difficile et vous avez donc un plan B ! C'est plus confortable, mais demande plus de préparation et pas toujours facile à anticiper.
M2 : Trucs et astuces pour des réunions efficaces
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Trucs et astuces pour des réunions efficaces
Cette page reprend quelques bases de l'animation de réunion. Nous verrons des contenus plus ciblés "réunions participatives" plus tard dans la formation.Pour varier les plaisirs, et en fonction de votre temps disponible, voici 3 façons d'accéder au contenu sur ce sujet
Sous forme de vidéo
Cette vidéo est composée de 30 minutes d'intervention puis 20 minutes d'échanges libres. Si la vidéo ne s'affiche pas, cliquez ici : https://videos.lescommuns.org/videos/watch/5cd2f69a-6ea0-423d-98d7-9dbd01fc2825
Sous forme de carte mentale
Cette carte mentale a servi de support au webinaire ci-dessus.
Ouvrir la carte mentale dans un nouvel onglet
Ouvrir la carte mentale dans un nouvel onglet
M2 : Trucs et astuces pour des réunions participatives
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Trucs et astuces pour des réunions participatives
Avant de choisir son animation : 2 conseils
Quelle animation pour quel objectif ?
Choisir une animation en vue d'un objectif
Le site de communagir.org vers lequel nous vous renvoyons est intéressant par la proposition d’animations en fonction d’objectifs principaux et de maturité du processus de planification collective.
Objectif "Ouvrir ou cloturer une réunion"
Des temps courts qui permettent de poser un cadre, puis de le refermer sereinement.- la météo interieure - voir la fiche méthode
- le photo-language - voir la fiche méthode
- l'arbre d'ostend - voir la fiche méthode
Objectif "Briser la glace"
Les brise-glaces (ou energisers) ont vocation à donner le ton des rencontres. Dynamique, interactive, "tous participants" etc.Durant la formation Animacoop, nous en avons déjà expérimenté plusieurs, par exemple :
- Pacman - voir la fiche méthode
- Brise-glace Ninja - voir la fiche méthode
- Energizer dansant - voir la fiche méthode
- Chifoumi géant - voir la fiche méthode
Objectif "Faire connaissance"
C’est souvent une étape oubliée des rencontres : on rentre dans le vif des sujets, des thématiques traitées et personne n’ose intervenir, surtout dans des groupes où les personnes présentes ne se connaissent pas ou peu. Même dans le cas où elles se connaissent déjà, il peut être intéressant de démarrer la rencontre par un temps d’échange sur un élément encore inconnu du groupe.Plusieurs activités dites “brise-glace” permettent de sortir du classique tour de table.
- Confidences et petits papiers - voir la méthode
- Diagramme avec les pieds - voir la fiche méthode
- Bataille de boules de papiers - voir la fiche méthode
Objectif "Discuter , échanger, questionner"
Suite aux jeux d’interconnaissance, l’étape suivante est souvent de poser les bases communes de la thématique principale de la réunion ou de la rencontre. Celle-ci permet de “mettre à niveau” les connaissances de chacun, les méthodes participatives permettant qu’elle ne soit pas descendante et de profiter de l’intelligence collective du groupe.- Débat mouvant - voir la fiche méthode
- Cercle samoan - voir la fiche méthode
- Les chapeaux de bono - voir la fiche méthode
- Tous dans le même bateau - voir la fiche méthode
- Souvenir du futur - voir la fiche méthode
Objectif "Réfléchir ensemble et co-produire"
- World café - voir la fiche méthode
- Forum ouvert - voir la fiche méthode
- Etoile du changement - voir la fiche méthode
Objectif "Prioriser et décider"
- Matrice impact/effort - voir la fiche méthode
- Vote à points - voir la fiche méthode
- Vote à 5 doigts - voir la fiche méthode
- Décision par consentement - voir la fiche méthode
- Election sans candidat - voir la fiche méthode
Objectif "Faire des bilans et évaluer"
L’évaluation d’une rencontre peut également se faire de manière plus animée qu’un simple questionnaire rempli à la va-vite et trop souvent oublié au fond du sac.Réaliser une évaluation “à chaud” permet d’avoir un premier retour sur la pertinence du contenu de la rencontre et éventuellement de recueillir un certain nombre d’améliorations pour les suivantes.
- Poubelle, téléphone, frigo, valise - voir la fiche méthode
- Questionnaire mobile - voir la fiche méthode
- Tête, coeur, corps - voir la fiche méthode
Enchaîner plusieurs animations
S’il peut être difficile de choisir l’animation idéale pour atteindre le résultat souhaité, ce peut être encore plus compliqué d’en choisir plusieurs pour combler une journée en entier. Voici quelques suggestions :- Bien répartir le temps : ne pas oublier les temps de déplacement, de pause, de repas
- Au début de la journée, favoriser les animations qui permettent les échanges
- Varier la taille des ateliers (petits, moyens, grands groupes)
- Utiliser l’affichage sur les murs pour voir l’évolution de la journée et, éventuellement les travaux des autres
- A la fin de la rencontre, faire un retour sur la journée, les suites (engagements) et une évaluation rapide “à chaud” de la satisfaction
Attention aux restitutions longues et répétitives. On peut proposer aux rapporteurs un temps limite (2mn) ou de résumer en 10 mots-clés. Il vaut mieux donner 5mn de plus au travail de synthèse en sous-groupe plutôt que de perdre 5mn dans la présentation au reste du groupe.
Ce cours renvoie vers les fiches de Communagir pour emporter, dont le contenu est la propriété de Communagir.
M3 : la posture de l'animateur.ice
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La posture de l'animateur.ice
Les contenus de cette page concerne la posture d'animation d'un groupe. Pour des éléments sur la posture d'animation de réunion (facilitation), vous pouvez retrouner au module 2 :-)Passer d'une logique d'intention à une posture d'attention
En intention, le coordonnateur-ice prévoit dès le début les objectifs, les résultats à atteindre, le déroulement du projet, le calendrier, le budget... c'est la méthodologie de projet traditionnelle.
En attention, l'animateur-ice
C'est la méthodologie de projet coopératif.
L'animateur-rice doit apprendre à...
Pour aller plus loin :
En attention, l'animateur-ice
- crée des situations coopératives (faire se rencontrer les personnes, faire en sorte qu'elles se présentent, qu'elles puissent échanger...),
- doit faire émerger les besoins collectifs
- doit être ensuite réactif pour que ce qui a émergé de la situation coopérative puisse déboucher sur des projets, des actions, du travail coopératif
C'est la méthodologie de projet coopératif.
L'animateur-rice doit apprendre à...
- mettre ses idées de côté
- privilégier l'écoute et l'observation
- être concentré-e sur le processus plutôt que sur le résultat
Pour aller plus loin :
Laisser les problèmes survenir
En tant qu'animateur.ice, nous avons tendance à voir arriver les problèmes de loin, et il nous est naturel de vouloir les résoudre.
Le problème est que les membres du groupe ne voient rien et ont l'impression que tout va bien, alors que l'animateur.ice sue sang et eau.
Laisser quelques problèmes survenir, lâcher-prise sur quelques sujets permet de rendre visible les besoins et de comprendre collectivement la nécessité de l'amélioration du fonctionnement, de certaines pratiques etc.
L'implication et l'adhésion à ces évolutions (nouveaux outils, méthodes d'animation, méthodes d'intelligence collective etc.) seront amplifiées. Cela rend également le groupe plus autonome et plus conscient.
Ne pas être trop perfectionniste avec soi et les autres
Faire les choses trop parfaitement ou avoir un niveau d'exigence élevée par rapport au groupe peut entrainer de la désimplication.
Dans le premier cas, quand l'animateur.ice fait les choses trop parfaitement, le groupe se dit :
- "il/elle fait les choses tellement bien, pas besoin de le faire car il/elle s'en charge mieux que moi"
Il est important de lâcher prise voir de se forcer à faire des choses imparfaites ou pas complètement finalisé pour que le reste du groupe puisse faire des propositions d'amélioration, se sente légitime de reprendre la main.
Dans le second cas, quand l'animateur.ice est trop exigient.e sur le travail des autres, le groupe peut se dire :
- "je ne me sens pas légitime, compétent.e, je préfère que d'autres personnes le fasse"
- "je ne veux/j'ai peur pas reçevoir ou ressentir des reproches alors que je fais l'effort de m'impliquer"
Il est important dans ce cas de ne pas attendre que les autres fassent exactement de la même façon que nous et de faire confiance. l'important n'est pas toujours le résultat mais le processus d'implication, d'autonomisation, de plaisir à participer.
Bien entendu, dans les cas où le résultat est essentiel (sauver une vie, répondre à cet appel d'offre avant tel date, payer le loyer etc.) il est important de choisir la/les personnes les plus qualifiées et disponibles.
Remercier, faire des retours nourrissants
La reconnaissance est un formidable levier de l'implication et de la qualité de vie au travail.
Voir l'article complet
M3 : les dynamiques de groupe
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Les dynamiques de groupe
Les 5 étapes de la vie d'un groupe
On oublie parfois qu'il y a des étapes importantes à consolider avant de travailler sur un projet commun et tout au long de la vie du collectif, surtout si celui-ci a vocation à être pérenne dans la durée.
Voici quelques questions à se poser pour vérifier que les bases de votre collectif / votre équipe/ votre réseau sont posées :
- L'Interconnaissance : les personnes impliquées dans le groupe/l'équipe/la structure se connaissent'elles ? Y a-t'il un endroit où les personnes (et non les structures) faisant partie du groupe sont identifiées ? Peuvent'elles se contacter ? Leur rôle est'il précisé ? La création de liens entre ces personnes est'elle favorisée ?
Idées: Mettre en place un trombinoscope et ritualiser des moments conviviaux réguliers.
- La raison d'être partagée : l'utilité du groupe et donc les besoins auxquels il répond sont'ils partagés ?
Idées : clarifier et questionner régulièrement la raison d'être, valider un socle de valeurs communs.
- L'attention à chacun.e : les attentes et besoins personnels de chacun sont’ils pris en compte ? Le groupe apporte t'il à tou.tes un retour jugé satisfaisant par rapport à l'investissement personnel (monté en compétences, sentiment d'utilité, rencontres, réseau, gain de temps par ailleurs etc.)
Idées : mettre en place des accords de groupe, ritualiser des moments pour expliciter et partager les besoins individuels, créer un lieu et/ou des moments d'échange de bonnes pratiques, de bons plans, d'entraide.
Ces 3 piliers que sont l'interconnaissance, la raison d'être partagée et l'attention à chacun.e par l'entraide et la réponse aux besoins individuels vont faciliter l'implication ainsi que la mise en place et l'animation du projet commun en lui-même.
C'est seulement ensuite que vient la phase du projet commun. Cette phase est la plus complexe car c'est ici que se joue :
- le choix et la priorisation des missions et des actions : quelles sont nos missions ? quelles actions souhaitons-nous mettre en oeuvre ? quel est le contexte ? à quelle finalité allons-nous réponde ?
