Retirer la cup est souvent une manipulation qui est parfois source d'inquiétudes.
Comme pour la mise en place, on peut définir plusieurs étapes pour y aller pas à pas et se rassurer.

Quelques rappels utiles avant de commencer :

  • Comme toute technique, il faut parfois de l'entraînement avant de se sentir totalement à l'aise. Pour s'y habituer, mettre sa cup et l'enlever tout de suite après peut permettre de se rassurer et d'y aller progressivement. Il n'est pas rare d'avoir besoin d'un, deux, trois cycles d'utilisation avant de maîtriser le retrait de sa cup en toute circonstances.
  • Le mot d'ordre est toujours : prendre son temps ! Ne pas forcer ! Il serait totalement contre-productif de se faire mal en tirant fort sur la tige, pour ensuite être dégoûté-e de la cup, alors qu'on avait envie que ça fonctionne.
  • Il vaut toujours mieux faire une petite pause plutôt que de s'énerver si on n'arrive pas à retirer sa cup du premier coup. Voir la section 4 pour plus d'infos là-dessus !

Pour retirer une cup, il n'y a pas 36 positions possibles, cependant chaque personne peut avoir ses préférences.
Ces positions seront aussi influencées par l'endroit où on fait la manipulation (par exemple, se tenir en équilibre sur un pied sous la douche n'est pas forcément recommandé !). Les plus courantes sont les suivantes :

  • Accroupi-e, sous la douche, dans le bac de douche/baignoire (sans eau), ou devant un lavabo. C'est une position qui vient "raccourcir" le vagin, donc le rendre un peu plus accessible pour les différentes manipulations. On a aussi une bonne visibilité sur ce qui se passe. Cependant, niveau équilibre ce n'est pas toujours simple donc éventuellement prévoir un point où se tenir.

  • Assis-e, sur les toilettes ou ailleurs. Sur les toilettes, le risque de chute de la cup n'est pas négligeable et peut donc ajouter un certain stress (même si ce n'est pas forcément un drame en soi), et le stress n'aide pas à la détente des muscles... De plus il arrive qu'avec cette technique, des traces de sang nécessitent d'être retirées dans la cuvette.

  • Debout, avec une jambe posée en hauteur. C'est la position notamment recommandée pour insérer un tampon, et elle peut aussi convenir pour retirer une coupe menstruelle. Attention aux pertes d'équilibre cependant ! Le fait d'être debout peut aussi influencer sur la contraction des muscles autour du vagin, ce qui n'aidera pas forcément pour l'insertion, qui nécessite un certain relâchement.

Il faudra peut-être essayer plusieurs choses pour voir laquelle convient le mieux (ou lesquelles !).

L'idée est aussi de choisir un endroit où il n'y a pas de risque de salir le tapis blanc de chez Mamie (ou autre) s'il y avait un débordement lors du retrait de la cup.
Pour cette raison, on recommande souvent de faire ses premiers essais sous la douche, pour ne pas se poser de question et pouvoir se concentrer sur le reste.
La plupart des coupes menstruelles sont munies d'une tige. Logiquement, on pourrait penser qu'on peut tout simplement tirer dessus pour retirer la cup.
Eh bien non ! La tige n'a pour fonction que de rassurer et permettre de guider les doigts vers la base de la coupe, la partie souple, qui est celle qu'on va pincer pour retirer la coupe en toute sécurité.
En effet, une cup tient en place grâce à l'action des muscles autour du vagin qui la soutiennent, mais aussi la plupart du temps par un léger effet ventouse (pour plus de précisions). Si on vient tirer sur la tige sans l'avoir supprimé au préalable, il va se faire sentir, ce qui peut même parfois être douloureux.

Le but sera donc en premier lieu de faire entrer de l'air supplémentaire dans la cup, en décollant le bourrelet qui a un peu adhéré aux parois du vagin.

Technique basique :

  • Trouver l'endroit et la position adaptés, où l'on se sent à l'aise.
  • Respirer calmement, desserrer la mâchoire et prendre quelques secondes pour se détendre : les muscles du périnée sont sensibles au stress, et il vaut mieux prendre quelques instants pour se détendre plutôt que d'y aller en force !
  • Insérer l'index et le pouce dans le vagin
  • Si une tige est présente, elle peut servir de guide pour les doigts, qui vont remonter jusqu'à la base de la cup.
  • Une fois les doigts de part et d'autre de la base, la première phalange contre la cup, pincer fermement celle-ci, pour que les deux côtés se touchent.
  • Ce mouvement a généralement pour effet de faire bouger le bourrelet, comme s'il commençait à se plier, et l'effet ventouse va donc être supprimé. On peut éventuellement bouger doucement la coupe de droite à gauche ou la faire tourner un peu, si ça ne suffit pas.
  • Une fois la coupe "libre", on peut alors la faire redescendre vers l'entrée du vagin. Si le passage du bourrelet est douloureux, il est possible de faire remonter ses doigts pour plier un peu plus le bourrelet (comme un début de C-fold par exemple) ou l'orienter en biais pour qu'il soit plus fin en sortant. Attention pendant cette phase aux éventuels débordements qui peuvent se produire. Si on n'est pas sous la douche ou sur les toilettes, il est possible de mettre son autre main en-dessous ou éventuellement un mouchoir ou un gant de toilette par exemple.
  • Faire passer délicatement la cup vers l'extérieur. L'entrée du vagin étant particulièrement sensible, il vaut mieux prendre son temps à cette étape plutôt que de se faire mal inutilement. Pour éviter les débordements il s'agira de garder la cup la plus "droite" possible, ce qui peut demander un peu d'entraînement mais n'est pas impossible !