Idée : partager une vision collective de l'environnement interne et externe du projet (ex: tous dans le même bateau) partir des valeurs pour en définir les missions et les actions à mener (ex: mandala stratégique), prioriser les actions selon leur efficience (ex: matrice impact/effort)
- la gouvernance et le mode d'animation du projet : qui fait quoi ? qui décide de quoi ? jusqu'où souhaite t'on aller dans la coopération et l'agilité versus la planification et la répartition des tâches ?
Idée : avoir une connaissance et une compréhension collective des modes collaboratifs versus coopératifs, s'inspirer des méthodes agiles, valider collectivement et rendre visible le mode de fonctionnement, définir collectivement les niveaux de prises de décision.
- la définition des moyens,des méthodes et des outils : quel fonctionnement et quels outils mettre en place ? Comment les utilise t'on ?
Idée : Partir des usages et prioriser les besoins pour choisir ses outils numériques collaboratifs, commencer simple, expérimenter et faire évoluer, rendre plus ses réunion participatives, se former à l'animation de projets collectifs (Animacoop, Instant Z, UDN, Fertîles etc. )
- les moyens d'évaluation et d'évolution du projet: quand et comment évaluons-nous et faisons-nous évoluer nos actions et nos pratiques ? Quand célébrons nous et comment ?
Idée : ritualiser des temps de bilans et de célébration (ex: méthode des 3C, l'étoile du changement, feedback nourrisants)
Après la mise en œuvre du projet collectif, vos productions et vos réflexions, votre gouvernance et votre organisation, vos apprentissages et vos expériences peuvent certainement bénéficier à d'autres !
C'est la phase du rayonnement
Vous avez pu (ou auriez aimé) vous inspirer, utiliser et modifier des ressources et expériences existantes pour votre projet ? Vous pouvez maintenant contribuer à un savoir commun en rendant visible et utilisable/partageable/modifiable vos ressources. Car même si elles ne sont pas parfaites et même si elles vous semblent trop adaptées à votre contexte et votre groupe, vous n’êtes certainement pas les seuls à avoir travailler sur ces problématiques.
Idée : Pour que toute l'énergie mise dans votre projet soit utile et profitable au plus grand nombre et dans le temps, vous pouvez par exemple faciliter la compostabilité de votre projet et donc son appropriation, mettre vos productions sous licence créative commons, rendre visible vos process et ressources via votre gare centrale wiki ou au sein des réseaux auxquels votre groupe appartient ;)
Ces étapes ne sont pas linéaires mais doivent être vu comme une boucle, pour régulierement requestionner et prendre soin de chacune de ces phases. L'interconnaissance et le soin a chacun.e étant particulièrement transversales tout au long de la vie du groupe.
La maturité du groupe
Un groupe évolue suivant différents niveau de maturité.
- Lorsque le groupe est enfant, c'est avant tout l'animateur-ice qui prend les initiatives (on parle alors de "dictateur bienveillant").
Dans cette phase, le cri typique de l'animateur-ice est "C'est moi qui fait tout !"
- Au bout de 18 mois à deux ans (parfois plus pour des groupes "Tanguy" qui restent très longtemps dans le giron de l'animateur-ice), le groupe devient adolescent. Certains cherchent alors à prendre des initiatives et cela se fait au début contre l'animateur-ice. Ils adoptent alors un rôle de "leader négatif". Cette période, parfois dure à vivre pour les groupes comme pour les humains, est fondamentale car elle ouvre la porte à l'appropriation du groupe par ses membres. Pendant cette période, il est difficile souvent pour l'animateur-ice de se justifier voire de protéger le groupe d'un leader négatif qui en allant trop loin, met en péril le groupe.
Dans cette phase, le cri typique de l'animateur-ice est "Ils font n'importe quoi !"
- Dans la phase suivante, le groupe devient adulte. Suffisamment de membres se sont appropriés le groupe et sont même prêts à le défendre. Il ne sert à rien de griller les étapes, pour un groupe comme pour un humain, il faut passer par les différentes étapes. Vouloir constituer un groupe adulte de toute pièce dès le départ pourrait s'appeler le "syndrome de Frankenstein"...
Dans cette phase, le cri typique de l'animateur-ice est "Mais à quoi je sers ?"
- Parfois le groupe devient sénile. Il peut alors mourir mais peut-être a-t-il essaimé en donnant naissance ou en inspirant d'autres groupes, s'assurant ainsi une descendance.
M3 : quizz
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Quizz module 3
M4 : Communication interpersonnelle et effets de groupe
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Communication interpersonnelle et effets de groupe
La phrase de Socrate “Connais-toi toi-même” n’est pas exactement de lui, c’est une devise inscrite au frontispice du Temple de Delphes que Socrate reprend à son compte. Cette injonction indique que l’exigence de l’homme doit se porter sur sa nature. C’est en se connaissant, en cherchant en lui-même, que l’homme peut trouver la sagesse...
Ok, non, on ne va pas faire une thèse de philo sur cette page, revenez ! Mais nous allons tenter une approche globale de la communication dans un groupe, en partant de l'individu. Car animer un groupe en mode coopératif peut parfois être entendu comme nier les particularités de chacun.e, nous pourrons voir que replacer l'individu au centre peut contribuer à atteindre un objectif commun.
Travail collectif et place des individus
La constitution d'un groupe commence par l'intégration et la compréhension des individus qui le compose. Même dans un groupe déjà formé, passer un peu de temps à se connaître mieux n'est jamais du temps perdu. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle dans cette formation nous vous proposons plusieurs techniques d'interconnaissance à distance avant le premier regroupement (trombinoscope, interviews croisées, partage de vos expérimentations).
Porter attention aux états physiques / intellectuels / mentaux des membres du groupe
Nous sommes des êtres complexes faits d'un joyeux mélange d'histoire(s), de culture(s), d'expérience(s), d'émotion(s). Et nous ne pouvons pas complètement ignorer ce qui s'est passé la veille ou 2 minutes avant l'entrée en réunion pour se concentrer totalement sur l'instant présent, ni ne pouvons ignorer les plus ou moins bonnes expériences vécues sur les sujets traités et arriver l'esprit ouvert à toutes propositions.
Pour permettre aux membres d'un groupe de "poser ses valises" à l'entrée de la salle, rien de mieux que de commencer par une session de partage de l'état dans lequel on arrive, émotionnel et/ou pratico-pratique... Sans pour autant être un déballage collectif des états d'humeur (ce n'est pas non plus un cabinet de psy) !
Quelques outils simples comme une "météo du jour" ou encore un tirage de cartes type photolangage peut permettre de parler de son état de façon imagée ( "orageux avec éclaircies à l'horizon" ou encore "je vois un chemin qui ne mène nulle part",...) en gardant une certaine distance mais en communiquant au reste du groupe son "état du jour" qui peut permettre d'expliquer certaines réactions plus tard et désamorcer d'éventuels tensions liées à des incompréhensions.
Partager ses besoins pour évacuer les obstacles
Autant qu'elle peut avoir ses limites, la pyramide des besoins ou Pyramide de Maslow peut être un support des attentions portées aux individus du groupe, notamment les 2 premiers :
1. D'abord s'assurer que les besoins primaires des personnes sont satisfaits ou tout du moins entendus et négociés. Si vous êtes dans une salle, fait-il assez chaud/froid ? les modalités du repas sont-elles claires ? les heures de début/fin affichées ? mais où sont les WC ? Si on est à distance, est-ce que les conditions techniques sont optimales pour faciliter l'écoute ? etc. etc. Rien de pire que de devoir se questionner tout du long d'une intervention si on mange bientôt (surtout si notre ventre gargouille déjà :))
2. Ensuite travailler sur les besoins en termes de sécurité. Dans le cadre d'un travail de groupe, il s'agira plutôt de poser un cadre clair d'échanges, à Animacoop nous parlons d'accords de groupe. L'Université du Nous a notamment partagé sur la notion de cadre de sécurité, l'affichant et le rappelant dans chacune de ses réunions
Ces besoins (comme les suivants) sont à prendre en compte dès le début d'un projet ou d'une réunion pour lever les obstacles, mêmes les plus insignifiants ou basiques, qui peuvent polluer le faire ensemble et la cohésion du groupe. Un acte simple est de poser des accords de groupe que l'on peut même distinguer en trois catégories : les besoins individuels, les besoins vis à vis du groupe et les besoins concernant les objectifs du temps/projet collectif. Ces accords sont à consigner soigneusement et à ressortir régulièrement, soit pour les compléter, soit pour les modifier. Travaillés et affichés autant que de besoin, ils peuvent revêtir une force et un point d'ancrage représentant le collectif.
La communication non violente ou communication bienveillante
Pour ceux.celles que ça intéresse, je vous conseille de vous orienter vers les formations existantes, nous n'allons pas revenir sur l'ensemble des contenus de cette typologie de communication, extrêmement riche, mais vous partager quelques éléments clés qui nous semblent apporter une plus-value dans la constitution d'un collectif. Ils peuvent d'ailleurs aider aux 3 derniers besoins suivants de la pyramide de Maslow : appartenance, estime et accomplissement de soi.
Clarifier les/ses propos
L'incompréhension et la sur-interprétation sont les déclencheurs principaux des tensions dans un groupe. Pour y remédier, on peut notamment :
- tenter de clarifier des propos qui semblent incompréhensibles en les reformulant. Commencer sa phrase sans jugement mais par "Si j'ai bien compris, tu as dit que..." permet de ne pas poser une interprétation hâtive et ouvre la discussion avec l'émetteur des propos tenus qui peut réajuster son intervention, apporter des éléments de contexte ou d'explications.
- changer sa façon de parler. Par exemple, il arrive souvent qu'on prenne la parole à la suite d'une intervention en commençant par "Oui, mais..." sans pour autant que cela vienne contredire ce que vient de dire la personne précédente mais ajouter une information, un autre point de vue. Or, quand un "mais" est placé en réponse on ressent directement la contradiction, donc l'opposition, donc le rejet de ce qui vient d'être dit. Tentez quand vous sentez le "Oui, mais..." sortir de le remplacer par "Oui, et..." : ça change tout !
- être CLAIR.E.S sur ses intentions, sur ce que vous avez envie ou non de faire, si vous êtes en accord ou non avec les propos. Poser son avis et ses besoins (cf. précédemment) au sein du groupe n'est pas une marque d'autorité si cela est fait avec respect vis à vis des autres (et vis à vis de soi même). Cela permet au contraire d'évoluer dans un environnement sain sans arrières pensées ou reliquats de frustrations.
Apporter une critique constructive
L'un des outils privilégiés de la CNV (communication non violente) a été traduit en schéma par l'Université du Nous. Cela permet de structurer son intervention, notamment en cas de conflit ou de crispation sur des propos ou des faits (et c'est recommandé de l'utiliser AUSSI pour les propos ou faits appréciés !), en 4 étapes :
- 1. Partir de faits ("Quand tu as fait / dit ça...") plutôt que de généralités ("Tu es tout le temps en retard / critique, etc.)
- 2. Exprimer ce que cela provoque chez soi ("Je me suis senti.e...") en termes d'émotion personnelle ("agacé.e", "triste", etc.)
- 3. Réfléchir aux besoins que cela provoque pour soi ("besoin de plus d'écoute", "besoin d'être respecté.e", etc.)
- 4. Transformer le besoin en demande précise, réaliste et réalisable ("je te propose de me prévenir si tu arrives en retard", "je te propose de trouver un espace/temps pour évaluer mon travail", etc.)
Cela reste un outil, à utiliser avec modération et sincérité pour ne pas se retrouver dans ce genre de situation !
Auteure de cet article : Sandrine Percheval, contenu sous licence Creative Commons By-Sa
M4 : Les 3 niveaux d'intention
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Les 3 niveaux d'intention
Claire Rosart a développé une réflexion extrêmement intéressante autour des trois niveaux d'intention présents dans tout projet collectif. Voici ce qu'elle en dit :Lorsque nous collaborons, différents niveaux d’intention cohabitent :
De l’individu au projet, plusieurs niveaux de ces architectures fines concourent à la réalisation. Évoluer dans une clarté d’intentions, les identifier, les nommer c’est s’offrir une compréhension pleine du tableau de coopération qui se joue, tout en induisant des relations / interactions plus conscientes, plus assumées et apaisées . Se dessine alors une possibilité de coopération dans un champ motivationnel intact, épanouissant, en plus d’être synergique.
De l’individu au projet, plusieurs niveaux de ces architectures fines concourent à la réalisation. Évoluer dans une clarté d’intentions, les identifier, les nommer c’est s’offrir une compréhension pleine du tableau de coopération qui se joue, tout en induisant des relations / interactions plus conscientes, plus assumées et apaisées . Se dessine alors une possibilité de coopération dans un champ motivationnel intact, épanouissant, en plus d’être synergique.
MOOC Gouvernance - Les 3 niveaux d'Intention from Universite du Nous - UdN on Vimeo.
Voici un tableau récapitulatif, proposée par Claire Rosart sur le site https://individuation.team.
Clarifier son intention
MOOC Gouvernance - Clarifier son Intention from Universite du Nous - UdN on Vimeo.
M4 : Les biais comportementaux
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Les biais comportementaux
Lorsque l'on anime des projets (en fait même quand on en anime pas ;-) il n'est pas inutile de connaître les limites de notre cerveau afin de pouvoir "déjouer" quelques pièges et de piloter plus "sereinement son projet" (ou décoder ce qui se passe dans son projet).Le cerveau humain est capable de réaliser 10^16 opérations par seconde , ce qui en fait – de loin – le plus puissant des ordinateurs actuellement existants. Mais cela ne veut pas dire que notre cerveau n’a pas de grosses limites. Le plus lent des ordinateurs peut faire des maths des centaines de fois plus efficacement que nous, et notre mémoire est souvent rien moins qu’inutile… et surtout, nous sommes la proie de biais cognitifs. Ces ennuyeux petits bugs dans notre pensée qui nous font prendre des décisions douteuses et atteindre des conclusions erronées.
Un biais cognitif est une véritable défectuosité (ou limitation) dans la façon dont nous pensons : une faille dans notre jugement qui naît d’erreurs de mémorisation, de stéréotypes ou d’erreurs de calculs (comme des erreurs statistiques ou une mauvaise appréhension des probabilités).
Certains psychologues sociaux pensent que nos biais cognitifs nous aident à traiter l’information plus efficacement, plus rapidement, notamment dans le cas de situations dangereuses. Ce qui est parfois un avantage peut aussi devenir un "souci".
Nous pouvons être sujets à de telles erreurs de raisonnement, mais au moins, nous sommes capables d’en être conscient si on les connaît.
Quelques biais cognitifs de base. Et des pistes pour les atténuer.
- L’effet de halo. Nous jugeons une chose sur trop peu de ses aspects, surtout les premiers, surtout les plus saillants. Par exemple, nous avons tendance à juger ce qui est beau comme bon. Le simple fait d’être conscient de ce biais diminue son effet.
- L’effet de différence. Nous jugeons une chose différente comme dangereuse par a priori. Seulement si nous lui en donnons le temps, notre raisonnement approfondi l’analyse et propose une seconde opinion : ce qui est différent est riche.
- L’effet de répétition. Nous avons tendance à juger une chose qui est répétée comme plus crédible, plus vraie. Les slogans répétés ont souvent le but caché de faire croire. Le savoir peut nous aider à nous en méfier.
- L’effet d’émotion. Nos décisions émotives ne sont pas toujours prises dans notre intérêt à long terme. Si nous en revenons aux faits seulement, une seconde opinion apparaît dans notre esprit. La méthode des 6 chapeaux peut alors aider à séparer l'émotif du factuel.
- L’effet de lenteur de traitement de l’information. Nous avons tendance à penser que nous avons toujours trop de travail, que nous sommes débordés. Si nous ralentissons un peu notre rythme, ce biais, et ses effets s’estompent.
- L’effet de mémoire sélective. Nous retenons plus les mauvais moments. Ecrire noir sur blanc nos réalisations, nos réussites aide à réduire ce biais.
Se conformer au groupe
Cette vidéo, au ton très scénarisé, est assez révélatrice de certains comportement de conformisme, auquel on peut difficilement résister. A ne pas prendre au pied de la lettre, mais juste en tant que question à se poser dans les groupes auquels nous appartenons :-)
Gatien Bataille, formateur et animateur coopératif en Belgique, nous invite à lire ces ouvrages pour prolonger le plaisir :
- Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée (un peu long mais incontournable)
- et aussi
Texte publié par Gatien Bataille et mis à disposition sous licence Creative Commons By-SA
M4 : Quizz
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Quizz module 4
M5 : Co-élaborer le cadre d'usage des outils
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Co-élaborer le cadre d'usage des outils
Formuler les usages
L'outil collaboratif est donc à construire, et il est le fruit d'un choix négocié entre les différents univers culturels de ses utilisateurs. Utilisateurs, financeurs, webmasters et autres parties prenantes vont devoir se mettre d'accord et faire chacun des compromis entre la situation idéale et celle que chacun est à même d'accepter.Pour que l'outil s'approche au mieux des besoins réels, il est conseillé d'en décrire le plus précisément possible les usages attendus. Cela permet de formaliser précisément la nature du besoin sans se laisser influencer par des possibilité techniques déjà connues, des vieux codeurs qui rechignent à changer leurs habitudes ou des peurs irrationnelles d'utilisateurs qui pourraient peut-être être formés. Pour faciliter la définition des usages liés outils, trois choses peuvent aider :
- Se mettre en tête qu'il existe une solution technique pour quasiment tout usage. la technique est en effet souvent un faux problème.
- Formuler son usage à l'aide de la phrase "En tant que... je souhaite que... afin que..."
- Définir les contextes de ces usages à l'aide d'un tableau à quatre entréess : Synchrone / Asynchrone et Présentiel / Distanciel. un tableau blanc peut parfois suffire alors même qu'on n'y aurait pas pensé !
Choisir l'outil correspondant à ses usages
Une fois les usages attendus formalisés, l'outil peut enfin être choisi. Vous en trouverez un certain nombre parmi ces fiches, que vous pouvez trier par usages.Vous devriez alors pouvoir effectuer des choix éclairés en la matière pour placer l'outil au service de vos usages.
Définir des règles d'usage
Il s'agit ici de traduire les usages formulés pour l'outil en des termes concrets qui correspondent à ses conditions d'usage optimales dans le contexte. On peut ici préciser un certain nombre d'éléments :- Les rôles associés à l'outil : qui l'administre ? qui l'utilise ? qui y a accès ?
- Les éléments liés à la confidentialité : comment sont utilisées les données ? Qui peut consulter les informations qui y transitent ?
- Comment l'utiliser efficacement : à quel moment notifier par mail ? Combien de message ai-je droit d'y poster ? À quelle fréquence dois-je m'y connecter ?
Ces règles d'usage sont indispensables car c'est à travers elles que l'outil, s'il est convivial, s'adaptera réellement aux usages formulés par le collectif. Sans ces règles d'usage, impossible de paramétrer de manière adaptée l'utilisation de l'outil.
Ritualiser la remise en question du cadre d'usage
Le cadre d'usage fixé un moment donné va nécessairement devenir obsolète avec le temps aussi, et afin de ne pas laisser nos fonctionnements être immobilisés par les usages du passé, il faut ritualiser des temps de remise en cause de ces règles. Il s'agira dés lors d'un processus itératif qui s'améliorera et s'adaptera en continu en s'appuyant sur chaque nouvelle expérience positive ou négative.Pour réinterroger, certains moments peuvent être particulièrement adaptés : les assemblées générales, les premières réunions de conseils d'administrations, les réunions d'équipes, la rentrée scolaire, etc. Lors de ces moments il convient de ré-itérer le processus d'outillage dés la phase d'expression des usages, ce qui peut potentiellement nous amener à changer d'outil. Il ne faut en effet pas hésiter à faire un bilan des vécus des uns et des autres vis à vis des outils expérimentés ou de besoin non remplis par les outils en place.
Rendre visible le cadre d'usage
Une fois défini, le cadre d'usage ne sera utile que s'il est communiqué, lisible et facilement accessible. Cela peut se faire en l'affichant dans l'espace commun, en l'intégrant à la page d'accueil ou à travers la mise en place d'une gare centrale (voir la fiche dédiée).On peut alors espérer...
Si l'on prend le soin de rendre conviviaux les outils que l'on utilise, notamment lorsqu'ils sont numériques, nous pouvons espérer sans trop nous tromper qu'ils nous permettent :- De rester en lien même à distance
- De produire localement des connaissances rendues disponibles mondialement
- De nous organiser collectivement à un très grand nombre
- De générer des métissages à même de relever de manière non violente les défis qui se posent à l'humanité
- De bien vivre, dés maintenant
Mais n'oublions pas...
Nous finirons sur les outils comme nous avons commencé : l'outil collaboratif n'existe pas, c'est un groupe humain qui décide de collaborer. Si nous souhaitons mieux agir collectivement, c'est donc nos capacités individuelles et collectives à le faire qu'il faut développer.M5 : L'outil collaboratif idéal n'existe pas
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L'outil collaboratif idéal n'existe pas
Lorsque l'on souhaite mener un projet de manière collaboratif, on peut être tenté de rechercher l'outil idéal, déjà pensé par d'autres et calqué sur nos besoins. Voici quelques éléments pour vous expliquer pourquoi l'outil collaboratif par essence n'existe pas et en quoi effectuer un choix éclairé en la matière est indispensable pour éviter les déconvenues.L'outil, un pharmakon
La première chose à toujours avoir en tête, c'est que l'outil n'est qu'un outil. Il faut comprendre par là qu'il n'est pas animé d'une énergie propre : le stylo sur la table est une nature morte.Dans des mains humaines, il va transmettre l'intention de son utilisateur.ice et pourra faire :
- ce pourquoi il a été conçu - le stylo écrit
- ce pour quoi il a été détourné dans un sens - le stylo devient le tuteur d'une plante
- ce pourquoi il a été détourné dans un autre sens - le stylo est démonté pour servir de sarbacane afin de mitrailler les formateur.ices
Bernard Stiegler (Ars Industrialis) décrit ainsi l'outil comme un pharmakon portant en lui trois propriétés faisant de l'outil à la fois :
- Un remède vecteur d'émancipation,
- Un poison source d'asservissement et
- Un bouc émissaire qui camoufle les causes réelles de potentiels dysfonctionnements
L'exemple de Trello
Trello est un service en ligne de gestion des tâches. Il permet par exemple de lister certaines tâches en les rendant visibles à d'autres personnes, d'affecter des tâches à soi et aux autres, etc. À priori ses fonctionnalités peuvent en faire l'outil idéal pour mener un projet de manière collaborative.Reprenons la notion de pharmakon avec cette exemple :
- Trello le remêde : dans une association d'éducation populaire, chacun a vue sur l'ensemble du tableur, chacun va voir ce qu'il reste à faire le matin, s'attribue lui même une tâche pour la journée, signale aux autres lorsque c'est fait et leur communique où retrouver toutes les informations. Personne n'imagine fonctionner autrement tellement c'est idéal !