Techniques alternatives et compléments :

  • En cas de doigts trop courts ou de manque de place pour atteindre la cup avec le pouce et l'index, il est aussi possible avec un doigt (index ou majeur) d'aller appuyer fermement sur un côté de la cup pour l'aplatir et ensuite la faire descendre le long de la paroi du vagin.
  • Si l'effet ventouse ne se défait pas malgré un pincement de la base et des petits mouvements, plusieurs possibilités : remonter les doigts plus haut vers le bourrelet, jusqu'à ce qu'il se plie ; commencer à vraiment replier la cup (comme en punch-down par exemple) pour que le bourrelet se plie ; aller jusqu'au bourrelet avec un doigt et essayer de le décrocher "manuellement" de la paroi ; attendre que la coupe se remplisse un peu plus.
  • En effet, une cup pleine sera plus facile à retirer qu'une cup vide. Deux raisons : la gravité, et l'effet ventouse qui se défera plus facilement s'il y a moins d'air dans la cup (donc beaucoup de sang).
  • Si la cup est trop haute dans le vagin et qu'on n'arrive pas à l'atteindre : voir section 4.

  • Chaque personne pourra ensuite adapter ces techniques à son corps, ses possibilités, selon ce qui fonctionne le mieux pour elle !

De manière générale, pour manipuler la cup il vaut mieux enlever ses bagues pouvant être coupantes ou encore éviter d'avoir les ongles trop longs/acérés (même si on peut s'en sortir en plaquant bien le bout des ongles contre la cup, pour éviter d'écorcher les parois du vagin).

De plus, certaines situations peuvent créer des inquiétudes en cas de difficultés à atteindre, saisir ou retirer la coupe menstruelle. De nombreuses personnes se sont retrouvées dans des situations similaires, donc voici quelques conseils utiles avant de paniquer.

Impossible de l'atteindre

Il peut arriver que la cup soit remontée haut dans le vagin, que ce soit pendant la nuit, après une phase d'excitation sexuelle... généralement le vagin retrouvera sa "taille" habituelle quand on aura un peu bougé/marché, et quand on aura fait autre chose pendant 10-15 minutes. La cup sera alors un peu redescendue et sera plus simple à atteindre.

Il est aussi possible de tenter quelques manipulations, comme expliqué dans la section 2, pour faire redescendre la coupe grâce aux muscles :
  • S'accroupir (position la plus adaptée pour cette manipulation), respirer profondément, desserrer la mâchoire.
  • Insérer ses doigts pour chercher la base de la cup, et faire de petites poussées répétées vers le bas avec les muscles du périnée, un peu comme pour aller à la selle. Cela suffit généralement à sentir la base de la cup avec ses doigts.
  • Si la cup est toujours trop loin pour l'atteindre avec le pouce, il est possible d'appuyer avec l'index ou le majeur pour la plaquer contre une paroi du vagin, et ensuite la faire descendre doucement.

Dans tous les cas :

Est-ce qu'il est dangereux de ne pas réussir à la retirer ?

Le fait de ne pas réussir à retirer sa cup comme on le voudrait peut être angoissant, mais aussi frustrant.
Même si on a envie de retirer sa cup très vite, et qu'il peut être difficile de penser à autre chose, les muscles autour du vagin se contracteront d'autant plus avec le stress, ce qui sera contre-productif.
Quelques éléments qui peuvent rassurer :
  • Comme tout objet inséré dans le vagin, la coupe menstruelle sera bloquée au niveau du fond du vagin par le col de l'utérus. Elle n'ira pas plus loin. Cependant, comme le vagin est assez élastique, il peut arrive qu'elle soit difficile à saisir, mais ce n'est jamais impossible.
  • Plus la cup se remplit, plus elle descendra facilement, car l'effet ventouse sera moins fort (moins d'air dans la cup). Attendre qu'elle se remplisse et que la gravité vienne aider pour les manipulations peut aussi être une idée.

  • Même en arrivant au bout des X heures de port que vous vous êtes fixées, garder sa cup 20 min de plus le temps de souffler un peu ne fera pas une différence notable en termes de risques pour la santé. (voir la page santé) Il vaut mieux prendre ce temps plutôt que d'insister sans résultat.
  • De là, on voit bien qu'il vaut mieux ne pas attendre la dernière limite qu'on s'est fixée, en terme d'heures, avant d'essayer de retirer la cup les premières fois. Si on sent que c'est un facteur qui peut stresser encore plus, mieux vaut s'y prendre une ou deux heures avant, pour avoir du temps si jamais le premier essai n'est pas le bon. C'est aussi l'occasion de rappeler qu'il vaut mieux faire ces premiers essais tranquillement chez soi, quand on a le temps et la possibilité de réessayer plus tard, si ça ne fonctionne pas tout de suite, plutôt que de se mettre la pression.

  • Certaines personnes témoignent avoir demandé de l'aide à un-e partenaire ou bien en se rendant chez son médecin, voire aux urgences, pour qu'on les aide à retirer une cup inaccessible. Il vaut mieux faire appel à une tierce personne si on sent qu'on s'acharne, plutôt que de se faire mal inutilement.