- Trello le poison : un nouveau manager débarque dans l'entrepôt logistique. Afin de mieux asseoir son autorité et de contrôler chaque minute de temps des salariés il utilise Trello. Le matin les salariés doivent s'y connecter pour consulter les tâches qui leurs sont assignées. Seul le manager peut agir sur l'outil, les salariés ne pouvant que regarder les tâches qui leurs sont attribuées. Tout le monde peut voir ce que les autres font ce qui est générateur de jalousie, de conflit et de sentiment de surveillance permanent.
- Trello le bouc émissaire : dans une grande entreprise coopérative, Trello est utilisé pour se répartir les tâches sauf que tout le monde ne prend pas le temps d'y aller. Michel n'a pas réussir à s'inscrire puisque les mails vont dans les spams. Yves trouve que le fond d'écran vert c'est pas super génial niveau karma spectral. Au final rien ne va plus mais c'est la faute de l'outil. Pas de l'incapacité du collectif à accompagner Michel sur sa boite mail. Pas de l'incapacité du collectif à valider les besoins de chacun et à faire des concessions sur le fond d'écran. Pas de l'incapacité du collectif à poursuivre l'usage de son tableau blanc mis à jour à chaque pause café, parce que franchement c'est pas assez chouettos quand on fait dans l'innovation sociale coopérative et disruptive.
Faire le deuil de l'outil qui collabore
L'outil ne collabore pas, c'est un groupe humain qui décide de collaborer, qui apprend à le faire et qui finalement choisit ses outils. Seulement alors, les outils deviennent collaboratifs, mais ne le sont jamais par essence.Cela pourrait paraître décevant, mais c'est finalement rassurant car l'outil que nous souhaitons pour collaborer sereinement est convivial : c'est l'outil qui nous permet de travailler au gré de nos envies, dont nous voulons, pas celui qui travaille à notre place sans nous consulter et encore moins celui qui nous travaille. Pour aller plus loin sur la notion de convivialité (au sens d'Illitch), consultez la fiche dédiée.
M5 : La juste place des outils numériques
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La juste place des outils numériques
Les intervenant-e-s de cette vidéo, Louise Didier et Laurent Marseault, font partie du Collectif Inter-Animacoop. Louise intervient sur la session Animacoop de Lyon et de Paris, Laurent intervient sur les sessions de Toulouse, Paris et Lyon.
Durant les 4'30 de cette vidéo, ils nous suggéreront notamment de :
- nous méfier des outils trop complets et complexes, de la surabondance d'outils
- commencer à utiliser des outils numériques en présence (face à face avec les membres de votre groupe) avant de le faire à distance
- de questionner la pertinence de mettre des mots de passe
- commencer à utiliser des outils numériques avec des sujets à faibles enjeux pour le groupe
Des outils libres pour vos projets collectifs - 4 - Le problème c’est les autres from Mouvement Colibris on Vimeo.
M5 : Les outils numériques de base pour collaborer
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Les outils numériques de base pour collaborer
Mindmap des outils numériques collaboratifs
Cette mindmap synthétise les notions de base autour des outils numériques collaboratifs :- Pourquoi utiliser les outils numériques pour collaborer ?
- Les freins à l'utilisation des outils numériques
- Les bonnes pratiques
- Les principaux usages et quelques exemples d'outils
Ouvrir la mindmap dans un nouvel onglet
Boites à outils numériques collaboratifs
Différents sites répertorient les outils numériques collaboratifs.Voir la boite d'interpole
Voir la boite à outil de framasoft
Voir la boite à outils de
Quelques outils pour collaborer à distance
Framateam : pour discuter en équipe
Alternative à Slack, Framateam est une messagerie d'équipe (un tchat amélioré). Le logiciel s'appelle Mattermost et Framasoft s'en est emparé pour proposer Framateam, hébergé sur leurs serveurs. Sachez que comme tous les outils de Framasoft, vous pouvez vous aussi les héberger sur vos propres serveurs et les modeler à votre convenance (bon OK il faut être un peu geek pour aller jusque là).
C'est un outil qui permet d'organiser les échanges, s'affranchir des carnets d'adresses et du formalisme des mails, de canaliser les discussions par sujet.
Notifier une ou plusieurs personnes
Un @ devant un nom permet d’interpeller spécifiquement une personne (qui recevra également le message dans sa boite mail)
@all notifiera par mail l'ensemble des personnes abonnées au canal. Toutefois @ est à utiliser avec parcimonie afin de ne pas générer des mails pas toujours indispensable. Le côté "messagerie pour alléger les mails" perdrait alors de son intérêt.
L'ensemble propose :
- un service de discussion en temps réel, équivalent d'un tchat
- création d’équipes, qui contiendront des « canaux »
- création de canaux soit publics (tous les membres de l’équipe) soit privés (le créateur du canal invite les membres de son choix)
- possibilité de partager l’administration d’une équipe ou d’un canal
- conservation de l’historique des canaux et possibilité de chercher dans des discussions
- petite mise en forme du texte possible et ajout d'émoticones avec possibilité de "liker" les commentaires
- possibilité d’ajouter des fichiers (images ou autres)
- possibilité de notifier les membres par email (notifier l’utilisateur « Camille » par @camille ; notifier tous les membres du canal en utilisant @channel)
- installation en local et sur les mobiles possibles
Plus d'explications et des exemples sur : https://framablog.org/2016/05/10/framateam-liberez-vos-equipes-des-groupes-facebook-et-de-slack/
ou encore : https://docs.framasoft.org/fr/mattermost/
Adresses utiles :
- https://framateam.org
- Pour installer Framateam/mattermost en appli de bureau en local : https://about.mattermost.com/download/ (vous pouvez événtuellement vérifier dans les "préférences" que l'option "lancer Mattermost au démarrage de l'ordinateur" est bien cochée)
- l'adresse du serveur : https://framateam.org/
- votre nom d'utilisateur
- votre mot de passe
Pour installer l'application sur son smartphone : téléchargez Mattermost, et une fois installé entrez
- l'adresse du serveur : https://framateam.org/
- votre nom d'utilisateur
- votre mot de passe
Les outils de visioconférence
Deux familles d'outils
1) Des outils 100% par le navigateur
Avantages = simples d'utilisation, invitation avec un simple lien Internet / pas de création de compteInconvénients = pas toujours stables (audio surtout), plus on est nombreux mois la qualité/stabilité est bonne
Outils à tester
- Appear.in : limité à 4 personnes dans sa version gratuite
- Jitsi : pas de limite annoncée en nombre de participants, mais risque de "ramer" au-delà de 5-6 personnes
Autres outils
2) Outils à télécharger et installer sur l'ordinateur
Avantages = plus stables sur l'audio et la vidéoInconvénients = création de compte "organisateur" obligatoire , création de compte "participants" pour certains outils , télécharger/installer des outils n'est pas toujours possible dans certaines organisations (ex Collectivités locales)
Outils à tester
- Skype
- avantages : annoncé jusqu'à 25 personnes en même temps (si tout le monde a la dernière version)
- inconvénients : création de compte obligatoire pour tout le monde (organisateurs et participants) ; nécessite d'ajouter les personnes à ses contacts "Skype" (donc souvent de connaître leur identifiants) ; la gratuité de Skype a un coût : vos données personnelles/professionnelle sont ré-utilisées et revendues/
- Zoom :
- Avantages : jusqu'à 100 personnes ; on peut participer avec un simple téléphone (comme sur une conférence téléphonique) ; création de compte obligatoire pour l'organisateur mais pas pour les participants (l'organisateur invite les personnes avec un simple lien Internet)
- Inconvénient : réunions limitées à 40 minutes dans la version gratuite ;
- Pour le tester avec un compte pro sans limite de temps : connectez-vous en tant que nicolas@collecti.cc / Mot de passe : partageanimacoop
Autres outils
- Webex
- Teamviewer
Le meilleur ami de la visio : le pad
Prendre des notes à plusieurs est un complément parfait à l'audio et à la vidéo. C'est justement la raison d'être d'un pad.Voyez la page dédiée dans le module 3 .
L'indispensable plan B : la conférence téléphonique
- OVH : gratuit, salle réservée 24h à l'avance avec un maximum de 50 personnes
- Free Conference Call : création de compte gratuite mais obligatoire, possible de réserver plus longtemps à l'avance
Quelques conseils d'animation
- Être attentif aux personnes qui n'ont rien dit depuis longtemps (aller les chercher)
- En conférence téléphonique, annoncer son prénom avant de parler.
- pour la vidéo, ne pas se mettre à contre-jour
- couper la vidéo si "ça rame" (mauvais son, haché etc.)
- matériel minimaliste : un kit main-libre de téléphone (écouteurs + micro) qui permet d'optimiser l'audio pour tout le monde
- pour les personnes non-munies d'écouteurs : en cas de larsen ou d'échos désagréables, activer les micros uniquement lorsqu'on a besoin de parler
- prévoir d'arriver 10min en avance !
- une réunion en visio se passe d'autant mieux que l'animation est préparée, voire timée (verbe provenant du substantif timing :-).
Et pour les anglophiles, une régalade !!
Les outils d'écriture collaborative
Nous avons découverts différents services qui permettent d'écrire à plusieurs, seul-e, en simultané, en différé, en présentiel ou à distance.
Ce sont des services en ligne, ils nécessitent donc une connexion internet.
Les Pads
Ce sont des éditeurs de texte, d'utilisation simple, issus du logiciel libre. Leurs fonctionnalités sont simples, mais efficaces :- Fonction de formatage basique,
- Identification des contributions des utilisateurs par surlignage des contenus, peut être enlevé
- Historique dynamique via l'icône en forme d'horloge
- Export/import
Où et comment créer un pad ?
Voici quelques sites pour créer des pads publics, c'est à dire sans avoir besoin de créer un compte. Attention à bien copier l'adresse URL pour vous permettre de retrouver votre pad ensuite.- https://pad.colibris-outilslibres.org/ : Attention, duré de vie du pad limitée à 6 mois, en l'absence de modification. Si vous le modifiez (un paragraphe, un mot, un caractère), le pad repart pour 6 mois.
- Framapad publics : Attention, duré de vie du pad limitée de 1 jour à 1 an (choix à faire lors de la création du pad)
- http://pad.coop-tic.eu/ : durée illimitée sur ce service.
Pour créer des pads privés
Vous pouvez utiliser My Pads (de Framasoft), qui permet de créer des dossiers et d'y inclure les pads afin de les retrouver facilement, durée de vie illimitée.
Pour les plus expérimentés et border-line geekos, il est possible d'installer
- un serveur de pad en ligne sur un serveur
- un serveur de pad en local sur son ordinateur afin de proposer des instances de pad, hors connexion internet.
Google Doc
C'est une application de documents texte collaboratifs du géant éponyme.Cette application recouvre les mêmes fonctions que les applications de traitement de texte classique mais en ligne.
Pour permettre la contribution à un google doc sans obliger les autres participants à posséder un compte google,
il faut partager le document en cliquant sur l'icône partage puis cliquer sur "Obtenir le lien de partage"
il suffit de donner soit l'accès public soit à toutes personnes disposant du lien avec les droits de modification et le tour est joué.
La gare centrale
Une gare centrale : des usages multiples
En fonction de la manière dont elle est conçue, et selon la nature du collectif, la gare centrale peut être à la fois :
- Un outil de gestion de projet qui rend visible les actions menées par chacun
- Un moyen de favoriser l'implication de nouveaux membres car il permet de comprendre le fonctionnement et les modalités de contribution au projet commun
- Un gage de transparence de la gouvernance lorsque l'on y partage les règles et relevé de décision
- Un aide mémoire qui joue un rôle d'aiguillage vers toutes les ressources utiles au quotidien
- Un tableau de bord : qui spécifie la liste des outils utilisés par le collectif ainsi que leurs usages
- Un régulateur d'infobésité qui limite le flux d'information nécessaire et capitalise un grand nombre de ressources au même endroit,
Que trouve t-on dans une gare centrale ?
Pour rendre concret l'intérêt d'une gare centrale, voici quelques exemples d'éléments que nous pouvons y trouver.Pour favoriser une gouvernance collective
- Les éléments de définition du collectif et dans lesquels s'inscrit l'action (valeurs, finalité, objet, raison d'être, projet associatif...)
- Les règles de prise de décision afin de permettre à chacun de contribuer selon les modalités définies collectivement
- Les modalités de gouvernance et les rôles de chacun qui rend lisible les différents organes qui rythment la vie du collectif et leurs fonctions (groupes de travail, conseil d?administration, comité de pilotage, etc.)
- L'agenda qui met en avant les prochains temps de rencontre et permet à chacun de savoir quand rencontrer le collectif (réunions formelles, événements,...)
- L'annuaire ou la cartographie des contributeurs afin de visualiser qui compose le collectif et de prendre contact avec chacun
Pour conserver la mémoire
- L'historique du collectif afin de pouvoir s'imprégner de sa culture et des grandes étapes de son développement afin d'ancrer le projet
- Les différents comptes-rendus, en guise de restitution des actions de chacun et en tant que mémoire vivante de l'action
- Les relevés de décision qui évitent de se reposer plusieurs fois les même questions et de rendre effectifs les choix effectués
Pour agir collectivement
- La liste des différents outils utilisés par le collectif, leurs règles d'usage utilisés par le collectif. Il peut s'agir des outils numériques ou physiques (forums, listes de discussion, mur des projets, affichage de l'agenda, espace de stockage de documents, etc...) et ce peut-être complété par des liens vers des tutoriels.
- Les modalité de d'implication dans les actions qui permettent à chacun de savoir comment contribuer sur tout ou partie du projet porté par le collectif (référents, fréquence de réunion, prochaine rencontre, modalités de contribution,etc.).
- La liste des actions menées en cours ou passées afin de rendre visible ce qui se fait et ce qui s'est fait par le passé afin d'agir en ayant une vision d'ensemble.
- Les ressources partagées par le collectif (bases de données, fiches méthodologiques, rapports d'activités,...)
Tout cet ensemble n'est pas nécessairement intégré DANS la gare centrale, mais on trouve au moins le lien vers ces informations, qui peuvent utiliser des outils externes.
La gare centrale est le guichet unique qui nous permettra de retrouver une ressource.
Avec quels outils créer une gare centrale ?
De nombreux outils peuvent être utilisés pour des gares centrales, en fonction de la complexité du collectif concerné, de sa taille, du nombre d'éléments à partager et des compétences disponibles.En voici quelques exemples classés du plus simple (mais limité en fonctionnalité) au plus complexe (mais pleins de possibles) :
- Un simple affichage physique : avec des feutres et du scotch. Lorsque le groupe dispose d'un espace physique accessible régulièrement à tous les membres, un simple support physique peut largement suffire.
- Une pauvre page oueb : avec le html. Quand le nombre d'informations à transmettre est limité, une simple page html est largement suffisante !
Créer un pad : https://framapad.org/
- Les Pads : avec les papapad. Le PapaPad est la papa de tous les pads, il est bien utile pour ne pas perdre les liens vers ses pads de comptes-rendu, mais vite limité !
Créer un pad : https://framapad.org/
- Padlet : c'est un principe de "tableau blanc" sur lequel on va pouvoir coller un certain nombre d'éléments. Il deviendra peu lisible dés lors que l'on aura trop de choses à y mettre.
Créer un padlet : https://padlet.com/
- Wekan / Trello : ce sont des tableaux de bords adaptés à agencer un plus grand nombre d'éléments que Padlet, notamment car l'outil permet d'organiser plusieurs tableau dédié à une équipe.
Créer un tableau Trello : https://trello.com/
- Agorakit : un outil qui permet de créer une sorte de minisite avec un certain nombre d'outils déjà intégrés (agendas, annuaire, cartographie des membres, etc. Il s'agit 'un logiciel libre. il rencontre une limite dés lors que nos besoins sortent du cadre déjà prévu.
Créer un espace agorakit : https://agorakit.org/fr/
- Yeswiki : c'est un logiciel de création de site webs collaboratifs, facilement modifiable par chacun. Il demande une prise en main plus importante que les autres outil mais s'adapte à tous les besoins du collectif. YesWiki a été conçu pour rester simple, mais il a été aussi pensé pour que des fonctionnalités cachées, installées par défaut, puissent être activées au fur et à mesure de l'émergence des besoins du groupe.
Créer un wiki : https://colibris-wiki.org/?PagePrincipale
Sources:
- Reprise d'éléments du POP par les stagiaires Animacoop Paris session printemps 2017
- Reprise d'éléments issus de Tiriad
M5 : Quizz
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Quizz module 5
M6 : Gouvernance partagée, de quoi parle t'on ?
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Gouvernance partagée, de quoi parle t'on ?
La gouvernance renvoie étymologiquement à l'idée de gouvernail, donc de cap, la direction à donner. Lorsqu'on parle de gouvernance partagée dans une organisation, on considère donc que les directions données peuvent être le fait d'un groupe, d'un collectif, voire de l'ensemble des membres.
Pour autant, une gouvernance partagée ne signifie pas que tout le monde décide de tout, car cela bloquerait définitivement l'organisation...
Autrement dit, si on veut que cette gouvernance soit efficace, elle doit :
- permettre les initiatives individuelles,
- et rendre possible les décisions collectives.
Pour fonctionner correctement, une gouvernance collective doit être construite par ses membres afin de disposer de règles adaptées à leur contexte d'action. On parle souvent de gouvernance partagée en opposition à la gouvernance pyramidale, ou descendante : une personne, une cheffe, un N+1 décide pour la ou les personnes qui seraient situées "en dessous" dans la chaîne de décision.
Et à part perdre du temps, à quoi ça sert de partager le pouvoir ?
La question du pouvoir est souvent peu discutée voire pensée dans les organisations, pourtant elle est au cœur de nos fonctionnements humains car "pouvoir" (potere en latin) veut dire "avoir la capacité de". Partager le pouvoir serait donc partager la capacité de décider, mais pas seulement ! Partager le pouvoir permet de répartir la capacité de faire, d'imaginer, de créer, de penser... Il faut sans doute sortir de l'idée qu'il y aurait UN pouvoir pour intégrer l'idée de pouvoirs multiples. La décision (notamment dans sa forme dite "démocratique" qu'est le vote), ne sont en réalité qu'un tout petit bout de la question du pouvoir dans les organisations.
Pour en revenir à la gouvernance, partager ces "capacités de" constitue un levier extraordinaire de richesses, d'expérimentations, de vies, de pensées... Bref, il s'agit de trouver de l'espace pour que chacun puisse s'exprimer et expérimenter dans un cadre collectif, tout en contribuant au projet commun. Cesser d'opposer l'individu et le collectif mais penser les 2 "en même temps", pour que ça devienne "notre projet" :-)
Les communs sont, pour cette raison, au centre de la gouvernance partagée, puisqu'ils matérialisent non seulement ce à quoi contribue l'individu, mais également ce que chacun peut retirer du collectif.
Aller plus loin avec l'Université du Nous
M6 : Mettre en oeuvre la gouvernance partagée
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Mettre en oeuvre la gouvernance partagée
La gouvernance partagée en pratique
La vie des Nous
Cercles et rôles
Pilotage dynamique par tensions
Les organisations Opales de Frédéric Laloux
Auteur du livre "Re-inventing organizations", F. Laloux a construit une analyse des gouvernances ouvertes très inspirante.
Tu n'aimes pas les vidéos ? En voici la synthèse
Mise en contexte jusqu'à 4'13,Puis 3 "percées" sont présentées :
- à 4'14 L'auto-gouvernance : pas de pouvoir hiérarchique, prises de décision innovantes.
- À 14'03 La plénitude : réconcilier l'égo professionnel avec nos aspirations personnelles plus profondes, réconcilier ses énergies féminines et masculines, réconcilier le rationnel avec l'émotionnel/le spirituel.
- À 18'46 La raison d'être évolutive : à l'inverse du "prédire la stratégie et contrôler la mise en œuvre", il s'agit d'écouter où l'organisme veut aller, d'être soutenant (être à l'écoute du processus plutôt que du résultat). Aucune de ces organisations opales n'ont de plans stratégiques, ni d'objectifs (en termes de ventes par exemple).
Ça t'a plu ? Tu peux aussi visionner la version longue d'une conférence de Frédéric Laloux : https://www.youtube.com/watch?v=NZKqPoQiaDE
M6 : Quizz
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Quizz module 6
M7 : carte mentale méthodes agile
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Pour aller plus loin
Pour un focus sur les projets collectifs, vous pouvez commencer votre lecture directement à la 4ème branche "Et pour les projets collaboratifs ?", ou utiliser la fonction "diaporama".
M7 : méthodes Agiles, quoi parle t'on ?
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Méthodes Agiles, quoi parle t'on ?
L'itération
Cela consiste à fonctionner par cycles de travail courts, ayant chacun pour but de répondre à l'objectif final et durant lesquels- on travaille sur des tâches simples, granularisées (les grosses tâches ont été découpées en sous-tâches simples et/ou accessibles)
- on teste différentes possibilités, simples et rapides, de répondre à l'objectif
- on fait des points et des retours réguliers pour évaluer
- notre fonctionnement collectif (nos processus de travail)
- nos résultats : ce qu'on a produit, ce qu'on n'a pas fait (et pourquoi on ne l'a pas fait), ce qu'il faudra faire pour l'itération suivante
- on fait évoluer les méthodes et les pistes testées, on part sur des itérations plus approfondies et ambitieuses si elles se révèlent utiles et efficaces.
- Et si ce n'est pas le cas, il sera plus facile d'abandonner ce qui ne fonctionne pas ou n'est pas pertinent car les moyens pour les mettre en oeuvre (temps, argent etc.) étaient limités ;)
En quelques mots c'est le fait de penser "simple, rapide et avec nos moyens actuels" ou "nous,ici,maintenant,facile" pour réaliser une action, avant de la faire évoluer, si cela est pertinent et souhaité.
Les rôles
2 rôles au moins doivent être envisagés :- Le facilitateur·ice du groupe, qui veille à la transparence, à l'implication de chacun·e, à la dynamique du groupe (appelée Scrum Master dans la méthode agile Scrum)
- la personne responsable du résultat et qu'il corresponde bien aux besoins et attentes exprimés (par les usagers, par les clients...)
Transparence
Dans un projet collaboratif, il est important de rendre les informations et les tâches visibles à toutes les personnes susceptibles d'intervenir dans le projet.A cet effet, un tableau Kanban est particulièrement utile. Il est construit en 3 colonnes :
- Tâches à faire (durant l'itération)
- Tâches en cours (permet de voir qui-travaille-sur-quoi)
- Tâches finies
Les avantages
- permet de tester rapidement pour vérifier que l'action répond au besoin
- favorise la réalisation et la pertinence de l'action par rapport à des projets planifiés très longtemps et pour lesquels le contexte a pu changer
- apporte la satisfaction d'avoir rapidement une solution qui répond à l'objectif (avec possibilité de s'arrêter à cette solution si suffisante)
- favorise le sentiment d'utilité et donc l'implication
- favorise la résilience et l'adaptation par l'abondance des solutions testées. De même leur rapide évaluation permet de les arrêter et de tester d'autres solutions si les premières ne sont pas pertinentes
- passage à l'action facilité par la simplicité de la tâche à accomplir, permet de ne pas être découragé par l'ambition du projet
Méthodes & outils
Parmi les nombreux outils de gestion de projets existants, nous vous proposons d'en découvrir cinq :La méthode Scrum en vidéo
- Cette vidéo explique les principes qui régissent les méthodes agiles, et présente l'une de ces méthodes : scrum.
Les méthodes Agile en une infographie
m7 : QUIZZ
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Quizz module 7
M8 : La propriété intellectuelle
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La propriété intellectuelle
La problématique des droits liés à la propriété intellectuelle est au cœur du monde numérique. Ce cours a vocation à en exposer les principes fondamentaux qui sont à connaître dans le cadre des projets coopératifs où les notions de circulation et diffusion d'information, de partage de documents sont au centre des pratiques.Partager est une chose essentielle dans toute démarche coopérative, encore faut-il le faire dans le respect de certaines règles.
La propriété intellectuelle, une notion qui nous concerne tous !
La propriété intellectuelle recouvre des éléments divers que l'on peut classer dans deux domaines séparés.La propriété littéraire et artistique
La propriété littéraire et artistique est la partie de la propriété intellectuelle qui va concerner nos activités numériques coopératives (ou non coopératives par ailleurs...). Elle repose principalement sur :- le droit d'auteur : protection des œuvres de l'esprit de toutes natures (texte, musique, théâtre, œuvre graphique, plan...). Les titres des œuvres sont aussi protégés, sous réserve d'originalité. Dans l'Union européenne le droit d'auteur court pendant 70 ans après la mort de l'auteur (cadre général). Au delà l’œuvre d'un auteur rentre dans le domaine public.
- les droits voisins : relatifs aux interprètes et producteurs (musicien ou chanteur interprétant une œuvre qu'il n'a pas créé, producteur de disque,...)
Principes clés à retenir :
- toute création tombant sous le droit d'auteur ne peut être ré-utilisée sans l'accord explicite de son auteur ou de ses ayants droits (pendant 70 ans après la mort de l'auteur)
- au delà des 70 ans, l’œuvre est réutilisable (bien que les ayants droit conservent un droit de regard lié au droit moral (voir plus bas)
- la notion de libre de droit n'est pas valide en soi en droit français
Notion d’œuvre (par essence, toute création est une œuvre). Il existe deux critères principaux pour définir une œuvre :
- une démarche de création intellectuelle est nécessaire
- le résultat obtenu doit revêtir une forme perceptible par les sens
Seront considérées comme œuvres : tous textes (articles, livres, œuvres théâtrales,...), enregistrements (conférences, compositions musicales, œuvres cinématographiques, ...), créations graphiques (peintures, dessins, photographies, illustrations, cartes géographiques, plans, croquis, ...), bases de données (*), logiciels, etc...
(*) dans le cas de bases de données (listes ou collections d'informations organisées), c'est la structure de la base qui est protégée.
Des limites :
- l'auteur doit pouvoir prouver l'authenticité de sa création pour assurer sa protection (# usurpation)
- une œuvre doit être empreinte de la personnalité de l'auteur qui l'a réalisée. Ainsi le droit d'auteur ne s'applique pas au recensement de données objectives : descriptions naturalistes, données, bibliographie,...
- une œuvre doit faire preuve d'originalité (# plagiat)
- les idées, les principes, les concepts ne sont pas protégés par le droit d'auteur (par exemple E=mc²)
Les points essentiels à retenir :
- En France, une œuvre est protégée par la loi dès le moment de sa publication (le fait de rendre public). Sans que l'auteur n'ait la moindre démarche à faire, le droit d'auteur s'applique à son œuvre. Sur un site internet, en l'absence de mention, considérez que le contenu est sous droit d'auteur strict et donc non ré-utilisable (textes, photos, vidéos, ...)
- le copyright n'a pas de consistance légale en France, c'est une notion de droit anglo-saxon (ne mettez pas le fameux "©" sur vos sites internet...)
- L'œuvre est réputée créée, indépendamment de toute divulgation publique, du seul fait de la réalisation, même inachevée, de la conception de l'auteur. (Extrait du Code de La propriété Intellectuelle français)
Le droit d'auteur, une notion qui se scinde en deux parties
Les droits accordés aux auteurs se décomposent en deux séries de prérogatives aux régimes juridiques distincts :- le droit moral : dont la finalité est de protéger la personnalité de l’auteur exprimée au travers de son œuvre. Les droits moraux sont incessibles (on ne peut pas donner ce droit à un tiers ) et perpétuels. Ils recouvrent notamment le droit à la paternité et le droit à la divulgation de l'œuvre. Concrètement un auteur (ou ses ayants droits) a son mot à dire sur l'utilisation de son œuvre (référence : CPI, art. L. 121-1 s.)
- le droit patrimonial : permet à l’auteur d’autoriser les différents modes d’utilisation de son œuvre et de percevoir en contrepartie une rémunération. Ces droits sont cessibles, transmissibles (après le décès), saisissables (par un créancier). Concrètement un auteur (ou une tierce personne dûment autorisée) peut faire une utilisation commerciale d'une œuvre. (référence : CPI, art. L. 122-1 s.)
Conditions d’exercice de votre droit d’auteur
L’octroi de la protection légale est conférée à l’auteur du seul fait de la création d’une forme originale. Le droit d'auteur protège donc les œuvres de l'esprit sans que l'auteur n'ait à accomplir une quelconque formalité administrative de dépôt ou d'enregistrement préalable. Dans certains cadres, le dépôt de l'œuvre auprès d'une instance reconnue (SACEM par exemple pour la musique) officialise la protection de l'œuvre (au delà de la protection légale de base) en permettant d'établir l'authenticité de sa création.Considérez d'une manière générale que toute création originale de votre part (texte, photo, vidéo, ...) est une création sur laquelle vous avez des droits en tant qu'auteur.
Le droit de citation, ou comment ré-utiliser (pour partie) une œuvre sous droit d'auteur
Dans le cas où l’œuvre est un texte, il existe un droit de citation :L'article L.122-5 3° du Code de la propriété intellectuelle prévoit qu'une œuvre, déjà divulguée, peut être utilisée sans l'autorisation de son auteur lorsqu'il s'agit d' « analyses ou courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'œuvre à laquelle elles sont incorporées ». Il s'agit, donc, d'une des exceptions au monopole d'exploitation de l'auteur d'une œuvre de l'esprit.
Concrètement un court paragraphe d'un article, d'un livre (...) peut être cité dans un document que vous réalisez, à condition d'en citer l'auteur et de retranscrire de manière exacte le (court) texte récupéré.
D'une manière générale, considérez qu'il n'y a pas de droit de citation concernant les images et la musique
Les œuvres collectives
Dans le cas de projets coopératifs, où des œuvres sont créées collectivement, on distingue différents cadres:L'article L 113.2 du Code français de la PI reconnaît trois types d'œuvres collectives :
- Est dite de collaboration l'œuvre à la création de laquelle ont concouru plusieurs personnes physiques. Chaque contribution pouvant être identifiée. Exemple : ouvrage de compilation
- Est dite composite l'œuvre nouvelle à laquelle est incorporée une œuvre préexistante sans la collaboration de l'auteur de cette dernière. Exemple : traduction d'un ouvrage
- Est dite collective l'œuvre créée sur l'initiative d'une personne physique ou morale qui l'édite, la publie et la divulgue sous sa direction et son nom et dans laquelle la contribution personnelle des divers auteurs participant à son élaboration se fond dans l'ensemble en vue duquel elle est conçue, sans qu'il soit possible d'attribuer à chacun d'eux un droit distinct sur l'ensemble réalisé. Exemple : ouvrage édité par une association.
Titulaires du droit d'auteur (Articles L 113.3, 4 et 5 du code français de la propriété intellectuelle):
- L'œuvre de collaboration est la propriété commune des coauteurs
- L'œuvre composite est la propriété de l'auteur qui l'a réalisée, sous réserve des droits de l'auteur de l’œuvre préexistante
- L'œuvre collective est, sauf preuve contraire, la propriété de la personne physique ou morale sous le nom de laquelle elle est divulguée
M8 : Les biens communs
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Les biens communs
Ce cours aborde une notion essentielle dans le cadre des usages coopératifs : l'art et la manière de partager des connaissances et des contenus, au delà des limites de reproduction découlant du droit d'auteur classique. En d'autres termes comment permettre à d'autres de copier ses contenus (pour les adapter, les re-diffuser, ...), pouvoir copier les contenus produits par d'autres, le tout .... légalement et dans le respect de la propriété intellectuelle !La notion "classique" de biens communs
Voici en introduction, une intervention d'Hervé Le Crosnier sur la notion de Biens Communs.Biens Communs : de la nature à la connaissance
Définition
Les biens communs correspondent à l’ensemble des ressources, matérielles ou non, relevant d’une appropriation, d’un usage et d’une exploitation collectifs (d'après Wikipedia)
Deux critères principaux les caractérisent (d'après Wikipedia) :
- la non-rivalité : la consommation du bien par un agent n'a aucun effet sur la quantité disponible de ce bien pour les autres individus. Par exemple, le fait que chacun respire ne prive pas les autres d'air.
- la non-exclusion : une fois que le bien public est produit, tout le monde peut en bénéficier.
Les biens communs ne relèvent ni du droit de la propriété privée ni de celui de la propriété publique.
La notion de biens communs a beaucoup évolué, notamment en raison de la raréfaction des ressources naturelles auxquelles cette notion était traditionnellement rattachée.
En parallèle, le droit de propriété et le droit de propriété intellectuelle évoluent avec le développement des biens immatériels, et notamment du numérique.
Les biens communs reposent sur trois notions :
- une ressource
- une communauté qui gère cette ressource
- une gouvernance qui organise le fonctionnement de la communauté et l'usage de la ressource
La notion de biens communs "numériques"
Définition
Un bien immatériel est un bien qui n'est pas tangible, c'est-à-dire qui ne peut être touché, contrairement à un bien physique, un objet. Les données informatiques (fichiers, enregistrements de base de données, mémoire électronique) comme un morceau de musique, une photo ou un article vu sur écran sont des exemples de biens immatériels (...) Tout contenu qui peut être enregistré sur l'Internet peut être considéré comme un bien immatériel.
(d'après Wikipedia)
Biens communs numériques et coopération
Coopérer revient par essence à partager : du temps, des savoirs sous forme de documents (fichiers numériques, articles, textes, vidéos, ...). Les modalités du partage sont à définir par avance : je partage oui... à condition de définir "quoi" et surtout "sous quelles conditions". La notion de biens communs permet d'aborder la question des règles de partage, de manière claire et non ambiguë.Produire des contenus, des ressources sous forme de biens communs, favorise de fait leur ré-utilisation par des tiers. C'est donc un facteur essentiel de coopération au sein de communautés.
Et si vous libériez vos œuvres ?
Rappelez-vous, ce que nous dit le droit d'auteur qui a pour conséquence que :- En l'absence de toute mention sur votre site, le droit d'auteur s'applique par défaut. Ainsi, toute personne souhaitant ré-utiliser un article, une photo, vidéo... de votre site web devra vous en demander l'autorisation par avance.
Libérer une œuvre, reviendra à la mettre à disposition en tant que bien commun, c'est à dire à permettre sa ré-utilisation. Il existe des outils juridiques, pour le faire et relativement simple à utiliser une fois que l'on en a compris le principe.
Quelques notions autour de la "copie"
Copier, c'est voler ?
- Voler est issu du verbe dérober : "Enlever par larcin, prendre furtivement ce qui appartient à autrui" source Littré
- Copier : Reproduire par écrit. / Reproduire par une imitation exacte. source Wikitionnary
Voler consiste à soustraire quelque chose à une personne. On prive alors celle-ci de la jouissance du bien soustrait...
Copier consiste à reproduire la "création" initiale d'un auteur. Dans le cas de la copie, l'auteur initial conserve la jouissance de ce qu'il a produit...
Retrouvez ces notions sous forme d'un débat sur plusieurs affirmations fausses :
- "copier, c'est voler"
- "...mais ils font perdre de l'argent à X et donc c'est du vol"
Pour finir en musique
M8 : les licences libres
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Les licences libres
Pour autoriser la ré-utilisation d'une de vos créations (un article sur votre blog par exemple), il vous faudrait mentionner la possibilité de le faire sur la page où se trouve l'article. A condition de le faire en des termes clairs, choisis, bref sous un angle juridique (pour réaliser la chose proprement) sous forme de contrat. Sauf à en avoir le temps et les compétences, mieux vaut utiliser des contrats tout faits... Il en existe ! On les nomment licences et il y en a deux types principaux :- les licences libres : une licence libre est, d'une manière générale, une licence autorisant toute ré-utilisation (y compris commerciale, avec ou sans modification) d'une œuvre à condition de citer l'auteur et de mentionner la licence de partage.
- les licences ouvertes (ou encore licence de libre diffusion) : une licence ouverte donne uniquement certains droits et peut empêcher (légalement) un usage commercial ou encore des modifications
Les licences Creative Commons
Les licences Creatives Commons sont des licences ouvertes permettant la ré-utilisation de contenus sous certaines conditionsChoisir et apposer une licence Creative Commons à ses documents
Pour choisir une licence Creative Commons, en fonction de vos choix de partage (usage commercial possible ou non, modification autorisée ou pas, ...) vous pouvez utiliser l'outil mis à disposition sur le site du projet Creative Commons.> Choisir sa licence sur le site Creative Commons
Ressources graphiques
Ici, une page ressource où l'on trouve les picto pour les différentes formules de licences Creative Commons.LE résumé en vidéo
Vous pouvez retrouver les arguments résumés dans cette excellente vidéo de JM CORNU.M8 : Quizz
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Quizz module 8
Module 8 : Faire vivre un projet coopératif dans le temps
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Faire vivre un projet coopératif dans le temps
Faire vivre un projet coopératif dans le temps
Concevoir un projet coopératif dans le temps est étroitement lié à la question des modèles économiques.
Make your own mind maps with Mindomo.
Module 9 : Exemples d'outils numériques pour décider à distance
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Exemples d'outils numériques pour décider à distance
Quelques outils numériques pour prendre des décisions à distance
Module 9 : L'art de décider
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L'art de décider
Dans le collectif, le rêve pourrait être de parvenir à passer du "On ne fait que ce qui est décidé" à "Tout ce qui n'est pas interdit est autorisé"et donc indirectement de devoir décider le moins souvent possible ;-)
Dans un collectif, on se situe toujours entre 3 pôles : décider seul - décider ensemble - ne pas décider.
Quand on ne joue que sur un des pôles, ça cale très souvent.
Par exemple :
Quand on ne joue que sur un des pôles, ça cale très souvent.
Par exemple :
- quand une seule personne décide de tout, très rapidement quand le projet grandit, elle n'est plus en capacité de décider tant les décisions sont nombreuses
- le projet souffre et des décisions se prennent alors ailleurs, seuls et de manière chaotique OU ne se prennent plus du tout
- => le résultat final est le plus souvent la mort du projet
- il en est de même quand toutes les décisions sont prises ensemble. C'est chronophage, décourageant, bloquant !
- le projet souffre et des décisions se prennent alors ailleurs, seuls et de manière chaotique OU ne se prennent plus du tout (pour préserver la cohésion du groupe)
- => le résultat final est le plus souvent la mort du projet
Un objectif : décider ensemble de qui a la légitimité pour décider seul de quoi. Le comment et le quand se font en délégation de confiance. Le projet peut alors vivre sans brider les inititiatives individuelles tout en gardant une cohérence.
Une fois que les points qui méritent décision collective sont identifiés vient le temps du choix de la méthode !
Une fois que les points qui méritent décision collective sont identifiés vient le temps du choix de la méthode !
L'art du panachage !
Chaque mode décisionnel comporte ses avantages et ses inconvénients.- le 100 % directif n'est plus du tout perçu comme raisonnable
- le 100 % collaboratif entraîne souvent des concertations interminables et un nivellement par le bas
Le collectif gagne en maturité et s'achemine petit à petit vers un leadership décisionnel partagé en fonction des situations (nombre de personnes, urgence, expertise requise, enjeu...)
A l'animateur (et au groupe) d'impulser l'exemple et de choisir le mode de décision le plus opportun.
Les désaccords
Concernant les désaccords, un conseil semble s'imposer : passer le temps nécessaire à creuser les différences de point de vue (sur quoi porte le désaccord ?) avant de passer aux solutions ou aux décisions.Une fois le cadre du désaccord posé et si le dialogue autour de celui-ci ne parvient toujours pas à permettre de prendre une décision suffisamment partagée, le groupe est devant les choix suivants :
- décider en votant à la majorité
- ne pas décider et attendre que la situation et les points de vue évoluent
- confier à une partie du groupe la responsabilité de mettre en oeuvre la décision en prévoyant une évaluation basée pour partie sur les objections de ceux qui sont en désaccords
- creuser encore ce qui se cache derrière les désaccords
Fondamentalement, la bonne méthode sera celle qui remplit les trois conditions :
- convenir au groupe
- permettre l'expression réelle des désaccords
- permettre d'avancer
Des points de vigilance
Avant d'aller plus loin dans les méthodes ou les outils disponibles, ces quelques points de vigilance sont à tenir à l'oeil.- accepter que tout ne doit pas se décider à l'unanimité
- quand tout est décidé par une personne => on est pas dans un collectif
- quand tout est décidé par tout le monde => souvent le collectif n'avance pas (on ne décide pas pour préserver le groupe), ou le collectif se vide (par abandon faute de temps et de palabres sans fin)
- clarifier si c'est le bon moment pour décider
- quand c'est "tendu", il est souvent bon de postposer la prise de décision ou de la "travailler" avant de se lancer
- quand tout va bien, que le ciel est bleu... c'est peut-être le moment de déposer une décision plus compliquée mais dans un contexte favorable
- clarifier de sur quoi on veut décider : Même lorsque l’on a l’impression que le problème est simple, chacun le comprend à sa façon. Il faut toujours se mettre d'accord sur cette définition du problème.
- clarifier les critères d'analyse du problème : L’analyse des problèmes doit s’appuyer sur des critères clairs. Sinon comment analyser un problème si l’on ne sait pas sous quel angle de vue ?
- accepter les désaccords : seul espoir d'innovation et permettre leurs expressions
- décider qu'on va décider ;-) : S'offrir un cadre rassure chacun (on tente sincèrement le consentement et si on y parvient pas au bout de xx minutes on décidera au vote ou on reporte ou ...) Quand chacun sait que le temps est compté et que le débat se conclura, les échanges sont beaucoup plus intenses et structurés.
- valider les décisions implicites : Souvent, des décisions (petites ou grandes) sont prises sans qu'on ait véritablement annoncé que c'était une prise de décision ou que l'on ait "validé" cette prise de décision. S'en assurer permet d'éviter les "freins" ou remises en question ultérieures.
- déléguer la prise de décision à un outil numérique est un échec ,-) => s'aider d'un outil numérique est autre chose...
- garder des traces des décisions prises pour ne pas refaire et refaire encore, via un registre des décisions visible (dans le wiki par exemple)
- quelque que soit la méthode utilisée pour décider, il faut chercher à placer chacun dans une posture de "JE Agissant" (et pas JE demandant). Le collectif n'est pas là pour faire à la place de... mais permettre à chacun de trouver un espace bienveillant pour mener son action dans le cadre du projet
IMPORTANT Repenser, rediscuter, prendre le temps de se regarder, analyser et critiquer les processus de décision pour les améliorer EST la clé de la montée en maturité du collectif
=> Progresser sur la prise de décision dans nos collectifs, c'est faire progresser la société sur cet enjeu de taille... non ?
Contenus inspirés de Cooptic, auteur Gatien Bataille.
Module 9 : Quand et pourquoi décider collectivement ?
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Quand et pourquoi décider collectivement ?
Dans une organisation ou un collectif, de très nombreuses décisions sont prises, sans que celles ci soient toujours explicitées pour le collectif. Le pouvoir se niche parfois dans des endroits insoupçonnés...Lorsque le service informatique d'une organisation décide des logiciels permis ou autorisés "pour la sécurité", sans aucun débat politique au sujet des outils, on peut penser qu'il s'agit d'un abus de pouvoir... Mais en général, cette question étant considérée comme un débat d'expert auxquels les néophytes informatiques n'ont pas d'idées légitimes à apporter, le débat démocratique n'a jamais lieu. Par contre, les AG d'associations peuvent passer des heures à discuter du choix de la couleur de la salle de réunion...
Les grands modes de décision
On distingue trois grands types de prise de décisionLe mode directif
Avantages- rapide
- efficace
- responsabilisation du "décideur"
- possibles angles morts dans la décision
- résistance au changement
- non responsabilisation de tous
Le mode participatif
Avantages- implication de tous
- enrichissement des perspectives
- plus large éventail de propositions
- risque de "facipulation" et donc de résistance à terme
- déception des participants après le choix posé par le décideur
Le mode collaboratif
Avantages- niveau élevé d'engagement
- renforce l'adhésion du groupe
- tient compte des apports de tous
- chronophage
- peut créer une fatigue (processus engageant)
- risque de préservation du groupe qui empêche de prendre des décisions
Voir une ressource externe sur les différents types de participation citoyenne Source : Cooptic
Tous les sujets ne méritent pas des décisions collectives
- Il est indispensable que le collectif ne vienne pas brider l'initiative individuelle, mais au contraire l'encourager et l'amplifier.
- Donner l'illusion de la décision, faire décider de tonnes de détails insignifiants est une excellente stratégie pour éviter de faire décider de l'essentiel....
- Quelqu'un a dit à propos des actions réversibles : "Si tu demandes à quelqu'un de valider une petite décision, il va se faire un devoir de trouver la petite bête, si tu agis, il te remerciera de l'avoir fait à sa place".
Les sujets critiques impliquent nécessairement décisions collectives
Qu'est-ce qu'un sujet critique ?- Cela dépend bien sûr des collectifs ou des organisations, mais on peut penser qu'il s'agit du sujets qui touchent à :
- L'organisation du collectif ou de la structure (élections des instances décisionnelles, rémunération des salarié.e.s, )
- Le choix des modes de décisions adaptés aux différents sujets
- Une décision irréversible (ex : dissolution de l'organisation)
- ...
- Quels que soient les sujets estimés critiques, il nous semble en tout cas incontournable de les identifier collectivement et d'y associer des modalités de prise de décision claires.
Identifier les grandes "familles de décisions"
Un collectif peut-être amené à prendre différents types de décisions, il est important qu'elles soient identifiées et qu'un process de prise de décision leur soit associé.
Cela peut donner :
Cela peut donner :
- les décisions critiques : pour lesquelles on prend le temps de laisser chacun y prendre part (élire le Conseil d'administration, engager un budget important, effectuer une embauche...)
- les décisions liées à un sujet : qui peuvent être déléguées à une personne, à un groupe de travail, à un rôle... (organiser un événement...)
- les décisions du quotidien : elles sont réversibles et je peux les prendre en autonomie pourvu que j'en informe le collectif (réaménager un espace, corriger des fautes sur le site internet...)
- etc.
Pour nous aider, cette matrice permet de questionner la nature et le caractère collectif d'une décision (issu du Cahier d'activités des Tiers-Lieux, développé par POP).
Action link : N'existe pas
Une décision collective nécessite du temps, de la réflexion, et surtout un mode de décision explicité
Demander leur avis aux gens nécessite de leur donner du temps et de la matière pour réfléchir et construire leur réflexion. On peut notamment considérer comme une bonne pratique :- d'aborder un sujet lors d'une réunion avec des documents, des témoignages, des avis divergents envoyés en amont dans la mesure du possible et reconsultable à l'issue de la réunion,
- d'organiser un débat en collectif qui permette l'expression et la prise en compte de tous les avis (attention aux question de prise de parole des plus timides, de ceux qui ne se sentent pas légitimes, des femmes...),
- puis de laisser du temps (une semaine, un mois) avant de rediscuter du sujet et de voter.
Des décisions toujours rationnelles ?
Lors de décisions à l'unanimité, ou par consentement, il est parfois demandé d'avancer des arguments, le plus souvent rationnels. Pourtant, il est possible d'assumer que certains choix relèvent de l'animal en nous, de l'instinct.
Lors de choix par cooptation, des collectifs (dont le nôtre) assument de ne pas recruter de nouveaux membres si quelqu'un "ne le sent pas". Il n'est pas toujours évident de qualifier ou de rationaliser ce ressenti, mais il nous semble aussi valable que des analyses rationnelles sur les stratégies d'acteurs.
Il est possible de faire le choix de faire valoir à égalité des arguments dits "rationnels" et d'autres plutôt "émotionnels".
Les neurosciences commencent à mettre à jour les notions d'intelligence émotionnelle et la place de nos émotions dans des choix que l'on pense "rationnels" et analytiques.
Lors de choix par cooptation, des collectifs (dont le nôtre) assument de ne pas recruter de nouveaux membres si quelqu'un "ne le sent pas". Il n'est pas toujours évident de qualifier ou de rationaliser ce ressenti, mais il nous semble aussi valable que des analyses rationnelles sur les stratégies d'acteurs.
Il est possible de faire le choix de faire valoir à égalité des arguments dits "rationnels" et d'autres plutôt "émotionnels".
Les neurosciences commencent à mettre à jour les notions d'intelligence émotionnelle et la place de nos émotions dans des choix que l'on pense "rationnels" et analytiques.
Vidéo du collectif Open Opale.
Changer d'avis : une nécessité
Cela peut paraître une évidence, mais il est possible de prendre des décisions temporaires : tester des options pour les valider ou les invalider. Rien ne vaut les fameux PPPPP : le Prochain Plus Petit Pas Possible.La question à se poser est alors celle de la réversibilité du choix : pourra-t-on revenir en arrière ?
Il est également possible de tester plusieurs options en parallèle afin de choisir in fine celle ou celles qui fonctionnent le mieux. Dans une société d'abondance (d'informations, d'outils....), il n'est pas forcement nécessaire de ne conserver qu'une seule option.
Module 9 : Quelques méthodes pour décider collectivement
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Quelques méthodes et outils pour décider collectivement
Le vote à la majorité
Le bon vieux vote à la majorité simple, des deux-tiers... Un peu "radical" mais à ne pas balayer trop vite.Bien sûr, à chaque fois que possible, il faut utiliser d'autres méthodes de prises de décision moins clivantes néanmoins exclure "par principe" le vote semble contre-productif.
Le jugement majoritaire : le vote amélioré
Il s'agit d'un mode de prise de décision qui permet d'effectuer le meilleur choix... plutôt que le moins pire !
Le principe est simple : il s'agit de demander aux personnes de se positionner sur l'ensemble des choix possibles, en leur demandant comment ils jugent cette possibilité sur une échelle graduée de "oulala c'est la cata" à "ce serait trop tip-top". Une fois tous les votes effectués il suffit de comptabiliser la somme des positionnements des participants et de décider en fonction de ses propres critères définis à l'avance (exclure tous ceux ayant au moins un avis trop négatif, prendre celui qui recueille les avis le plus positif...).
C'est un mode de prise de décision qui se marie très bien avec des habitudes de décisions par consentement, dans des situations où il faut choisir entre plusieurs propositions.
Ainsi le jugement majoritaire permet d'éliminer les propositions rencontrant les limites de certains et de conserver celles qui recueillent le plus d'avis positifs, indépendamment du nombre de voix pour l'un ou l'autre des choix possibles. Cela évite notamment la fameuse "tyrannie de la majorité" au profit d'un consentement autour du meilleur choix pour le groupe.
Ressources :
Le principe est simple : il s'agit de demander aux personnes de se positionner sur l'ensemble des choix possibles, en leur demandant comment ils jugent cette possibilité sur une échelle graduée de "oulala c'est la cata" à "ce serait trop tip-top". Une fois tous les votes effectués il suffit de comptabiliser la somme des positionnements des participants et de décider en fonction de ses propres critères définis à l'avance (exclure tous ceux ayant au moins un avis trop négatif, prendre celui qui recueille les avis le plus positif...).
C'est un mode de prise de décision qui se marie très bien avec des habitudes de décisions par consentement, dans des situations où il faut choisir entre plusieurs propositions.
Ainsi le jugement majoritaire permet d'éliminer les propositions rencontrant les limites de certains et de conserver celles qui recueillent le plus d'avis positifs, indépendamment du nombre de voix pour l'un ou l'autre des choix possibles. Cela évite notamment la fameuse "tyrannie de la majorité" au profit d'un consentement autour du meilleur choix pour le groupe.
Ressources :
- Un article fouillé, malheureusement sous licence non-libre : https://lechoixcommun.fr/articles/Le_Jugement_Majoritaire.html
- Une chouette BD, malheureusement sous licence non-libre : http://marjolaineleray.com/portfolio/vous-reprendrez-bien-un-peu-de-democratie/
- Un numérique outil en ligne : https://jugementmajoritaire.net/
La prise de décision par consentement
Là où pour agir, le consensus exige que tous les participants à ce qu'une décision soit unanime, le consentement se contente du fait qu’aucun membre n’y oppose d’objection raisonnable. Une objection est jugée raisonnable si elle bonifie la proposition à l’étude ou l’élimine complètement. L’objection n’est plus synonyme d’obstruction mais d’identification de limites, de tolérances qui deviennent les conditions de réalisation de la proposition. Le processus permet de faciliter l’identification de ces conditions et la mise en pratique des décisions.
Ressources :
Ressources :
- Pour Comprendre -> Télécharger la fiche Gestion Par Consentement
- Pour Animer -> Télécharger la fiche AIDE Gestion Par Consentement
La décision rapide par "presque consentement"
On formule une situation claire et on demande à ce que chacun.e se positionneEnsuite :
- que des "pour" ou "soutien" => c'est validé
- majorité de "contre/soutien" => proposition retirée
- majorité de "pour/soutien" mais avec quelques oppositions
- on demande à chaque opposant "que faut-il modifier pour que tu adhères ?"
- il formule une proposition claire
- le groupe revote sur cette nouvelle proposition
Points de vigilance
- Rappeler à tous.tes l'intention : co-construire collectivement et rapidement la décision la plus efficace et adaptée aux conditions.
- Le problème survient lorsqu’au lieu de chercher à améliorer l’idée/proposer des alternatives, un opposant s’enterre dans une argumentation sans fin visant à démontrer que la proposition est « mauvaise ».
- solution : Rester solide sur la demande de propositions d’amélioration: Qu’est-ce qu’il faudrait concrètement modifier pour que vous soyez plus à l’aise ?
La concordance : presque du consensus mais plus "pratique
Cette méthode vise à se rapprocher le plus possible du consensus sans aller jusqu'au bout car le consensus est de l'ordre de l'impossible : avoir tous les membres de l’organisation 100% "pour" une décision est difficile parce que nous avons souvent une tendance à être perfectionnistes...En bref, après avoir travaillé sur la proposition, chaque membre du groupe se positionne sur "Quel est le niveau de perfection en pourcentage qui lui permettrait de te sentir complètement "pour" cette proposition?"
Et dans un deuxième temps, après bonification : "Est-ce que ce seuil est atteint ?"
Voir la fiche : décision par concordance
Le consensus : "tout le monde est pour" mais c'est tellement rare...
La décision au consensus est un processus pour décider sans avoir recours au vote. L'objectif est que le groupe soit totalement en accord. C'est un processus difficile à mener et qui demande une grande maturité du collectif et une facilitation de qualité.Module 9 : Quizz
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Quizz module 9
Quizz module 1
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